Slash



Artiste/Groupe

Slash

CD

Slash

Date de sortie

Avril 2010

Style

Hard Rock

Chroniqueurs

yanng, Didier

Note yanng

12/20

Note Didier

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E yanng

Après le projet solo Slash's Snakepit qui a donné naissance à deux albums dont le monstrueux It's Five O'Clock Somewhere, après sa participaton au sein de Velvet Revolver, le mythique guitar-hero Slash est de retour pour une nouvel album sobrement intitulé Slash.

Le concept de cet album étant d'inviter un guest prestigieux sur chaque morceau. On note, entre autres, la présence d'Ozzy Osbourne, d'Iggy Pop, de Kid Rock, de Dave Grohl, de ses vieux complices Izzy Stradlin et Duff Mc Kagan et bien d'autres...

Tout ça a l'air bien alléchant, du moins sur le papier. La sortie d'un album solo d'un des plus grands guitaristes au monde fait toujours naitre de nombreux fantasmes. Les fans de Guns N' Roses de la bonne époque attendent ceci depuis des années et ... le constat est dur : Slash a vieilli, Slash est devenu sobre et Slash nous sort là un album d'un cru très moyen, manquant véritablement de couilles, ressemblant d'avantage à un album de faces B qu'à un opus légendaire.

Ghost ouvre le bal. Les premiers invités sont Ian Astbury au chant de The Cult et Izzy Stradlin à la guitare. Dès les premières secondes, la messe est dite. Ce morceau est "moyen", les lignes de batterie et de basse sont plates comme une limande, typiquement le genre de morceau qu'on fait figurer en Bonus Track sur un album.

Petite amélioration sur Crucify the Dead avec sentiment de nostalgie d'entendre à nouveau la bonne vieille voix du Madman Ozzy. Du mieux, mais le niveau de composition atteint n'est toujours pas digne de celui de Slash.

Sur cet album, on peut classer les morceaux en quatre catégories : les fabuleux, les moyens, les "sans grand intérêt" et les ridicules.

Commençons par la catégorie "fabuleux", il n'y en a qu'un mais sa présence justifie l'achat de l'album à lui seul, je veux bien évidemment parler de Doctor Alibi avec Lemmy de Motorhead au chant. Incroyable ! Les rythmiques de Slash sont puissantes et sales comme à la bonne époque, la voix de Lemmy est bien rauque, ça dépote sévère, ça transpire le vrai hard-rock et la sueur, le solo de Slash est tout bonnement monstrueux, on se croirait revenu à l'époque Appetite !

Dans la catégorie "moyens", on retient By The Sword sur lequel le leader de Wolfmother Andrew Stockdale est au chant. Une ballade acoustique très accrocheuse sur laquelle Andrew monte haut dans les aigus. Le genre de ballade qu'aurait parfaitement dominé Axl Rose avec sa voix rocailleuse à l'époque de Patience.
Figurent également dans la catérie moyenne le péchu et accrocheur Nothing To Say avec le chanteur d'Avenged Sevenfold en guest et enfin le très bon mais non exceptionnel We’re All Gonna Die avec Iggy Pop au chant.

Passons directement à la catégorie ridicule... et force est de constater que cet album en contient deux. Tout d'abord Beautiful Dangerous avec comme invitée au chant Fergie, la chanteuse de pop/hip-hop américaine. Le résultat sonne tel un mauvais Joan Jett de supermarché, certainement le pire morceau de l'album. Le second, I Hold On, sur lequel Slash a invité un homme à Pamela gros-nichons (ouf, on a évité David Charvet !) : j'ai nommé Kid Rock au chant. Un morceau purement ricain, designé pour être un tube commercial pour ados ricains, sorte de ballade entrainante rappelant les ballades d'Aerosmith des années 90 en moins bien. La voix de Kid Rock sur le refrain rappelle parfois même celle de Steven Tyler.

Le cru du reste des morceaux, vous l'avez deviné, est "sans grand intérêt". L'instrumental Watch This avec Dave Grohl et Duff Mc Kagan en guest est très heavy mais longuet sur la durée ; le reste oscille entre ballades bluesy et rock molasson aux rythmiques simplistes.


Le constat sur ce nouvel album, vous l'aurez compris, est loin d'être positif. Il parait que Slash est désormais sobre, tant mieux pour lui. Tant pis pour nous. Ce que nous aimions était sa créativité et son génie. Sur cet album, le génie de Guns N' Roses et du Snakepit a disparu. Dans le combat Axl contre Slash, force est de constater qu'avec Chinese Democracy, le rouquin a explosé l'homme au gibus.

Message personnel pour Slash : Envoie moi ton adresse postale que je t'expédie un carton de Jack Daniel's avant de faire un nouvel album.

C H R O N I Q U E Didier

Pour moi cet album commence de fort belle manière puisque j'adore The Cult et en particulier le chant de Ian Astury. Je trouve que cette première chanson, Ghost, sonne vraiment The Cult, je veux dire que Billy Duffy aurait pu l'écrire et elle aurait pu figurer sur un de leurs albums. J'adhère carrément, les riffs sont bons, le solo de Slash aussi, je l'écoute avec un réel plaisir.

Changement de contexte pour la suite, on reconnait à la première seconde de Crucify The Dead, le chant de Ozzy Osbourne. Slash semble tout à fait à son aise sur un morceau plus sombre, plus calme aussi. J'adhère toujours, je trouve qu'Ozzy y est excellent, j'adore ce refrain assez accrocheur, le solo de Slash y est franchement génial.

Etonnante, la chanson suivante, Beautiful Dangerous, car la chanteuse n'est autre que Fergie. Je n'ai jamais trouvé qu'elle chantait très bien dans les Black Eyed Peas, mais ce qui est marrant c'est la réaction de ma fille qui est plutôt fan de Black Eyed Peas et qui, en écoutant ça dans ma voiture, a sorti : "Elle n'a jamais chanté aussi bien". La vérité sort de la bouche des enfants ne dit-on pas ? Sinon le morceau n'est pas désagréable, sorte d'hymne style "I love Rock & Roll" de Joan Jett. Pas grand chose coté guitare par contre.

La suite c'est Back From Cali, avec au chant Myles Kennedy (chanteur de Alter Bridge), et j'avoue que j'aime bien ce morceau et le style de chant de Myles. Le morceau sonne assez rock et ca me plait bien. On change de chanteur mais pas de style de chant avec Promise, et Chris Cornell (Soundgarden) au mic. Bon solo de Slash, et chanson assez sympa, bien chantée et dont le refrain est encore imparable, dans un style plus rock tout de même.

Changement de décors, avec By The Sword, un morceau très style Led Zeppelin, que je trouve vraiment à mon goût. Gros riff de guitare, voix aiguë de Andrew Stockdale (Wolfmother) très proche de Robert Plant sur le petit break délire au chant. Le solo Page-ien de Slash est superbe, très bluesy, vraiment bon.

La chanson suivante, Gotten, est une ballade, dont les arpèges magnifiques risquent de faire des dégâts. Plutôt à la Keith Richards, le jeu de guitare de Slash est superbe, autant aux arpèges qu'aux multiples petits soli qui illustrent ce morceau. Le chant est assuré par Adam Levine (Maroon 5), que l'on reconnait aussi très vite, et il interprète cette chanson à merveille, à croire que Slash l'a carrément écrite pour lui. "Séquence émotion" comme dirait Nicolas.

Attention les yeux, on change de registre, on accélère le rythme et les guitares se font agressives. La voix de Lemmy (Motörhead) débarque, reconnaissable entre mille, pour une chanson, Doctor Alibi, plutôt marrante. Le tout est assez génial, décidemment Slash a su s'entourer de chanteurs ayant des voix uniques et immédiatement identifiables. Le break batterie/voix est grandiose. On imagine trop bien la tronche du toubib qui reçoit Lemmy. La vache, non n'ouvrez pas la bouche...

On continue dans le lourd avec les riffs bien gras de Watch This, qui part de suite en solo de gratte. Au chant on retrouve cette fois ... ben personne, car c'est un instrumental, par contre on trouve quand même des invités de marque puisque Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters, Them Crooked Vultures) et Duff McKagan (bassiste de Guns'n'Roses) sont de la partie. Je dois avouer que le seul morceau typé "Guitar Hero" est peut être celui là avec un énormissime solo de Slash.

Avec I hold On, on tombe un peu dans la facilité, du Hard FM, chanté par Kid Rock et sa voix éraillée. On a quand même droit à un bon solo, des tonnes de chœurs féminins, et un refrain accrocheur que l'on imagine bien passer en boucle sur les radios américaines.

Le ton monte avec Nothing To Say, où le chant est assuré par M. Shadows d'Avenged Sevenfold. C'est encore un bon morceau, très rythmé par des portions en double grosse caisse, avec un bon refrain bien chanté. Le travail de guitare est encore très bon à la fois heavy et élégant, y'a pas à dire le Slash a quand même une certaine classe (musicale je veux dire).

Myles Kennedy reprend le micro pour un Starlight, ballade mid tempo, très bien chantée (encore), et dont le refrain semble une fois de plus une évidence. Plutôt typé Rolling Stones, ce morceau contraste entre des couplets calmes et chantés tout doucement et un refrain plus haut et plus criard. Pas des plus originaux, certes, mais franchement agréable. J'aime un peu moins le solo de Slash, je trouve certaines descentes de manche un peu bof. Un détail.

L'avant dernier morceau, Saint Is A Sinner, est un morceau étrange, chanté par Rocco DeLuca, bluesman, spécialiste du Dobro (sorte de guitare avec des parties métalliques qui lui donne une sonorité très spéciale), et qui a une voix très féminine. Etonnant, beaucoup de guitares acoustiques, assez orchestré, assez difficile à décrire en fait.

On se finit avec un We're All Gonna Die, marrant, grossier, brut de fonderie, très Stooges dans l'âme et justement chanté par Iggy Pop lui même (tiens donc). Les paroles sont plutôt marrantes (puisqu'il veut sauter partout et pisser par terre) et le tout est assez efficace.

Au final Slash nous sort un album varié, super varié même, très différent de ses projets solo précédents, il fait même le caméléon, jouant de tous les styles, toutes les ambiances. Sur les quatorze morceaux, la guitare y est toujours excellente même si ce n'est pas ce que j'appellerais un album de "Guitar Hero" et ça risque peut être de ne pas plaire à tout le monde. En tout cas, pour moi qui suis totalement détaché de la gue-guerre Slash-Axl, je trouve cet album plutôt réussi (tout comme le Chinese Democracy d'Axl d'ailleurs), très agréable, et facile à mettre dans mon mange-disques... pourquoi donc s'en priver ?