C H R O N I Q U E

En 2001, Therion a déjà a son actif deux chef-d'œuvres : Theli et Vovin, albums dans lesquels le groupe développe un style musical à part, mélange de Metal, d'arrangements symphoniques et de chœurs façon opéra.
Après un Deggial décevant, Therion nous revient en très grande forme avec ce Secret Of The Runes (dont le titre sur la pochette n’est pas évident à déchiffrer, tout codé en runes qu’il est).

Sur les trois albums précédents, Therion développait donc un chant opéra avec une chorale mais aussi avec quelques invités pour le chant lead. On avait eu Dan Swanö (Edge Of Sanity, Nightingale) sur Theli, Ralf Scheepers (Primal Fear, ex-Gamma Ray), Sarah Jezabel Deva (Cradle Of Filth, Covenant) et Martina Hornbacher (ex-Dreams Of Sanity) sur Vovin et Hansi Kürsch (Blind Guardian) sur Deggial. Cette fois-ci, aucun chanteur lead n'est invité. Toutes les parties vocales ont été enregistrées par des choristes. On remarque au passage que les enregistrements du groupe sont de plus en plus ambitieux, faisant intervenir de plus en plus de musiciens. La place des orchestrations est, de ce fait, de plus en plus importante. Un soin tout particulier a été apporté à l'enregistrement de tous ces musiciens. Le son est impressionnant tout en restant clair. Du côté des membres permanents, on retrouve autour de Christofer Johnsson les frangins Niemann (Kristian à la guitare et Johan à la basse) et Sami Karppinen à la batterie, déjà présents sur l’album précédent.

Musicalement, c'est le paradis ! Je ne peux pas citer un titre plus qu'un autre, ils sont tous géniaux. Mettant tantôt la puissance en avant (Schwarzalbenheim avec son petit côté Wagnerien), tantôt l'émotion (Ljusalfheim), avec toujours des choeurs masculins et féminins qui se répondent, Therion nous emmène à la découverte du secret des runes à travers onze titres flamboyants. Les chanteurs et chanteuses intervenants en solo (soprano, alto, tenor) ont des voix remarquables, comme toujours. Ils sont la clef de voûte de l’œuvre. Les chœurs laissent toutefois assez de place pour que Kristian Niemann puisse placer ses solos.
On notera également que sur cet album, Therion prend un virage plus Heavy. Les morceaux sont quasiment tous construits sur un tempo bien lourd mais qui collent très bien au style Therion. Seul le titre Vanaheim possède un passage assez rapide.
Et cerise sur le gâteau (qui n'en avait pas besoin, vu la consistance), deux reprises formidables (et seuls titres de l’album possédant un vrai chant lead) : Summernight City de Abba (présente également sur l'album A Tribute To Abba paru la même année) et Crying Days des Scorpions. Le Scorpions des années 70 étant l'une des grandes influences de Christofer, le groupe avait d'ailleurs déjà repris Fly To The Rainbow sur A' Arab Zaraq Lucid Dreaming. Deux morceaux qui finalement restent dans la tonalité de l’album et ne font pas tâche. Summernight City prouve même au passage que les titres d’Abba, agrémentés de grosses guitares, font de très bons morceaux de Metal.

Secret Of The Runes démontrait que l'inspiration de Christofer Johnsson, le chef d'orchestre de la formation, était loin d’être tarie. Ce sera confirmé trois ans plus tard avec la sortie simultanée de deux albums, Sirius B et Lemuria.
Therion venait encore d'éclabousser la galaxie Metal de son immense talent.

Tracklist de Secret Of The Runes :

01. Ginnungagap
02. Midgard
03. Asgard
04. Jotunheim
05. Schwarzalbenheim
06. Ljusalfheim
07. Muspelheim
08. Nifelheim
09. Vanaheim
10. Helheim
11. Secret Of The Runes
12. Crying Days
13. Summernight City

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