Artiste/Groupe:

Soilwork

CD:

Death Resonance

Date de sortie:

Août 2016

Label:

Nuclear Blast

Style:

Melodic Death Metal

Chroniqueur:

Deicide5000

Note:

16/20

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Death Resonance…. voilà un titre curieusement choisi pour un groupe qui sort cet EP quelques semaines (à peine plus d’un mois) après l’annonce du départ de son batteur chez Megadeth… Resonance ? Le départ de Dirk Verbeuren, on y reviendra, est pour moi une grosse perte pour Soilwork et surtout un gros gâchis au service de Mega-Dave (Mustaine).

Cet opus nous propose, en plus de deux titres complètement nouveaux, un groupement de morceaux rares présents sur des EP rares comme Beyond The Infinite ou sur des versions digipack ou bonus japonais. Ce n’est donc pas un best of. A vrai dire, on n’a qu’à maudire les Japonais de disposer d’un traitement de faveur… La pochette a été conçue par Mircea Gabriel Eftemie, guitariste chez Mnemic. Le monsieur n’en est pas à son coup d’essai car il a illustré des albums de Volbeat, Carcass, Scar Symmetry et Strapping Young Lad entre autres.

Les deux premiers titres sont purement nouveaux. Ces deux-là seront les seuls nouveautés pour les ultra-fans du groupe.
Pour commencer, Helsinki est forte en émotion, avec un bon refrain, des paroles travaillées… Après ne me demandez pas le rapport avec Helsinki, la ville. Cette chanson est en continuité avec la vibe de The Ride Majestic.


La chanson Death Resonance est variée, avec la bonne dose de mélodie et de blasts. C’est du bon Soilwork, sans que ça me transcende.

The End Begins Below The Surface est un bonus track du dernier album The Ride Majestic (2015) sorti au Japon. Pour moi, c’est du nouveau. C’est du rentre dedans, digne de l’époque The Chainheart Machine (2000) avec une touche de modernité (il n’y avait pas de clean vocals à l’époque).

Les pistes quatre à huit sont la reproduction de l’EP Beyond the Infinite. Il est sorti le 24 septembre 2014 en Asie regroupant cinq morceaux issus de l'écriture de The Living Infinite (2013), le désormais bien connu double album, mais pas encore sortis jusque-là. Je possédais déjà Beyond The Infinite, c’est le côté chanceux de le chroniquer ici car il n’était pas dispo en dehors du marché asiatique. Pour moi, certain de ces titres avaient largement leur place sur l’album au détriment de certaines compos moins abouties. Mention spéciale à The Absent Eyes avec un découpage et feeling pas évident (donc ça rafraîchit). Resisting the Current est un peu poppy (c’est du metal quand même, pas de panique), très bien construite avec quelques envolées et moments de pause, avec les célèbres vocalises façon Tears for Fears. When Sound Collides plaira à ceux qui apprécient les chansons un peu rock de Soilwork, ça se rapproche de certains morceaux de Testament. Forever Lost in Vain me fatigue un peu, mais là je retrouve le feeling du double album que je n’aime pas plus que ça.


Pour la suite, on tombe sur Sweet Demise, que je connaissais déjà, possédant la version limitée du digipack The Panic Broadcast (2010). Pour moi, elle est bien positionnée en fin d’album mais mérite d’être connue car elle explore bien les possibilités vocales de Strid. Cymbales d’effet, effets vocaux, solo qui vous envoûte même s’il est trop court, une belle réussite. Amis batteurs, vous voulez épater vos copains, c’est l’une des plus simples de l’ère Dirk Verbeuren (même s’il faut commencer à taper le niveau, quand je dis “simple”, j’ai surtout dit “plus simple”).

Sadistic Lullabye, présente sur le premier album du groupe, Steelbath Suicide (1998), est ré-enregistrée avec une petite modification du riff principal (c’est du détail mais les connaisseurs le remarqueront) et les soli sont complètement remaniés. Cette version était sortie en bonus track de la version japonaise de l’album The Panic Broadcast.

On continue avec trois chansons présentes sur diverses versions de l’album Sworn to A Great Divide (2007). Overclocked [2016 mix] est un nouveau mix de l’édition sortie sur une version spéciale de Sworn to A Great Divide, difficile de qualifier le mix sans connaître l’original. Un feeling intéressant mais qui ne vaut pas le détour.

S’ensuit Martyr [2016 mix], remix d’un titre lui aussi originellement sur le même album. Ce remix ne me convainc pas. La caisse claire est trop en avant avec une modification réelle de l’équilibre des instruments. On notera la présence de nouvelles parties de guitare et la mise en avant des synthés au départ puis mise en retrait avant le second refrain. J’adorais la version d’origine (c’est du très grand Soilwork) donc ça doit fortement jouer.

Toujours sur Sworn To A Great Divide, mais présent seulement sur l’édition japonaise, voici le remix 2016 de Sovereign. Cette chanson est un peu mièvre à mon goût, même si son début est très intéressant avec un feeling Meshugg-esque. Allez on passe.

Retour en arrière vers l’album Stabbing The Drama (2005) avec les remix de Wherever Thorns May Grow et Killed By Ignition. Pour Wherever Thorns May Grow, uniquement présente sur la version limitée du digipack, on a droit à une nouvelle prise son pour la voix, plus de choeurs, une tonalité légèrement différente, une chanson plus courte de huit secondes. Cette chanson vaut le détour car elle démontre une grande maîtrise de la dynamique rock avec un feeling de ballade. C’est ce genre de chansons inaccessibles à la majorité des groupes qui fait sortir Soilwork du lot. Quant à Killed By Ignition, qu’on ne trouve que sur l’édition japonaise de l’album, il faut reconnaître qu’à la première écoute, j’ai cru à une reprise tellement je me suis laissé surprendre par le refrain avec son passage “Is it time to let it go?”. La chanson va mieux avec l’époque The Living Infinite (2013) qu’avec Stabbing the Drama (2005).

Je reviens sur le départ de Dirk Verbeuren après douze ans d’excellentissime service. Signe de la fin ou opportunité de renouveau ? Après tout, le groupe n’a jamais mieux sonné, il est d’une virtuosité sans égal dans la catégorie, le son est propre, les compos sont exemplaires à bien des égards. Pour moi, même si la pilule a été difficile à avaler et que je suis sûr que Dave Mustaine n’offrira qu’une liberté conditionnelle au batteur, ce départ est sans doute une opportunité de renouveau. 

Cet opus montre bien que le groupe est constant au travers des périodes, sur l’effort investi pour faire sonner ses chansons de la meilleure manière. Maintenant, je peux comprendre ceux qui fatiguent car peu de morceaux sont renversants, au sens où ils vous font vous retourner - “c’est du Soilwork ça ?”. Non, on a droit à de vrais morceaux de créativité à l’intérieur de la galaxie Soilwork, mais peu de fois vous retrouverez-vous en territoire inexploré.

Pour le fan de Soilwork, c’est un “must buy”. C’est pêchu, façon sucres lents (une première écoute ne vous livrera pas tout) et moins lents (pan dans ta gueule) et ne vous lassera pas.

 

Tracklist de Death Resonance

01. Helsinki
02. Death Resonance
03. The End Begins Below The Surface
04. My Nerves, Your Everyday Tool
05. These Absent Eyes
06. Resisting The Current
07. When Sound Collides
08. Forever Lost In Vain
09. Sweet Demise
10. Sadistic Lullabye 2010
11. Overclocked [2016 mix]
12. Martyr [2016 mix]
13. Sovereign [2016 mix]
14. Wherever Thorns May Grow [2016 mix]
15. Killed By Ignition [2016 mix]