C’est l’histoire d’une jeune américaine que je pars vous conter, chers lecteurs, dont le nom Talia Hoit vient caresser doucement nos oreilles. Originaire du Colorado, elle ne se destinait pas du tout à une carrière métal loin s’en faut. Pianiste de formation c’est plutôt vers des orchestres de musique classique que la demoiselle pensait faire carrière. Et puis, j’imagine les sirènes du metal tutoyer poliment ses petites oreilles, un discours souvent entendu dans ce milieu que le « metal ce n’est pas de la musique » pour avoir envie de s’y pencher, et avec sa formation initiale et sa tessiture vocale, le metal symphonique s’ouvre très vite à sa personnalité. Après cinq ans à jouer avec le groupe Ana Dies comme claviériste, elle est partie renforcer les groupes Beyond Forgiveness et Ob Nixilis avant de se lancer en solo dont Oceans est le troisième album, d’aucuns diront déjà ! Et l’avantage avec Talia c’est qu’on ne sera pas à une contradiction près avec cette galette, parce que s’il n’est pas mauvais, on ne peut pas dire qu’il soit excellent non plus, et là certains lecteurs me voient venir avec mes gros sabots. Mais oui, car « à combattre sans péril, on triomphe sans gloire » comme disait…ben j’ai oublié et on s’en fout.

D’entrée Talia tombe dans tous les pièges grossiers du metal symphonique, à savoir des chœurs à outrance et une orchestration très poussée, des riffs un peu mou du genou et une voix très en avant dans le mix. Alors l’attaque de ce Oceans avec Castaway qui reprend tous ces poncifs, enchainé par Unanchored rehaussé de sonorités gaéliques plus que téléphonées malgré des riffs un peu plus rentre dedans, donne une ambiance que certains auditeurs vont arrêter de suite tant ce n’est pas génial tout ça. La chanteuse enchaine avec Ocean avec une bonne mélodie qui se mélange bien aux guitares, et le chant prend enfin toute son ampleur avec une tessiture vocale bien plus agréable dès que Talia pousse sur son organe.

L’album décolle enfin, et même si c’est encore assez téléphoné par moment, ce titre nous offre un moment bien plaisant, ponctué par le premier solo engageant de cet album. Ensuite Beautiful va mettre l’accent sur le piano et montrer tout le talent de l’artiste sur cet instrument pour un titre, pas très metal mais qui met en lumière une partie de son talent, mais c’est poussif tout ça. Heureusement que l’album décolle enfin sur Stolen, véritable joyau de métal symphonique qui reprend cette fois-ci tous les codes du style sans tomber dans le mièvre. Tout tombe juste et au bon moment et montre que Talia Hoit est capable du meilleur (après nous avoir entonné le pire), et c’est de bonne augure pour la suite. C’est pourquoi il faut poursuivre l’écoute de Oceans puisqu’après Stolen arrive un Vastdeep bien sympa avec beaucoup plus de frappe et une batterie bien plus présente. Le chant prend également son envolée ici, encore un excellent titre de metal symphonique qui fonctionne tant dans la mélodie que sur le refrain entêtant et efficace. Et bien sur un solo qui envoie du steak ! Bon OK, la chanteuse retombe vite dans ses travers dès Island Of Hope, morceau un peu plus popisant, moins percutant et que je trouve personnellement presque dispensable. C’est une fois de plus poussif, et si ce n’est foncièrement pas mauvais il faut le reconnaitre, ce n’est pas non plus le whoua des grands jours. Alors quand en plus c’est enchainé avec Infinity qui après une belle intro et un solo une fois de plus particulièrement sympa, balance un truc juste dans les clous sans prise de risque, on retombe dans le moyen, dommage.

Bon et bien après tout ça mon sentiment est très mitigé puisqu’on a de bonnes chansons et Talia Hoit montre qu’elle sait y faire, mais ces moments sont beaucoup trop rares et surtout enfermés dans un tas de titres foirés et foireux. Le chemin est encore long, et même si on ressent les prédispositions, il y a encore beaucoup à faire pour se faire une place dorée dans le metal symphonique.

Tracklist de Oceans :

01. Castaway
02. Unanchored
03. Ocean
04. Beautiful
05. Stolen
06. Abyss
07. Vastdeep
08. Island Of Hope
09. Infinity
10. Signifiance