Moi, sur le papier, le nouveau Slash, je m’en fous... Slash tout court, en fait. Attention, je n’ai rien contre le gratteux, pour qui j’ai tout le respect du monde. Mais voilà, ça s’arrête là : respect, mais pas d’admiration. Je n’ai jamais été le plus grand fan des Guns et je n’ai jamais vraiment trouvé mon bonheur dans ses albums solo (même si j’aime bien la voix de Miles Kennedy). Bref, pour être honnête, je n’étais même pas au courant de la sortie de cette Orgie des Damnés ! Sauf que voilà, vous êtes bien en train de lire cette chronique, donc il a du se passer quelque chose. Un titre est sorti et rien que les crédits ont suffi à attirer mon attention : Killing Floor, feat Brian Johnson (AC/DC) & Steven Tyler (Aerosmith).
Bon, un peu de tristesse de prime abord : Steven Tyler, un de mes chanteurs préférés ever, se contente de jouer de l’harmonica. M’enfin, il envoie du bois, donc ça va. Une fois coulée cette petite larme, le constat : put*in, ça fait du bien par où ça passe. Le son est aux p’tits oignons, Tyler défonce, Slash aussi et doudieu que j’aime Brian dans ce registre grave, le bon gros blues lui va si bien. C’est que ça me donnerait presque envie d’écouter l’album, tiens. Surtout que c’est pas un album de compos originales, c’est un album de reprises de standards du blues. Et la dernière fois que j’en ai écouté un, c’était le hautement recommandable Honkin’ On Bobo d’Aerosmith, encore eux. Ce qui a fini de me convaincre, c’est l’interview du guitariste dans un célèbre magazine, dans laquelle ce dernier expliquait que ce disque était plus un bon délire entre potes, comme une récréation, et qu’il s’était bien amusé à l’enregistrer, avec du beau monde.
Du beau monde, c’est bien le mot. J’ai déjà cité les deux légendes absolues qui jouent sur Killing Floor, mais elles sont loin d’être seules : les grands Billy Gibbons (monsieur ZZ Top, pour les deux du fond qui dorment), Iggy Pop et Paul Rodgers (chanteur de Free et de Queen !) sont également de la partie. J’avoue ne pas connaître les deux Chris -Robinson et Stapleton-, Gary Clark Jr et Tash Neal mais je suis forcé de constater qu’ils sont bien cools aussi. On retrouve également trois nanas, notamment Beth Hart (une sacrée voix qui s’était frottée au répertoire de Led Zep y’a pas si longtemps) qui mettra normalement tout le monde d’accord. De chouettes invités, et quel plaisir d’avoir une voix différente sur chaque morceau, d’autant plus que le répertoire est varié, entre la puissance de Dorothy et Beth Hart et la voix rocailleuse qui sent le whisky et la clope de Gibbons ou Iggy Pop (qui s’en sort vachement bien, je n’aurais jamais cru qu’il serait aussi bon dans ce registre).
Bref, tout s’écoute sans déplaisir (voire avec grand plaisir), le genre de disque idéal pour un trajet de nuit en bagnole, quel plaisir. Mais, vu les invités et tout, rien de bien étonnant : y’a un bon line-up, de bons musiciens, un Slash qui semble prendre un sacré panard et des invités qui se régalent aussi... Sauf qu’au milieu de tout ça, une belle surprise. J’avais vu dans les crédits la présence d’une certaine Demi Lovato. Et là, je tique : qu’est-ce qu’elle fout là, celle-là ? Une starlette pop, qui a carrément chanté la chanson de La Reine des Neiges pour Disney (punaise, j’aurais jamais cru écrire ça sur ce site). Hein ? Quoi ? Hahaha, homme de peu de foi que je suis : elle tue. Vraiment. Une voix de dingue, une super interprétation et, du coup, un des meilleurs moments de l’album. Je l’avais pas vu venir, celle-ci.
Alors est-ce que c’est un immanquable ? Absolument pas. Est-ce qu’il serait cela dit dommage de ne pas l’écouter ? Un peu, oui. Parce que s’il est un poil long (forcément, quand ça blues, ça s’éternise un peu), il a le mérite d’être assez varié, avec des titres lents et poisseux mais d’autres plus rythmés, avec des chanteurs et des chanteuses aux timbres bien différents ; de super bien sonner, de ne jamais être chiant et, surtout, de nous faire ressentir tout le panard qu’ils ont du prendre en studio. Et ouais, ça, c’est tout agréable.
Tracklist de Orgy Of The Damned :
01. The Pusher (feat Chris Robinson) 02. Crossroads (feat Gary Clark Jr) 03. Hoochie Coochie Man (feat Billy Gibbons) 04. Oh Well (feat Chris Stapleton) 05. Key To The Highway (feat Dorothy) 06. Awful Dream (feat Iggy Pop) 07. Born Under A Bad Sign (feat Paul Rodgers) 08. Papa Was A Rolling Stone (feat Demi Lovato) 09. Killing Floor (feat Brian Johnson & Steven Tyler) 10. Living For The City (feat Tash Neal) 11. Stormy Monday (feat Beth Hart) 12. Metal Chestnut