Si Seyminhol n'a pas encore réussi à se faire un nom, ce n'est pas faute d'avoir essayé mais : "jamais dans le bon wagon, la faute à pas de chance, pas au bon moment au bon endroit...", ces Lorrains d'Algrange, malgré un indéniable savoir-faire musical, cherchent encore, plus de vingt ans après leur formation, une reconnaissance qui n'arrive pas...
Puisse ma modeste contribution créer le coup de pouce qu'ils méritent !
Car ce Wayward Son constitue à n'en pas douter l'aboutissement d'une carrière parsemée d'embûches...
Séparations de ses membres, difficultés de distribution, décisions hâtives : Seyminhol a en effet suivi un itinéraire tortueux avant de nous soumettre ce concept-album inspiré de l'épopée d'Hamlet ! Après avoir fait la première partie de groupes prestigieux comme Royal Hunt, Vanden Plas ou Manigance courant 2002-2003, après s'être séparé de ses guitaristes originels Eric Perron et Marco Smacchi en 2002 et de son plus récent batteur Julien Truttmann tout dernièrement (remplacé pour l'album par Thomas Das Neves ex-Heavenly), après avoir refusé la proposition alléchante d'Andy Kuntz (Vanden Plas) de signer chez LMP en 2007 (...), le groupe fait pourtant preuve d'une redoutable efficacité ici, montrant que surmonter les difficultés avec courage forge une personnalité !
D'ambition, Seyminhol n'en a jamais manqué : ses précédents opus étaient déjà des concept-albums sur des thèmes aussi variés que la mythologie nordique (Northern Recital 2002 ou Septentrion's Walk 2005) ou l'univers psychiatrique (Ov Asylum 2009) mais avec The Wayward Son, le quatuor calque sa construction musicale, faite de morceaux et interludes, sur le modèle d'une pièce de théâtre avec actes et entractes. Le travail de composition de Nicolas Pelissier s'avère à cette occasion en tout point remarquable...
Le style symphonique développé tout au long des dix-neuf pistes navigue de l'épique au mélodique en passant par le prog et... le black, la voix criarde en moins ! Chacun apporte sa pierre à l'édifice pour construire une oeuvre majeure qui ravit l'amateur de Metal de qualité. Kevin Kazek, secondé parfois par quelques voix féminines, maîtrise un chant nuancé, Nicolas Pelissier alterne riffs et soli avec une indéniable virtuosité, Christophe Billon-Laroute sait faire vrombir sa basse quand cela est nécessaire ; quant à Thomas Das Neves, son arrivée est un bienfait tant sa double pédale dynamise chaque morceau rythmé !
Et de morceaux rythmés, The Wayward Son en regorge : Mantle Of Madness, Theatre Of Dream, Into The Black Chamber, The Conspiracy, The Duellist sans toutefois se limiter à cette caractéristique car chacun renferme une richesse qui suscite l'admiration ! La palme à A Disguise Corpse qui alterne temps forts et faibles avec délice et imprime une mélodie entêtante à grand renfort de choeurs et de riffs puissants !
Vraiment, je vous conseille vivement un détour dans l'univers de Seyminhol : ce Wayward Son est une jolie réussite !
Tracklist de The Wayward Son :
01. A Night At Elseneur 02. Marcellus's Ascertaining 03. The Spectre's Confidence 04. The Oath Of The Sword 05. Mantle Of Madness 06. The Comedian's Parade 07. Theatre Of The Dream 08. The Agony Of The King 09. To die, To Sleep... 10. Into THe Black Chamber 11. The Death Of Polonius 12. Shadows Of Death 13. Poem For A Maid 14. The Conspiracy 15. Into The Cemetary 16. A Disguised Corpse 17. The Great Hall... 18. The Duellist 19. The Last March...
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