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Symphony X![]()
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C H R O N I Q U ESi vous êtes fans de metal progressif, vous ne sauriez ignorer que le nouvel album de Symphony X est sur le point d'arriver dans les bacs. J'ai beau trouver la discographie du groupe assez remarquable, je conçois tout à fait que les attentes vis à vis d'un nouveau disque de nos chers Américains puissent varier d'une personne à l'autre et que certaines orientations choisies par le quintet puissent légitimement en refroidir certains. Il y a ceux qui préfèrent les albums comme The Divine Wings Of Tragedy ou V, pour leur côté plus mélodique, progressif ou symphonique, et qui sont un peu déçus de la direction plus "metal" des derniers opus... Pour d'autres, c'est l'inverse. Cependant, quel que soit l'album que l'on préfère (ou que l'on aime le moins), on ne peut jamais taxer le groupe de médiocrité, à moins d'être de mauvaise foi. La musique de Symphony X est puissante, technique, mélodique, travaillée, intéressante, bien produite (en général)... et, le plus souvent, elle enterre profondément toute concurrence ! Par où commencer ? Allez, parlons du son. Enorme ! Voilà, c'est fait. Trop bref ? C'était pour me rattraper de mon intro interminable... Bref, disons-le sans trop de détours, il s'agit probablement de la meilleure production dont le groupe ait bénéficié à ce jour. Section rythmique en béton armé avec une batterie qui claque fort, un son de guitare toujours aussi monstrueux, et un mix qui laisse mieux entendre les claviers de Michael Pinnella que sur l'album précédent... rien à redire, c'est puissant, clair, tout est sa place... parfait. Le style, maintenant ? Ah, c'est là que certaines dents vont se mettre à grincer. Symphony X enfonce le clou: c'est très très TRES heavy, sombre... méchant !! On n'est pas là pour rigoler et ceux qui souhaitaient voir leur groupe favori revenir à des compos un peu moins lourdes ou hargneuses vont devoir se faire une raison. Sans complètement tourner le dos à ce qui a forgé l'identité du combo pendant toutes ces années, les cinq fantastiques du New Jersey signent, avec Iconoclast, leur album le plus metal. Si vous aimez votre Symphony X bien velu, vous allez vous régaler ! Si, en revanche, vous n'avez pas adhéré à la démarche du groupe sur ses albums les plus récents, peut-être aurez-vous des difficultés à accrocher à celui-ci. Première bonne surprise de ce nouvel opus : la chanson titre qui ouvre le bal. Voilà une composition époustouflante, s'étalant sur près de onze minutes, et qui va vous asseoir sur votre séant de sorte que vous ne bougiez plus pendant le reste de l'écoute. Titre épique, résolument prog (on y retrouve la technique hallucinante, les passages instrumentaux à couper le souffle, les changements de rythme...) et doté d'un refrain surprenant de par ses choeurs guerriers ("Fight ! Fight ! Fight !"), Iconoclast est carré, mélodique et accrocheur. Les amateurs de riffs puissants et complexes seront ravis, ceux qui aiment la voix intense et racée de Russell Allen ne seront pas déçus non plus. Bref, ça commence plus que bien. J'ai beau aimer tout ce que j'entends, je dois tout de même émettre un (tout) petit regret par rapport à une tendance qui semble se dégager de cet Iconoclast. Russell Allen, vocaliste absolument incroyable, sans doute pour coller au concept "Matrixien" de l'album (le conflit entre l'homme et la machine), est monstrueux... il l'est peut-être même un peu trop. On est forcément admiratif face à une telle performance toute en force, mais on a connu le bonhomme plus subtil et nuancé. Parfois, on aimerait retrouver ces magnifiques mélodies lyriques, sublimées par un chant clair, auxquelles le groupe nous a habitués sur des albums plus anciens. Enfin, je dis ça... et je le pense... mais j'adore tout de même ce qui se passe ici. Ils sont forts ces ricains ! Allez, terminons, vous avez commencé à lire cette chronique hier... De la mélodie, on en voulait et on va justement en avoir avec l'excellente Children Of A Faceless God qui possède probablement un des refrains les plus marquants de cet album. Avec la très efficace Electric Messiah, on revient à de la compo plus speed et agressive. Prometheus (I Am Alive) permet au groupe de faire étalage de sa science en matière de heavy prog musclé et mélodique, et à Russell Allen de sa monstruosité sur le couplet... avant de laisser éclater une mélodie imparable et bienvenue sur le refrain ("Alive, alive, rising up, I am Alive") qui aura bien du mal à sortir de votre tête une fois l'écoute achevée. Voilà, Symphony X a encore frappé fort. Une introduction et un final de rêve (un peu comme pour le dernier Blind Guardian, la première et la dernière chansons sont les plus classes) encadrent une série de compos soignées et qui se révèlent à vous au fil des écoutes... pour ne plus vous lâcher. C'en est définitivement fini des gammes néo-classiques à la Malmsteen (il n'y en avait déjà quasiment plus sur l'album précédent) même si les musiciens restent de vrais virtuoses et nous le font savoir sur chaque piste de ce disque. Le groupe ne regarde pas en arrière et continue de défendre les couleurs d'une musique toujours progressive et classe, mais plus sombre et agressive que jamais. Les suivrez-vous dans cette voie ou retournerez-vous à vos classiques ? En ce qui me concerne, j'ai fait mon choix et attends avec impatience la prochaine tournée européenne qui devrait théoriquement avoir lieu d'ici la fin de l'année.
Tracklist de Iconoclast: 01. Iconoclast
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