C H R O N I Q U E
Fatigués des groupes de Deathcore neuneu et sans aucune originalité ? Faites confiances aux vieux. Et après Obituary voici un autre groupe culte qui revient : Suffocation.
Si vous ne connaissez pas (grand mal vous en prend !), sachez juste que peu de groupes portent aussi bien leur nom, que Suffocation est a l'apocalypse ce que l'air est à la Terre. Indispensable. Depuis le début des années 90 les américains s'échinent a être toujours plus violents. Vieux donc usés ? Quel groupe peut sortir un Blood Oath (le morceau qui ouvre l'album) en se targuant d'une telle violence et d'un tel impact ? La production se passe de commentaires, on écoute et on pleure. La batterie de Mike Smith est toujours juste au dessus de la perfection, les guitares saignent, vous attrapent et vous étouffent litérallement. Pas de survivants, voilà le crédo du groupe. Du coup Dismal Dream enfonce le clou.
Voici la suite logique de la scène Death des années 90, la légendaire, avec ses Morbid Angel, Obituary, Carcass et autres Cannibal Corpse. Le groupe fait ici une démonstration, a coup de passages comme vous n'en entendrez pas avant des siècles, usant une violence dont même Cannibal Corpse ne peut plus faire valoir. Et ça enchaîne, vite, beaucoup, ça cogne très fort. Jusqu'a la fin. Chaque solo qui passe est une grande claque dans la tronche des boutonneux qui pensent pouvoir jouer mieux que les anciens (...y'a plus de respect !), le moindre riff envoie n'importe quel groupe aux bancs d'école pour reprendre ses études sur le Death Metal, le vrai, l'unique, pas celui blindé de mélodies pop avec un petit mec à mèches pour le brailler. On sent l'expérience, on sent les désillusions, on sent le besoin de taper encore et toujours au même endroit jusqu'a ce que la vie quitte chaque parcelle de la victime.
Et là, la victime ça pourrait être nous. Pauvre auditeur qui nous prenons un déluge de Death sur la tronche là où on aurait pu s'attendre à un album sympa et blindé de breaks-débreaks mélodieux et à un album en demi teinte. Ce serait quand même mal connaître nos amis (il vaut mieux, d'ailleurs, ne pas les avoir contre nous). Ah putain que ça fait du bien de se dire que la scène Death vit toujours. La preuve ? Napalm Death, Cannibal Corpse et maintenant Suffocation, épaulés par Obituary, voilà une bien belle année. Quel coup de boule ! Un album d'homme, un vrai.
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