Snowy Shaw est un personnage fantasque et touche-à-tout. Après avoir bourlingué dans de nombreux groupes, aux styles très différents, le voilà qui entreprend quelques dates sous son nom, avec tout un tas d'invités, pour parcourir l'ensemble de sa carrière... et même un peu plus.
Alors, faut-il rappeler le CV du bonhomme ? Oui, car tout le monde ne connaît peut-être pas son cursus et surtout, ça a un rapport avec tout ce qui suit. On l'a d'abord connu comme batteur chez King Diamond puis Mercyful Fate. Entre-temps, il monte Memento Mori avec Messiah Marcolin ex-Candlemass et Mike Wead, futur Mercyful Fate. Il plaque ensuite tout ça pour monter Illwill avec Andy LaRocque (King Diamond) et Sharlee D'Angelo (Mercyful Fate). Tout ça en tant que batteur. Puis il fonde son propre groupe, Notre Dame, un projet bien excentrique de Horror Metal où cette fois-ci, il chante, joue de la guitare, de la basse et des synthés. On l'a ensuite retrouvé derrière la batterie chez les True Metalleux de Dream Evil. Et c'est pas fini, il fonde un autre groupe de Glam du nom de XXX avec lequel il enregistre un album, puis se retrouve chanteur chez Therion et fait un passage éclair comme bassiste - chanteur chez Dimmu Borgir pour l'enregistrement de l'album Abrahadabra, non sans avoir fait entre-temps un tout petit tour chez Sabaton pour remplacer temporairement leur batteur et quelques visites dans d’autres projets comme Opera Diabolicus, Theatre Des Vampires, Mad Architect, etc... Voilà. Pas mal, non ?
Eh bien cette carrière est résumée ici en quelque sorte puisque sur les concerts filmés (deux shows, donnés en 2011 et 2012), Snowy Shaw reprend des titres de quasiment tous les groupes avec lesquels il a joué, arrangés à sa sauce. Le montage est assez particulier puisque l’on passe d’un show à l’autre suivant les titres, ce qui fait que le line-up qui l'accompagne (et son look aussi) changent d'un titre à l'autre. Bizarre, il faut s'y faire. Mais les enchaînements sont assez réussis et ne coupent pas le concert en tranches de saucisson.
On commence par une ambiance très "creepshow" à la Notre Dame. Extraits de vieux films sur la musique de Dracula Sucks. Puis l'écran se lève, le groupe apparaît, filmé à la manière d'un vieux film avant que la couleur n'apparaissent avec le titre suivant, toujours de Notre Dame. Le Snowy a l'art du spectacle et de la mise en scène, on l'avait vu sur les tournées de Therion auxquelles il avait participé. Là, c'est son concert et on peut compter sur lui pour en faire un max.
Et on enchaîne sur du Therion avec Typhon et avec une bassiste-chanteuse assez bluffante, Hellinor (ce n'est déjà plus la même que sur les deux titres précédents). Bluffante, oui, mais peut-être trop d'ailleurs, au point qu'on se demande s'il n'y a pas carrément un play-back sur cette partie ou du moins des retouches en studio. On peut sincèrement se poser la question quand, sur certains passages de ce DVD, les chanteurs ne sont plus devant les micros et leurs voix continuent à se faire entendre. Ou alors, il y a des problèmes de synchronisation son / image... Etrange.
On passe de Therion à Dream Evil. On a déjà un aperçu de sa versatilité vocale et ce n'est qu'un début car voilà qu'il s'attaque à du Mercyful Fate et du King Diamond. On le retrouve donc derrière la batterie au début puis il en sort comme un diable de sa boîte pour chanter (il y a deux batteries sur scène, une pour le batteur - Petter Karlsson, ex-Therion ou Mannequin de Sade, Notre Dame, suivant le line up - et une pour lui puisqu'il y va de temps en temps). Evidemment, il n'est pas King Diamond (qui a une voix pour le moins unique) mais il est loin d'être ridicule dans son imitation du maître des ténèbres. A la guitare, on retrouve Michael Denner (ex-Mercyful Fate, ex-King Diamond) sur ces titres, rejoint pour Halloween par Andy La Rocque. On enchaîne sur du Illwill puis, surprise, sur du Dimmu Borgir (Progenies Of The Great Apocalypse). Le Snowy n'interprète donc pas que des morceaux sur lesquels il a joué et qu’il a composé mais bien des titres qu'il aime dans le répertoire des groupes qu’il a côtoyés.
Et après du Black, un peu de Heavy ? C’est possible, puisque c'est Seeds Of Hatred de Memento Mori (avec Mike Wead à la guitare), où cette fois-ci, notre Snowy tente une imitation de Messiah Marcolin. On le retrouve à la batterie en fin de morceau pour un duo de solo avec Mannequin de Sade qui enchaîne sur un titre de XXX (le seul de ses projets que je ne connais pas).
Et après du Glam, on vous met quoi ? Du Black Metal bien sûr, avec de nouveau un morceau de Dimmu Borgir (The Serpentine Offering). On passe encore par du Dream Evil et du Notre Dame puis on réattaque le répertoire de King Diamond avec The Eye Of The Witch en compagnie de Andy La Rocque et Hal Patino, ses complices de l'époque. Il chante depuis la batterie. Pour Sleepless Nights qui suit, il laisse le chant à "Queen Diamond" (en fait, il s'agit de Hellinor dont on a parlé plus haut.) Après un titre que je ne connais pas (Fire) on retrouve Pete Blakk à la guitare (ex-King Diamond) pour Welcome Home. S’ensuit un medley assez sympa et on termine avec un Evil qui regroupe Andy La Rocque, Michael Denner, Pete Blakk, un certain Adrian De Crow (de Opera Diabolicus) et Mark U Black (du groupe de Snowy, les "Freaky Fiends") aux guitares. Le tout pour une heure quarante-deux minutes de live, pas trop mal filmé (la salle est petite, il n’y a pas un recul formidable pour les caméramen). Les interprétations de Snowy sont quelquefois un peu approximatives mais ça reste sympa et assez unique !
Pas trop de bonus sur ce DVD, dommage. On n'aura droit qu'à trois interviews de Snowy (non sous-titrées). Par contre, il y a dans le coffret un CD live de onze titres qui propose une setlist assez différente de celle du DVD. Je m’y arrête un moment car là aussi il y a des invités, différents du DVD. On retrouve notamment ses ex-partenaires de Therion, Mats Leven et Thomas Vikström sur To Mega Therion. Dommage que ça n’ait pas été filmé. On a droit aussi à un Dimmu Medley un peu spécial (il faut être fan pour reconnaître les compos du groupe norvégien). Dans l’ensemble, c’est quand même sur les compos de Notre Dame que le Snowy et son groupe sont les plus à l’aise sur ce CD live.
Contenu de The Liveshow :
DVD :
01. Dracula Sucks (Notre Dame)
02. Munsters (Notre Dame)
03. Typhon (Therion)
04. The Book Of Heavy Metal (Dream Evil)
05. Black Funeral (Mercyful Fate)
06. Halloween (King Diamond)
07. Whether With Or Without (Illwill)
08. Progenies Of The Great Apocalypse (Dimmu Borgir)
09. Seeds Of Hatred (Memento Mori)
10. I Want You To Want Me (XXX)
11. The Serpentine Offering (Dimmu Borgir)
12. Blacksmith And Co. (Notre Dame)
13. Man Or Mouse (Dream Evil)
14. Bouffoon Bloody Bouffoon (Notre Dame)
15. Eye Of The Witch (King Diamond)
16. Sleepless Nights (King Diamond)
17. Fire (The Crazy World Of Arthur Brown)
18. Welcome Home (King Diamond)
19. The Medley :
Blood Of Kingu (Therion)
Muspelheim (Therion)
The Candle (King Diamond)
Black Birthday (Notre Dame)
A Misconception Of A French Kiss (Notre Dame)
The Sledge (Dream Evil)
Halloween (King Diamond)
Come To The Sabbath (Mercyful Fate)
Made Of Metal (Dream Evil)
20. Evil (Mercyful Fate)
Interviews
CD :
01. Singh Hai (Illwill)
02. Come To The Sabbath (Mercyful Fate) / Sabbat (Notre Dame)
03. The Fashionista
04. Dimmu Medley
05. Unguentum Sabbati (Therion)
06. Dusk / Le Theatre (Notre Dame)
07. The Book Of Heavy Metal (Dream Evil)
08. Typhon (Therion) / Drum solo
09. Vlad The Impaler (Notre Dame)
10. To Mega Therion (Therion)
11. Blood Countess Bathory (Opera Diabolicus)
|
