Sunn O))

Artiste/Groupe

Sunn O))

Album

Monoliths & Dimensions

Date de sortie

Juillet 2009

Style

Drone surréaliste

Chroniqueur

Damien

Note Damien

19/20

Site Officiel

myspace

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C H R O N I Q U E

Qu'est ce qui rend Sunn O)) si attirant pour quelques fans de musique paranormale ? En effet, en considérant le phénomène drone dans son ensemble, le fan traditionnel de Heavy ou de Hard trouvera surtout que les groupes de drone ne font pas de la musique mais bien du bruit. Guitares sourdes, ampleur sonore tellurique, hurlements de damnés, même les fans de Black fuiraient cette oeuvre du malin. Alors pourquoi certains groupes sont-ils si captivant ? Elements de réponses donc avec Sunn O)) qui revient nous hanter avec un album nommé Monoliths & Dimensions. Tout un programme.

D'abord, pour ceux qui connaissent un peu le sujet, cet album n'est pas le Black n°2 un temps annoncé. Black N°1, c'était un des disques les plus terrifiants jamais enregistrés, lourdes colères de la Terre magnifiées par la présence d'Attila Csihar, auteur d'une prestation a dépuceler une statut de la vierge. Non, M&D est un album plus réfléchit.

Tout commence avec les 6 premières minutes d'Aghartha. La lourdeur initiale des guitares gagne encore en consistance, le son se fait plus ample que jamais, et les incantations maladives d'Attila nous narrent l'histoire de ce fameux continent interdit, l'Aghartha, aux origines de l'humanité. C'est d'abord un clavier très malsain qui vient nous sortir progressivement de notre torpeur, puis s'ajoute rapidement des bruits peu rassurants, bruits représentants les images fantomatiques de la vie qui s'organisait alors sur ce continent. Le quart d'heure s'achève sur un instrument que je vous laisse deviner et nous voilà plongés a nouveau dans quelque chose qui n'existe pas, que l'on ne peut pas imaginer. Big Church, morceau le plus court (9 petites minutes) créé directement la surprise : un chant, un choeur. Absolument rien de rassurant, tout devient fou lorsque les infra basses reviennent nous taper dessus. D'une violence a vous donner le tournis.
Et là, le chant grégorien s'installe. Merde, on ne s'y attendait pas a celle là. Voici deux choses qui rassemblées viennent de créer un truc peut être encore plus terrifiant que les incantations du malin. Deux éléments contre nature qui se supposent, qui s'entrechoquent jusqu'a ce que les voix de l'enfer ne se replacent dans cette grosse église où on peut imaginer que le vin n'en est peut être pas. Pas le temps de s'en remettre, Hunting & Gathering (Cydonia), crédité de 10 minutes varie plus, il expérimente, résonne au fond de la vallée himalayienne. Voilà donc trois morceaux dépourvus de lumières, aux confins de la sanité d'esprit. Alice est donc soit l'apothéose soit l'épilogue.
Le résultat est a mi chemin, entre longue litanie qui achèvera vos tympans et cette fin, cette fin que personne ne pourra vraiment vous décrire, qui vous emmenera bien au delà de tout, vers une sorte de paradis dans lequel le jazz se marie a un cadre champêtre ultra lumineux qui n'a plus rien a voir avec les ténèbres qui faisaient office de guide jusque là. L'état de plénitude dans lequel on ressort à l'écoute de Monoliths & Dimensions n'aura d'égale que la profonde insanité des trois premiers joyaux de ce disque.

Attention, si vous vous laissez séduire par cette nouvelle expérience proposée par le définitivement génial Stephen O'Malley et le grandiose Greg Anderson, prenez le soin de bien vous préparer mentalement, de remettre a jour votre cerveau et surtout a ne pas vous laisser par quelque élément extérieur que ce soit. Ce disque se mérite. Ce disque est beau.