Stille Volk

Artiste/Groupe

Stille Volk

CD

La Pèira Negra

Date de sortie

Mai 2014

Label

Holy Records

Style

Folk païen

Chroniqueur

Orion

Note Orion

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Pour les vingt ans de Stille Volk, le groupe folk des Pyrénées, nos troubadours nous offrent un nouvel album, leur sixième, toujours sur le label français Holy Records. Le rythme de leurs sorties s’étant considérablement ralenti ces dernières années, il s’agit donc d’un petit événement pour les fans du style.
Allez, je l'avoue, je n'ai jamais vraiment accroché à l'oeuvre de ce groupe. Trop folk, pas assez metal sans doute. C'est finalement par le biais de l'album unique d'Hantaoma, Malombra, sorti en 2005, projet parallèle metal des membres du groupe, que je suis entré dans l'univers de Stille Volk.

Aujourd'hui, je franchis donc le pas pour chroniquer un album complet du groupe dont, vous l’aurez compris, je ne suis pas un spécialiste. C'est donc parti pour huit morceaux de pagan folk sans trace de Metal dedans mais aussi d'une reprise d'un célèbre groupe de Metal, on y reviendra.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Stille Volk, le groupe utilise une kyrielle d'instruments folkloriques (hurdy-gurdy, harpes, percussions, instruments à vent et à cordes de tous genres et de toutes origines) et crée ainsi une musique médiévale et païenne assez unique. La Pèira Negra (la pierre noire), le nouvel album du groupe, ne remet pas en question le style pratiqué par nos ménestrels, les aficionados y retrouveront la patte reconnaissable de Stille Volk. Toutefois, la participation à cet album de divers invités (dont le Barbarian Pipe Band) me semble enrichir la musique de nos troubadours.
Le premier morceau est bien dans l'idée que je me suis toujours faite de la musique de Stille Volk. Des lyrics très sombres (le refrain "Maudits, je vous maudis ; maudits, soyez maudits", on ne peut pas dire qu’il respire la joie de vivre), une mélodie répétitive et assez sombre aussi, ce n’est pas du folk particulièrement festif. Mais ce n’est pas le cas du morceau suivant. Une flûte entraînante nous invite à une gigue endiablée. Même si les paroles restent très noires, la mélodie est plus insouciante et nous invite à la danse. Même constatation sur La Litanie du Pétrifié et La Forêt Gorgone (lien vidéo dans la tracklist), on a ce même décalage entre une musique assez festive et des paroles évoquant sorcellerie et forces mystiques de la nature. Sur ces trois morceaux, une trompette (ou quelque chose d'équivalent) amène un petit quelque chose d'ibérique. On la retrouve aussi sur d'autres titres. Quelques chœurs parsèment le morceau L’Eveil Du Spectre, chaque titre nous fait découvrir une nouvelle atmosphère, grâce à la diversité des instruments utilisés. A ce propos, à certains moments, quelques titres (En Occulz, Heaume De Lichen), par le chant, les instruments et l'ambiance très celtique, me font penser à du Tri Yann (et malgré ce que certains pourraient en penser, cela n'a rien de péjoratif quand on regarde la longévité de la carrière de ce groupe breton). D'ailleurs, cette comparaison ne semble pas si irrationnelle car Stille Volk joue finalement dans un créneau assez proche, étant eux aussi les garants d'une musique folklorique intemporelle, bien ancrée dans nos racines.
On arrive à la reprise, celle du Come To The Sabbath de Mercyful Fate. Voilà une version très intéressante, car évidemment totalement transformée à la sauce médiévale (comme ils l'avaient fait pour la cover d'Iron Maiden, To Tame A Land et celle de The Painless de Paradise Lost il y a quelques années). C'est d'ailleurs à mon sens la seule manière dont devraient être envisagées les reprises car refaire la même chose (en moins bien très souvent), quel intérêt ? En tout cas, là, si l'on retrouve bien la mélodie générale du morceau et les paroles (tout à fait dans l'esprit du reste de l'album), le traitement de ce titre par les instruments folk amène quelque chose de frais et innovant, tout en ne dénaturant pas la version originale. Patrick Lafforgue se prête même à une imitation de King Diamond sur le refrain. C'est assez amusant de voir que ce titre se prête bien à ce type d'exercice, finalement.

Noter ce genre d’album, en décalage avec le reste de ce que nous chroniquons habituellement, est toujours compliqué. La note ne reflète donc que l’avis du chroniqueur, pas forcément spécialiste de la musique de ce groupe comme je l’ai précisé plus haut. Mais même si ce n'est pas le genre d'album que j'écouterai très régulièrement, il y a un vrai plaisir à se plonger de temps en temps dans ces ambiances d’une autre époque, enrichies d’une aura mystique ténébreuse, la marque de fabrique de Stille Volk.

 

Tracklist de La Peira Negra :

01. Dementis Maudiçon
02. Sous l'Œil de la Lune
03. L'Eveil du Spectre
04. La Pèira Negra
05. Litanie du Pétrifié
06. La Forêt Gorgone
07. Heaume de Lichen
08. En Occulz
09. Come to the Sabbath
(Mercyful Fate Cover)

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