Seven Spires revient cette année avec leur cinquième album A Fortress Called Home. Pour les présentations, le groupe est composé de Jack Kosto à la guitare, Adrienne Cowan au chant et claviers, et Peter de Reyna à la basse, le groupe ne mentionne pas de batteur suite au départ de Chris Dovas, et pourtant le jeu de batterie est très présent sur cette galette. Comme son nom ne l’indique pas forcément, ils nous viennent des Etats-Unis, de Boston pour être exact (dans le Massachusetts pour les puristes de la géographie, c’est bon là ?), et cela fait déjà dix ans que le groupe existe et s’est forgé une belle réputation en tournant avec Eluveitie, Dragonforce ou encore Visions Of Atlantis. A première vue ça sent la chronique à charge par celui qui écrit cette missive dû à un ras le pompon d’entendre pléthore de groupe de metal symphonique à chanteuse qui n’apportent pas grand-chose, et encore plus quand ils arrivent d’outre atlantique (je précise que je n’ai rien contre les groupes atlantiques, mais ils ne sont pas spécialistes du symphonique entre nous). Si A Fortress Called Home n’évite pas certains poncifs du genre avec des chœurs pas toujours bien positionnés, le reste est carrément bon et assez novateur. Le groupe propose des chansons très mélodiques aux refrains imparables, des riffs de guitares puissants et une orchestration plus que réussie. Le chant n’est pas monopolisé par Adrienne Cowan comme on pourrait le craindre, mais partagé entre son chant clair dont la tessiture est assez singulière et les chants masculins growlés ou clairs, et rien que ça donne un plus au groupe, ça se ressent bien sur Almosttown que je conseille à l’écoute.
De titres en titres le groupe trouve son identité et nous offre une proposition originale qui m’a rabiboché avec le metal symphonique US, et rien que pour ça, bravo les gars (et la fille) ! Et la question que je me pose : est-ce vraiment un groupe de metal symphonique à chanteuse ? Pour moi c’est non car par moment c’est le chant masculin qui l’emporte (Impossible Tower et surtout Archtect Of Creation et No Place For Us), et growlé qui plus est, mais reste dans cette mélodie orchestrale qui adoucit l’ensemble pour ceux dont le growl n’est pas la tasse de thé. En revanche les amateurs de metal symphonique dont j’ai grossi les rangs depuis longtemps vont pouvoir se délecter de Love’s Souvenir, ballade qui monte progressivement à l’ambiance « la belle et la bête », sublime avec là aussi une très belle orchestration au côté légèrement flippant et obscur, et alternance de chant clair et growlé. Whoua ça envoi du lourd sur cette chanson. Et essayez Emerald Necklase qui est dans le même lignée que la précédente. On retrouve une patte plus classique du genre sur Portrait Of Us avec un retour du chant clair féminin au premier plan, ou encore sur Were Sorrow Bear My Name avec là aussi une grande envolée lyrique, mais toujours avec ce côté bourrin sous-jacent.
Seven Spires avec A Fortress Called None réussit un album plein comme un œuf et bougrement bien ficelé du début à la fin. Si à cela on ajoute une pochette sympa avec une vue sur un château (hanté ou pas ?), Seven Spires aura fait pas de géant dans la maturité avec cet opus symphonique, bourrin, puissant et au global qui fait mouche.
Tracklist de A Fortress Called Home :
01. A Fortress Called Home 02. Songs Upon Wine-Staines Tongues 03. Almosttown 04. Impossible Tower 05. Love’s Souvenir 06. Architect Of Creation 07. Portrait Of Us 08. Emerald Necklace 09. Where Sorrows Bear My Name 10. No Place For Us 11. House Of Lies 12. The Old Hurt Of Being Left Behind