Artiste/Groupe:

Solstafir

CD:

Endless Twilight of Codependent Love

Date de sortie:

Novembre 2020

Label:

Season Of Mist

Style:

Post Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

16/20

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Trois ans après la sortie de Berdreyminn, Sólstafir revient avec Endless Twilight of Codependent Love leur septième album studio. Petite nouveauté le groupe islandais, qui défend sa langue depuis le passage du Black / Viking Metal vers une formule qualifié  par défaut de Post Metal, le titre de cette galette est en anglais. Ce « changement » peut paraitre anodin mais ce n’est pas si innocent que cela puisqu’au le titre de l’album, qui n’est pas le titre d’un des morceaux de cet LP, Her Fall From Grace vient confirmer cette orientation. Est-ce une volonté d’ouverture vers les pays anglo-saxon ? Peut-être.

En tout cas, dès les premières notes de Akkeri, pas de surprise on reconnait la patte Solstafir. Une ambiance quasi mystique en introduction, un riff principal répété, fondamentalement rock dans l’esprit, plus « rentre-dedans » que ce que à quoi le groupe nous a habitué par le passé. Et puis d’un seul coup le groupe nous rappelle que Solstafir a bien débuté dans la sphère plus extrême avec un riff totalement Black Metal. Le titre est donc très varié puisque les différentes propositions se font avec des transitions toujours très adaptées. Un premier titre qui frise les dix minutes sans temps faible, et qui fait surtout étalage de tout le talent des islandais. Voilà une écoute qui commence sous les meilleures auspices.


Ensuite, globalement le groupe propose une recette assez identique dans la construction des morceaux, une introduction très douce, l’arrivée d’un gimmick musical, un pont, puis une seconde partie qui propose autre chose. Mais malgré cette construction « quasi » identique les titres restent toujours bien écrits. La qualité des titres comme Drýsill, Rökkur ou encore Til Moldar est indéniable.

Mais le groupe ne se cantonne pas à une sphère post-Metal ambiant, fait pour nous faire frissonner. Le titre Dionysus tranche avec le reste de l’album, proche du Black Metal au début, il enchaine sur un riff rebondissant proche de Knights Of Cydonia de Muse. C’est donc pied au plancher que se déroule se titre. La voix éraillée de Addi fait des merveilles et nous prouve qu’il a plus d’une corde à son arc.  L’excellent Ör possède également une forme de soul-jazz du plus bel effet, et là encore les islandais se positionnent là où on ne les attend pas vraiment. Il reste le divin Her Fall From Grace, qui raconte la spirale infernale de la dépression, qui nous enlace d’une mélodie d’une profonde mélancolie totalement en phase avec le propos.


Solstafir sait manifestement écrire des bonnes chansons, parfois directes, parfois planantes, parfois proche du chamanisme et il faut reconnaitre que cela fait très souvent mouche. Mais si je devais leur trouver un bémol, c’est qu’ils ont tendance à répéter un peu trop les mêmes riffs, et les étirent parfois trop dans la durée. C’est un peu comme Metallica (oui je sais cela ressemble à une « attaque » gratuite) les gars ont tellement de bouteille qu’ils savent très bien quand ils tiennent un riff qui marchent, et du coup ils se sentent obligés de l’user jusqu’à la corde. Et sur moi, cela peut donner parfois un peu de lassitude.


Solstafir a encore écrit un album d’exception. Le voyage au cœur des émotions est omniprésent, et je ne m’attendais vraiment à ce que le panel présenté soit aussi large. Et même si je lui trouve quelques « mais », en particulier sur le fait d’étirer un peu trop ses titres par instant, Solstafir s’affranchit de tous les standards, de tous les clichés du rock et du Metal pour tracer tout simplement sa propre route.

Tracklist de Endless Twilight of Codependent Love:

01. Akkeri
02. Drýsill
03. Rökkur
04. Her Fall From Grace
05. Dionysus
06. Til Moldar
07. Alda Syndanna
08. Ör
09. Úlfur

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