Therion

Artiste/Groupe

Therion

CD

Sitra Ahra

Date de sortie

Septembre 2010

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Florentc

Note Florentc

19/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Riffifi chez Therion ! Oui, les derniers temps n'ont pas été de tout repos pour le groupe. Son mentor, Christofer Johnsson s'est en effet retrouvé seul à bord de son navire, en compagnie du chanteur Thomas Vikström. Exit les frères Nieman et Peter Karlsson. Quelques temps plus tard, on apprend que c'est au tour de Snowy Shaw de quitter Therion pour rejoindre semble-t-il Dimmu Borgir. Difficile dans ces conditions de travailler, et de pondre des albums de qualité. D'autant plus que je reste sur une déception de taille avec le groupe, après leur dernier live honteux (production et réalisation minables). Chose qui ne m'était jamais arrivé avec Therion, qui est un des groupes qui prend tellement soin de ses sorties. Donc j'attaque la cuvée 2010 avec un mélange de doutes et d'impatience. Sitra Ahra est donc le troisième volet du tryptique débuté avec Lemuria et Sirius B, ce qui augure du meilleur finalement.


L'album débute par la chanson titre, et là mes doutes s'envolent ! Retour à un metal symphonique de très grande classe, refrain percutant, jolis riffs de guitare bien mémorisables, choeurs massifs, orchestrations grandioses, c'est bon, Therion est bien de retour. En espérant que le reste de l'album suive...


Kings Of Edom débute par de jolies notes de piano, pour s'enflammer par la suite. Tout y passe, les solistes, les choeurs, on est dans du Therion bien opéra, hyper accrocheur, digne successeur de Lemuria et Sirius B. Multitude de thèmes abordés, complexe tout en restant accessible, le petit break acoustique typé mariachi est un régal, magnifique titre !


Unguentum Sabbati continue sur la lancée, avec un Snowy Shaw en super forme. Les cuivres se mêlent aux lyrisme des voix, les guitares se font également plus incisives. Une partie de la mélodie est allègrement copié sur le fantôme de l'opéra, vous verrez ça saute aux oreilles...


Alors place maintenant à Land Of Canaan. Comment décrire ce titre... Disons qu'il s'agit tout simplement de la plus belle pièce de Therion tout album confondu, rien que ça ! Dix minutes de génie à tomber par terre. Le début ressemble plus à du prog à la Dream Theater, complexe et torturé, puis arrive un solo d'harmonica venu de nulle part, l'ombre d'Ennio Morricone plane alors, secondé par une flûte virevoletante. Snowy dégaine, les flûtes reviennent, et les choeurs déments reprennent la mélodie avant que tout ne s'arrête pour laisser place à un accordéon accompagnant un ténor et une soprano. S'en suit une ambiance piano bar qui fait penser à un Paris des années 30. La fin de la chanson est jubilatoire, tout le monde y va de sa contribution, un final très comédie musicale. Ce qui est bluffant dans ce titre, c'est que le tout est d'une homogénéité sans borne, tout est tellement bien construit que rien ne surprend l'auditeur, un pur joyau !!


A Hellequin de venir tout fracasser ! Autre titre énorme de l'album, avec peut-être le meilleur refrain. La construction est assez basique mais diablement efficace. Un titre bien déjanté, ça part dans tous les sens, mais c'est un régal ! Le soliste baryton regorge de profondeur, les guitares sont épiques, imparables encore une fois. L'orgue hammond très présent nous amène dans des sphères que Deep Purple n'aurait pas renié et se fond admirablement bien à l'ensemble.


2012 est portée par une basse vrombissante et des violons, et jouit d'un beau solo de guitare au milieu. Cu Chulain possède également son petit refrain fédérateur porté par le choeur homme, typé armée rouge, j'adore ! Et quand ils reprennent le thème a capella... indescriptible !  Kali Yoga III est donc la suite des deux premières parties présentes sur Sirius B. Très bon titre, mais légèrement en deça de ce que propose le groupe jusque-là. Morceau heavy, porté par la voix de Thomas Vikstrom, c'est joli, mais un peu court !


The Shells Are Open
débute par des notes de violons très orientales, puis les choeurs arrivent vite, appuyés par un hautbois virevoltant, encore une réussite ! La seule interrogation que j'ai concerne le titre suivant, Din, qui fait office d'interlude, avec du chant hurlé, une batterie qui bastonne avec du blast, un chant à la Judas Priest, les cuivres en roue libre, ça détonne complètement par rapport au reste de l'album, même si c'est efficace, ça reste étrange !


L'album se clôture sur une énième tuerie appelée After The Inquisition: Children Of The Stone. Comme son nom l'indique, le titre est porté en partie par des choeurs d'enfants, les guitares acoustiques posent un break très intimiste qui pourraient être le générique de fin d'un bon western. L'orgue hammond apporte sa touche de mysticisme, c'est du lourd ! Puis l'orchestre continue dans la symphonie, les enfants me rappellent l'oeuvre de musique classique Ceremony Of Carols de Benjamin Britten. Quand ils accélèrent le rythme sur la fin et donnent la réplique au choeur d'hommes, on tutoie du doigt la perfection...


Et voilà, une heure bien vite passée, Christofer Johnsson s'est une nouvelle fois surpassé en accouchant d'un monument de metal symphonique. Après avoir changé de direction musicale sur Gothic Kabbalah qui se voulait moins sympho et plus orienté prog, il signe là un retour au metal orchestral et grandiloquent de classe unique. Jusqu'à présent le point d'orgue de la carrière de Therion selon moi a été la sortie en 2004 de Lemuria et Sirius B; pour ma part Sitra Ahra explose tout sur son passage et prouve qu'il peut toujours monter d'un cran. Chapeau bas ! Finalement son seul et gros défaut est qu'il fait passer les autres sorties de l'année pour de vulgaires outsiders !

 

Tracklist de Sitra Ahra :

01. Sitra Ahra
02. Kings Of Edom
03. Unguentum Sabbati
04. Land Of Canaan
05. Hellequin
06. 2012
07. Cu Chulain
08. Kali Yoga III
09. The Shells Are Open
10. Din
11. After The Inquisition: Children Of The Stone