Deux albums de Therion la même année, à un mois d’intervalle ? Bon, celui-ci, on ne peut pas dire que le groupe ait beaucoup travaillé dessus. Néanmoins, il pourra peut-être vous ramener le sourire, si vous avez été déçus par la dernière livraison du groupe, l’indigeste Beloved Antichrist.

Il s’agit donc d’un double album non officiel (qui sort d’ailleurs sur le label russe Stygian Crypt et non sur Nuclear Blast) mais approuvé par Christofer Johnsson et qui profite sûrement de l’actualité toute chaude du groupe pour faire sa sortie.
Le premier CD regroupe des reprises faites par le groupe, à différentes époques, dont la plupart ont fini sur des albums tribute et sont donc déjà connues (The King d’Accept, Fight Fire With Fire de Metallica, Southbound de Thin Lizzy…) mais c’est sympa de les retrouver toutes regroupées sur un seul album (vu la qualité très hétérogènes desdits albums tribute, on n’est pas obligé de tous les posséder). Therion est un groupe qui aime jouer des titres d'autres groupes, ceux qui ont assisté à des concerts du groupe le savent, ils aiment terminer leurs shows par une reprise. En voici donc quelques exemples.
La plupart de ces reprises sont assez anciennes. Certaines ne possèdent donc pas la "patte Therion" que l’on connaît aujourd’hui, avec chœurs et plusieurs chanteurs (Witching Hour, The Green Manalishi) et ont donc droit à une relecture assez conventionnelle. Même chose pour Fight Fire With Fire, hormis son intro médiévale. Southbound (chanté par Sarah Jezabel Deva) possède déjà un peu plus la "Therion touch" et je décerne la mention spéciale à la reprise d’Accept, The King, que j’ai toujours beaucoup appréciée.
Les enregistrements live de Revelations et Black Funeral ne sont pas terribles au niveau de la qualité du son, ça sonne comme des bootlegs. On reconnaît la voix de Messiah Marcolin (ex-Candlemass) en invité sur Black Funeral. Celui d’Iron Fist est de bien meilleure qualité (il faisait partie du coffret Celebrators Of Becoming), avec une belle prestation de Mats Levén dans une imitation bluffante de Lemmy.

Enfin, les deux derniers titres sont des versions acoustiques des titres Perennial Sophia et Raven Of Dispersion. Des versions intéressantes car elles apportent vraiment une autre dimension à ces deux morceaux. En revanche, je ne comprends pas trop ce qu'elles font sur cet album regroupant des reprises, mais passons...

Le second CD regroupe des reprises de Therion par d’autres groupes d’origines diverses, la majorité peu ou pas connus, ce qui leur donne l’occasion de proposer une bonne petite carte de visite. 
Déjà, bonne nouvelle, aucun de ces seize combos n’est ridicule dans cet exercice. Reprendre du Therion, ce n’est pas forcément super facile, il y avait matière à se planter. 
Certains élèves ont opté pour la période Death du groupe (Revolted Masses avec Baal Reginon, Remains avec Genocidal Raids, avec Theosophy avec Pandemic Outbreak). Je dois dire que ce n’est pas la plus passionnante (de mon point de vue en tout cas) et ce sont évidemment les reprises les plus "faciles" puisqu’elles ne font pas appel à la maitrise des chœurs ou l’intervention d’instruments classiques. Dans un style assez proche, Numenor avec The Riders Of Theli et Frozen Ocean avec The Wings Of The Hydra rendent hommage à l’album de transition, Lepaca Kliffoth. Là encore, les reprises sont de qualité mais la prise de risque minime.
Puis viennent les élèves appliqués, qui proposent des reprises fidèles et réussies (Ghost Warfare, Antyra, Day 40, Whirlwind Storm, The Experiment no.Q, Mare Infinitum, Majesty Of Revival). A noter la belle performance d'Imperial Age (qui tourne actuellement avec Therion d’ailleurs) sur To Mega Therion, presque aussi bonne que l’originale. Tout cela nous permet de découvrir des groupes qui maitrisent leur sujet et quelques très belles voix (Ghost Warfare, Majesty Of Revival, Whirlwind Storm…)
On a enfin la catégorie des élèves excentriques, ceux qui ont choisi de reprendre du Therion mais à leur sauce : Dark Letter avec un Kali Yuga assez personnel, Theudho avec un Schwarzalbenheim bien teigneux et Elimi avec un Blood Of Kingu black-métallisé. C’est évidemment cette catégorie que je préfère, la prise de risque est souvent payante dans ce genre d’exercice.

Ce recueil de reprises rares de Therion pourra intéresser les fans collectionneurs, d’autant qu’il est assorti d’un CD tribute pas inintéressant. Après, ça reste un album pas forcément indispensable, il faudra voir aussi à quel prix il sera proposé… En tout cas, à titre personnel, j’ai préféré écouter ce double album que le récent triple CD de Therion…

 

Tracklist de Blood Of The Dragon :

CD I :

01. Fight Fire With Fire (Metallica cover)
02. The King (Accept cover)
03. Southbound (Thin Lizzy cover)
04. Witching Hour (Venom cover)
05. Green Manalishi (Judas Priest cover)
06. Revelations (live) (Iron Maiden cover)
07. Black Funeral (live) (Mercyful Fate cover)
08. Iron Fist (live) (Motörhead cover)
09. Ivanubis Hollanda - Perennial Sophia
10. Ivanubis Hollanda - Raven Of Dispersion

CD II :

01. Ghost Warfare - An Arrow From The Sun
02. Antyra - Asgard
03. Revolted Masses - Baal Reginon
04. Remains - Genocidal Raids
05. Day 40 - Invocation Of Naamah
06. Dark Letter - Kali Yuga. Part I
07. Whirlwind Storm - Liusalvheim
08. Theosophy - Pandemonic Outbreak
09. Theudho - Schwarzalbenheim
10. The Experiment no.Q - Seven Secrets Of The Sphynx
11. Imperial Age - To Mega Therion
12. Elimi - The Blood Of Kingu
13. Numenor - The Riders Of Theli
14. Mare Infinitum - The Wand Of Arabis
15. Frozen Ocean - The Wings Of The Hydra
16. Majesty Of Revival - Wisdom And The Cage