"Ouaiiiiis, Tarjaaaaaa, c'est trop biiiiiien ! Plein de looooove !"
Ca va, je me moque gentiment. C'est affectif. Mais tout de même, Tarja est une artiste dont la notoriété me laisse de plus en plus perplexe. Moi aussi, j'étais fan de Nightwishavec Tarja. Moi aussi, je trouvais que, même seule, Tarja avait encore du potentiel dans ses compositions et ses choix artistiques. Son meilleur album, Colours In The Dark,présentait son petit lot de chansons efficaces et j'avais le coeur rempli d'espoir pour la suite de sa carrière. Grave erreur : depuis cet opus, c'est la débandade. Tarja enchaîne les navets entre une expérience musicale outrageusement ratée (Beauty & The Beat) et un EP assez inutile (Left In the Dark), ne rassemblant que démos stériles et versions accoustiques mielleuses.
Pour continuer dans cette série de pseudo-nouveautés, Tarja offre un CD live à ses fans, enregistré à Buenos Aires en... 2011. J'ai du mal à saisir l'intérêt d'une telle initiative mais cela ressemble beaucoup à du recyclage de vieux matos histoire de se remplir encore un peu les poches en attendant le prochain vrai album. Colours In The Dark étant sorti en 2013, aucun de ses titres n'y figure. Rien qu'à vue d'oeil, la setlist ne s'avère donc pas des plus palpipantes.
Le casque sur les oreilles, les choses se gâtent avec un son avare. La guitare souffre d'un contour maigre et brouillon. Recroquevillée dans une seule oreille, cette disposition rend la musique encore moins entraînante. La basse et le violoncelle sonnent totalement en retrait. On entend tout juste un fill de basse en slap par-ci par-là pour rappeler qu'elle est bien présente. La batterie est plus chanceuse, grasse et musclée. La voix est certes bien gérée et il faut avouer que pour le coup, Tarja demeure une excellente vocaliste, puissante et juste.
Mais globalement, le jeu des musiciens et l'enregistrement manquent cruellement de peps. C'est tout juste si on ne les imagine pas assis en train de jouer. Même Die Alive sonne plat. Et quand ça s'énerve sur Ciaran's Well, le son est trop brouillon pour être entraînant. Le moment très douloureux arrive avec les covers de Nightwish. Comme le disait si bien mon collègue Orion, on dirait franchement un groupe amateur. Pauvre Stargazers... Ca pique les oreilles ! Je n'ose pas parler du medley tellement je le trouve minable. Il faut noter que l'objet comporte normalement un second CD avec divers lives auquels je n'ai pas eu accès.
Ce live prouve une fois de plus ce que beaucoup craignent : Tarja n'a toujours pas trouvé une direction artistique viable après Nightwish. La "diva du metal" semble déchirée entre son passé metal et ses tendances pop rock. Retourner en 2011 ne va absolument pas arranger les choses. Finalement, Annette Olzon a de son côté fait preuve de bien plus de maturité en assumant pleinement sa personnalité artistique. Tarja, je ne souhaite qu'une chose : prouve-moi que j'ai tort et écris-nous un album digne de ton nom...
Setlist de Luna Park Ride :
01. Dark Star
02. My Little Phoenix
03. The Crying Moon
04. I Walk Alone
05. Falling Awake
06. Signos (Soda Stereo cover)
07. Litlle Lies
08. Underneath
09. Stargazers (Nightwish cover)
10. Ciaran's Well
11. In For A Kill
12. Where Were You Last Night – Heaven Is A Place On Earth – Livin’ On A Prayer (Medley)
13. Die Alive
14. Until My Last Breath 15. Wishmaster (Nightwish cover)