Cette chronique n’aurait jamais dû exister ! Une petite intro type « putaclic » pour t’accrocher l’ami lecteur et t’assurer que tu n’es pas prêt, tout comme moi, je n’étais absolument pas prêt à écrire une seule ligne sur l’excellent Diama des Sunbeam Overdrive. Pourquoi ? Tout simplement parce que la proposition musicale des marseillais est à des années lumières de ce que j’ai pour habitude de me mettre dans les oreilles.

Sunbeam Overdrive propose un rock-metal progressif, là déjà, en général je n’ai pas tendance à m’attarder sur ce style musical, avec du chant, oui du chant ! Pas un growl, ni de pig squeal à l’horizon, non mais c’est quoi cette affaire !! Mais en tant que bon curieux, j’ai mis négligemment l’album en écoute dans ma voiture et à force de me dire : « Tiens c’est pas mal ça, et ça aussi d’ailleurs… » Je me suis fait totalement happer par le groupe et sa proposition musicale assez unique dans nos contrées. Explications…

Sunbeam Overdrive nous vient donc de Marseille, le groupe se compose de Tom Abrigan à la guitare et au chant, de Karim Arnaout au chant, de Laurent Duclouet à la batterie, et de Bruno Morgana à la basse. Ils nous présentent Diama ainsi : « Ce disque parle d’altitude, de voyage, d’aventure et d’énergie. Il est destiné à vous élever tout en vous faisant endurer la tempête à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de vous-même. (…) Cette ligne est celle des crêtes des sommets, plus précisément une notion d’ascension, d’élévation, extérieure comme intérieure. Cela se traduit par la succession quasi-cinématographique de morceaux formant un parcours initiatique tout au long des 10 chansons ». Il va être difficile de faire mieux comme présentation, mais bon allons-y.

Je vais d’abord vous parler de musique, car pour faire court le groupe possède un niveau technique dont peu de groupes peuvent se targuer. Une fois l’intro Ascending passée, c’est le titre qui a servi de nom à l’album qui débute. Il commence tout en douceur, pour faire prendre la mayonnaise et finir sur un délice de riff qui allie avec brio technicité, et délicieusement enrobé de mélodie. Et là où le groupe est excellent, c’est que malgré un album qui frôle le concept, il n’y a pas un titre qui se ressemble ! Diamond Shape me renvoie à Klone, Deaf And Blind à Tool dans sa qualité de riff, Out of Plato’s Cave peut s’apparenter aux Deftones. Pour vous dire que le spectre musical est non seulement large, mais également d’une qualité indéniable.

Mais je vais surtout vous parler d’émotions et de feeling, car ce disque déborde de cela…. Dans ce disque, rien n’est laissé au hasard, chaque instant est réfléchi pour produire une nouvelle émotion, une variation de riff, un scream bien placé, ou encore une simple mélodie totalement dépouillée, l’objectif est unique, celui de faire vibrer l’auditeur. Et pour un mangeur de pigeon au fond d’une grotte comme moi, c’est rare qu’un groupe arrive à me prendre à ce point-là dans ces filets.

Sunbeam Overdrive pour un premier album s’offre une sacrée référence. Cet album sonne à la fois comme un hommage aux 90’s version Faith No More, aussi débridé et novateur, mais avec une qualité de son qui sonne comme une œuvre moderne. Une véritable pépite qui peut parler aussi bien aux amateurs de prog, mais également à tous ceux sensibles à la musique rock sous toutes ses coutures. 

Tracklist de Diama :

01. Ascending
02. Diama
03. Slave To The Void
04. Crimson Stains
05. Diamond Shape
06. Junction: Buhl’s Eye
07. Deaf And Blind
08. Shen
09. Out Of Plato’s Cave
10. Hard Sun
11. Fainted Core (Bonus Track - Live Acoustic)