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Solstafir![]()
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C H R O N I Q U E
Dire que Kold, le précedent opus de Solstafir m’avait marqué est un euphémisme. Arrivé à un moment de ma vie assez compliqué, la noirceur mélancolique des Islandais avait eu l’effet sur moi d’une explosion digne de l’Eyjafjöll, ce volcan imprononçable qui avait par ailleurs entrainé la seule annulation de concert du groupe. Alors, à l’annonce de la sortie de Svartir Sandar, mon sang n’a fait qu’un tour, même si je me méfie des albums trop attendus et souvent décevants. Oui je sais, que n’a-t-on déjà pas dit sur Svartir Sandar ? Rarement on aura vu une telle unanimité dans l’ensemble des chroniques. A part Lulu de Metalloureed. La comparaison s’arrête là. Car le nouveau Solstafir est une réussite, dans les grandes largeurs. La musique des Islandais est si difficile à décrire que l’on ne peut qu’inviter l’auditeur à entrer dans la danse et à se laisser porter par la mélodie. Vous traverserez un monde d’une épaisse noirceur, habité par une population insondable, éclairé par intermittence par la voix écorchée d’Adalbjörn Tryggvason et des guitares tantôt aériennes, tantôt menaçantes. Et pourtant, comment Solstafir pouvait surmonter Kold ? En innovant juste ce qu’il faut sans perdre sa personnalité caractéristique. Oui, Solstafir s’est popisé. La meilleure preuve est ce single, Fjara, plein d’une mélancolie joyeuse, sublimé par une voix féminine qui prend aux tripes, loin des ténèbres glacées du précédent essai. Les plus sceptiques pouvaient légitimement se dire que soixante-dix-huit minutes réunies sur un double CD pouvaient faire fuir. Que nenni. La suite est du même acabit. Pas nécessairement en terme musical mais bien en qualité. Cet album scotche l’auditeur par ses ambiances et ses éclairs de génie. Þín Orð, rappelant Love Is The Devil se veut rock et énervé, Sjúki Skugginn, plus ambiancé, est une bonne introduction à la fin du monde. Melrakkablus, progressif dans l’âme vous emmène dans un tourbillon d’arpèges et de roulements de batterie pour finir en apocalypse auditive du plus bel effet, Stormfari et son intro parlée laisse une menace permanente d’explosion soutenue par des guitares aux riffs simples mais tellement efficaces. Et comme chacun a son morceau préféré, je penche pour le morceau éponyme Svartir Sandar, plaintif et épique, porté aux nues par des chœurs sublimes. Vous l’aurez compris, je ne déroge pas à la règle. Svartir Sandar est pour moi l’un des albums de l’année, me rappelant (de loin, je l’avoue) le Judgement d’Anathema, qui m’avait procuré les mêmes sensations, entre brulots rock et mélodies tout simplement magnifiques. Solstafir est devenu incontournable dans le Metal mélodique. Quoique donner une étiquette s’avère inutile. Un chef d’œuvre. Tracklist de Svartir Sandar : CD 1 Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! |
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