Teodor Tuff

Artiste/Groupe

Teodor Tuff

CD

Soliloquy

Date de sortie

Janvier 2012

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Connaissez-vous Teodor Tuff ? Ah, vous non plus ? Ouf, ça me rassure... Bon, j'ai un peu enquêté et, de toute façon, même si vous connaissiez ce groupe norvégien avant, vous feriez bien d'oublier tout ce que vous saviez à son sujet car s'il y a une formation qui a changé de façon radicale, c'est bien celle-ci ! L'album sorti en 2009 proposait un Hard Rock très influencé par les 70's (le groupe a d'ailleurs ouvert pour Deep Purple et Whitesnake), mais depuis, pas moins de trois membres ont quitté le navire ! Ils ont été remplacés par les plus jeunes Terje, Christer et Rayner Harøy (deux frères et un cousin à la formation plus Heavy Metal que Hard Rock), respectivement chanteur, guitariste et bassiste. Teodor Tuff n'est donc plus du tout le même combo et, par conséquent, Soliloquy ne ressemble absolument pas à ce que les Norvégiens faisaient auparavant. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un oeil aux noms qui apparaissent dans le livret de l'album. Soliloquy est produit par Jacob Hansen (qui a notamment travaillé avec Mercenary, Pestilence ou Volbeat) et quelques invités comme Jeff Waters (Annihilator), Martin Buus (Mercenary) ou Mattias IA Eklundh (Freak Kitchen) sont venus apporter leur contribution. Une fois ce décor planté, il semble évident qu'on ne va pas écouter du vieux Hard à la Deep Purple. D'ailleurs, si vous voulez rire un coup (et halluciner par la même occasion) ça c'était Teodor Tuff en 2009, et les voici en 2011. Surprenant, non ?

Passons plus concrètement au contenu de ce nouvel album. L'intro Godagar, avec ses grosses guitares tranchantes et ses chœurs tout droit sortis d'un opéra, laisse penser que l'on va écouter un groupe évoluant dans un style proche de celui d'un Therion... Fausse piste ! Mais voilà en tout cas un départ intéressant et assez original (dans sa mélodie et ses arrangements) qui laisse entrevoir une musique un peu plus singulière qu'il pourrait y paraître à première vue. Et en effet, ça va se confirmer avec les pistes suivantes, Teodor Tuff est un groupe auquel il est assez difficile de coller une étiquette. Le propos est heavy avec quelques touches originales, certaines se rapprocheraient du courant Metal Prog, d'autres évoquent un Power Metal scandinave (quelques mélodies rappellent notamment Sonata Arctica). La galette est impeccablement produite (le son est clair et puissant) et il se dégage de l'ensemble une certaine fraicheur qui fait défaut à tant d'autres productions de ce style. Les points forts de Soliloquy sont des mélodies bien travaillées, parfois suprenantes (les refrains, par exemple, ne sont pas aussi prévisibles que sur beaucoup d'autres albums de ce genre), et un chanteur, Terje Harøy, qui possède une bien belle voix et livre une performance irréprochable.

Bien écrit et homogène, Soliloquy ne souffre pas de temps mort ou de compositions plus faibles que d'autres. Chacun pourra avoir ses morceaux préférés sans que cela ne choque tant l'ensemble est de qualité. Pour ma part, je ne saurais trop vous recommander de jeter une oreille sur Addiction (disponible sur le MySpace du groupe) dont le refrain imparable, le riff puissant et l'atmosphère globale en font un titre de premier ordre. Mountain Rose propose un tempo un peu plus enlevé et des mélodies assez pop (mais jamais niaises) tout en incorporant dans sa formule quelques sonorités assez inattendues. Delusions Of Grandeur alterne mid-tempo et accélérations bienvenues, encore une chanson dynamique et accrocheuse. L'épique Heavenly Mana à la ritournelle singulière (sur le refrain) a également du mal à sortir de ma tête. On notera la participation de la chanteuse Tonje Harøy (décidément, quelle famille !) qui apporte une petite touche de féminité (mais puissante, la féminité) sur quelques compos. Teodor Tuff n'a pas oublié ceux qui ont besoin de douceur avec la jolie ballade Lullaby (acoustique, pour la majeure partie) qui évite soigneusement les écueils du genre et ne sombre pas dans la guimauve. Enfin, Mind Over Matter et Tower Of Power (cette dernière, à l'ambiance et au tempo plus lourds, a des faux airs de Black Sabbath) constituent un final puissant et convaincant.  

Entre tradition et modernité, Teodor Tuff surprend et nous sert un bel album, mélodique, riche et bien ficelé, tout en s'offrant le luxe d'affirmer une identité propre et de distiller un peu de fraîcheur dans sa musique, sans trop sortir du cadre et dérouter l'auditeur non plus. Grâce à la Norvège, l'année 2012 commence bien. La question qui se pose maintenant est la suivante : la bonne parole sera-t-elle entendue ? Ce groupe va-t-il réussir à faire parler de lui ou rejoindra-t-il la liste des formations talentueuses condamnées à l'anonymat ? Ce ne serait pas la première fois qu'un combo échapperait à la renommée qui devrait être sienne. Espérons que le bouche à oreille fonctionne et qu'on entende reparler de Teodor Tuff à l'avenir, ces gars-là le méritent amplement.

 

Tracklist de Soliloquy :

01. Godagar
02. The Last Supper
03. Addiction
04. Mountain Rose
05. Hymn (for an embattled mind)
06. Delusions of Grandeur
07. Heavenly Mana
08. Deng's Dictum
09. Lullaby
10. Mind Over Matter
11. Tower Of Power

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