Artiste/Groupe:

The Charm The Fury

CD:

The Sick, Dumb and Happy

Date de sortie:

Mars 2017

Label:

Nuclear Blast

Style:

Metalcore

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

13/20

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Le bien et le mal, La belle et la bête, pile ou face, l’œuf et la mayonnaise, The Charm The Fury, tant de dualité qui se complètent ou s’opposent et aux quels je n’étais pas préparé en attaquant cette chronique.

Le groupe est assez jeune, né en 2010, je vais donc prendre quelques lignes pour vous les présenter. Venant tout droit d’Amsterdam, The Charm The Fury se fait connaitre en sortant un cinq titres en 2012, The Social Meltdown, puis enchaine avec un premier LP, A Shade of My Former Self en 2013, qui leur a permis de faire par la suite quelques grands festivals et se faire connaitre surtout via leur prestation scénique. Après pratiquement trois années à tourner avec, entre autres, les premières parties de Slipknot ou In Flames, le groupe retourne en studio et nous présente aujourd’hui The Sick, Dumb and Happy. Ce quintet composé d’une chanteuse, Caroline Westendorp, du bassiste Lucas Arnoldussen, à la batterie de Mathijs Tieken et aux guitares le duo Rolf Perdok et Martijn Slegtenhorst, pratique un metalcore moderne bien en phase avec la tendance actuelle.


L’album commence tambour battant avec le premier single, Down On The Ropes, c’est plutôt bien ficelé, le riff principal est entrainant qui se complète à merveille avec la manière dont la chanteuse pose sa voix et ses paroles. Ce titre me fait penser assez logiquement à Arch Enemy même si les compositions sont moins heavy et nettement plus core mais ce titre d’ouverture pose le décor avec conviction.


Ce qui est intéressant dans la manière dont le groupe a su traiter son album, c’est sa faculté à aborder ses compostions sans complexe, avec sa propre vision d’un titre. Le combo propose aussi bien du thrash qui envoie vraiment du lourd comme Weaponized ou No Future Needs Us Now qui nous offre quatre minutes d’une agressivité remarquable. Mais le quintet n’hésite pas à passer par la ballade Silent War, mi-acoustique, mi-électrique, pour un résultat surprenant à la fois sensible et enchanteur.

Mais à tenter de jouer la carte de l’éclectisme musical pour plaire à un large public, on tombe souvent dans le cliché et malheureusement The Sick, Dumb and Happy n’y échappe pas. Echoes est un des titres qui a tout du single « FM » avec ses envolées lyriques indispensables au style, mais dispensables à mes oreilles. On a aussi droit au "Oï" en chœur, au "hey hey" à faire reprendre par le public en live, et le fameux "The time has come to pay" qui est, là aussi, clichesque à souhait. C’est la limite, à mon sens, de la « stratégie » de composition du groupe. Des écarts sur les sentiers bien balisés du metalcore moderne actuel auraient rendu cet album nettement plus agréable, voire plus crédible.


Une mention spéciale tout de même à Caroline Westendorp qui, au-delà de l’atout charme qu’elle représente, est à l’aise dans des panels très différents et peut assumer sans problème growl agressif et chant clair sans sourciller. La paire de guitaristes est aussi à mettre à l’honneur, leur sens du riff est assez évident et le spectre de Dimebag Darrell Abott rôde par instant sur ce disque.

Cet album a de véritable qualité mais aussi des bonnes grosses ficelles usées et prêtes à lâcher. Un second album n’est jamais évident à négocier mais au final The Charm The Fury s’en sort plutôt bien, même si mon petit cœur de rocker (Julien, si tu nous lis…) n’est pas transcendé par l’ensemble. Je pense que si vous êtes sensible au metalcore moderne vous pouvez investir les yeux fermés, il y a fort à parier que vous trouverez votre bonheur.



Tracklist de The Sick, Dumb and Happy:

01. Down On The Ropes
02.  Echoes
03. Weaponized
04. No End In Sight
05. Blood And Salt
06. Corner Office Maniacs
07. No Future Needs Us Not
08. Silent War
09. The Hell In Me
10. Songs Of Obscenity
11. Break And Dominate