Deux disques en une décennie, rien que de très normal jusqu’ici. Mais deux sorties séparées de huit ans, voilà qui a de quoi laisser les fans sur leur faim. Mais que ceux-ci se rassurent, le repas offert par Step In Fluid sera à la hauteur de l’attente : savoureux. Comme l’annonce le titre de ce LP, le quintette est Back In Business. Avec envie et talent, il nous livre un disque fusionnel haut en couleur, en tessiture, en groove et en atmosphère.

La force du groupe et de ce disque est de réussir ce mélange harmonieux entre un fond metal avec une batterie (Florent Marcadet de Klone) et des guitares (Harun Demiraslan de Trepalium et Aldrick Guadagnino de Klone) indiscutablement lourdes, avec des sons funk et jazz amenés par les autres membres du groupe que sont Stéphane Dupé (basse) et Gérald Villain (claviers). Le plus intéressant dans tout ceci c’est que ce qui ressort de ce shaker musical nous amène tantôt dans le futur, souvent dans le passé, parfois dans un ascenseur et régulièrement outre atlantique.

Booty Shake compile bien les impressions listées ci-dessus. Ça bouge, c’est lourd et solide en fond et fusionnel avec les tonalités caraïbéennes des percussions; un des titres les plus modernes de l’album. Streets of San Francisco nous mène droit dans une série ou un film des années 70. Rétro à souhait, guitare groove et clavier en tête, incrustations sonores, le titre fait penser à du Yello. On parlait funk et groove, on reste dans la thématique avec Westside Step, un titre musical et entrainant qui semble presque facile. Et qui offre une touche de sensualité qui va se répandre tout au long de l’album. The Funk Bot Dance est plus axé électro. Autre titre moderne, il semble guidé par un automate, malgré une rupture toute en finesse. On pourrait croire que les claviers de The Stranger vont apporter une nouvelle variation. Sans être totalement vrai, le morceau reste en ligne avec l’atmosphère globale proposée par Booty Shake, mais avec des relents qui se rapprochent plus de Streets of San Francisco ou Westside Step. 

La vraie rupture vient avec From A Friend et son atmosphère aérienne et mélancolique. Tiens, parlons d’une autre force de Step In Fluid. Ils savent parfaitement utiliser et sublimer leurs featurings. Pour From A Friend, c’est le saxophone (parfait) de Matthieu Metzger ; et on le verra plus tard, dans Sex In An Elevator ce sera la flûte traversière (je crois) de Rémi Dumoulin.

Les deux derniers titres seront chauds. Avec sa rythmique endiablée, l’ouverture de Sex A Pile est trompeuse. Le titre est en fait hyper musical et inventif. Fusionnel à souhait, il nous promène dans un univers jazzy qui fait la part belle aux solos instrumentaux. Excellent. Le voyage se termine avec l’ultra-groovy et sensuel Sex In An Elevator. Entre musique d’ascenseur (tiens…) et lounge bar, on croit ressentir tout au long des trois minutes trente du titre les phéromones planer dans l’atmosphère. Dos perlés de sueur et chute de rein cambrée au programme…

Bref, il n’y a pas grand-chose à jeter dans ce Back In Business. C’est solide, inventif, réjouissant. Très fusionnel, l’album laissera certainement sur leur faim les plus extrémistes d’entre nous. Pour les autres, les plus ouverts d’esprit, tendez l’oreille et appréciez. Vous y reviendrez.

Tracklist de Back In Business:

01. Booty Shake
02. Streets Of San Francisco
03. Westside Step
04. The Funk Bot Dance
05. The Stranger
06. From A Friend
07. Sex A pile
08. Sex In An Elevator