Artiste/Groupe:

Serious Black

CD:

Mirrorworld

Date de sortie:

Septembre 2016

Label:

AFM Records

Style:

Power Metal Mélodique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

12.5/20

 

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Les six copains de longue date qui ont récemment formé Serious Black et nous ont offert un très sympathique premier album début 2015 sont déjà de retour avec leur deuxième opus intitulé Mirrorworld. Ah non, pardon, on me dit dans l'oreillette que seulement quatre compères font encore partie de l'aventure. Oui, on avait bien remarqué lors des concerts donnés par le groupe (en première partie de combos comme Hammerfall ou Gamma Ray) que Roland Grapow (guitare) et Thomas Stauch (batterie) n'étaient pas présents. On avait parlé de problèmes de santé à l'époque... Bon, quoi qu'il en soit, les gars ne sont pas revenus pour la suite des aventures du combo et on retrouve Bob Katsionis (Firewind) à la six-cordes et Alex Holzwarth (Rhapsody Of Fire) derrière les fûts... comme on avait pu le constater lors du dernier passage parisien de ces messieurs. Le reste du line-up est toujours composé de Mario Lochert (basse), Dominik Sebastian (guitare), Jan Vacik (claviers) et Urban Breed (chant). Ces noms vous disent peut-être quelque chose si vous vous êtes intéressés à des groupes comme Visions Of Atlantis, Edenbridge, Dreamscape, Bloodbound et Tad Morose. Arrêtons là les présentations et entrons plutôt dans le vif du sujet avec le contenu de ce Mirrorworld.

Première constatation : c'est court. Neuf pistes (dont une intro), trente-six minutes... on a connu plus généreux. Pour plus de quantité, c'est du côté de l'édition limitée qu'il faudra se tourner puisque celle-ci comprendra pas moins de sept titres bonus ! Voilà de quoi changer la donne. En attendant, parlons de ce que l'on a sous la main : la version simple. Sans trouver que As Daylight Breaks était l'album du siècle, j'avais vraiment apprécié le disque en question, notamment grâce au talent de Breed (un chanteur que j'affectionne beaucoup) et à un certain nombre de mélodies enjôleuses. Pour autant, il ne m'avait pas échappé que Serious Black n'avait rien inventé et que son travail, aussi agréable soit-il, avait quelque chose d'un peu lisse et convenu. Pour permettre au groupe de réellement exploser, il fallait donc que Mirrorworld aille plus loin et frappe plus fort... Mais, autant vous le dire tout de suite, ce n'est pas le cas.

Non pas que ce deuxième effort soit mauvais, pas du tout, il est globalement dans la lignée du précédent. Agréable, très mélodique, bien produit, entraînant, impeccablement chanté (Urban Breed, ça le fait toujours, en ce qui me concerne) mais également assez ordinaire. Voilà donc du power classique qui passe tout seul, bien fichu... mais sans génie. Encore. Parce que des albums sympas mais pas incontournables, le genre n'en manque pas. Voyons cela de plus près.
Déjà, ça commence avec une intro instru symphonique et épique d'un peu moins de deux minutes qui ne sert pas à grand-chose. Disons que ça pose le décor, mais ce genre de pistes, je ne les écoute plus vraiment depuis un bail. Au moins, on échappe à un cliché : son titre n'est pas en latin... c'est déjà ça. Par contre, les deux compos qui suivent sont pas mal du tout. As Long As I'm Alive est très proche de I Seek No Other Life (chanson d'ouverture de l'album précédent), dans l'esprit. Rapide, concise, punchy... efficace. Les synthés ont un son plus 80s, la mélodie est accrocheuse et Breed chante haut mais avec puissance et hargne. Très sympa. Castor Skies fait également dans le power enlevé, la double grosse caisse soutient bien le riff guitare/clavier qui retient l'attention. Chouette refrain également, bien catchy. Rien de révolutionnaire mais un début d'album agréable et soigné. 

Après cette entrée en matière plaisante à défaut d'être singulière, c'est l'heure de la (légère) déception pour votre serviteur... car en écoutant les pistes suivantes, je me rends vite compte que Mirrorworld n'a rien de mieux à offrir. Des chansons sympas mais qu'on a l'impression d'avoir déjà entendues, du mid-tempo très mélodique qui ne fait pas vraiment d'étincelles (Heartbroken Soul, que j'aime bien grâce à ses lignes de chant, ou Dying Hearts chantée par Vacik, le claviériste, gentillette, pas déplaisante mais qui manque de relief), du power plus remuant comme You're Not Alone à l'intro néo-classique assez banale mais qui se retrouve tout de même (légèrement) sauvé par des mélodies de bonne tenue... Tout cela passe mais rien ne scotche ! Nos amis ont-ils gardé le meilleur pour la fin, alors ? Non plus. Le niveau remonte un peu le temps d'une chanson titre à l'ambiance réussie (notamment sur l'intro) et aux mélodies séduisantes... puis on retombe dans du power un peu fade avec State Of My Despair et son côté "Timo Tolkki en pilote automatique". Je lui préfère The Unborn Never Die, assez semblable à Older And Wiser sur As Daylight Breaks, qui alterne couplet (plus) nerveux et refrain/break très mélodieux. Pas mal... mais au final, pas vraiment de chansons inoubliables. Le premier opus, lui, comptait quand même quelques vrais moments de grâce comme Akhenaton ou Listen To The Storm...

Mirrorworld fera passer un bon moment aux fans de power mélodique. Cependant, son manque d'audace et de compos renversantes ne lui permet pas de rivaliser avec les références du genre. Sur ce coup-là, Serious Black ne s'est-il pas montré trop sage ? A-t-il sauté trop tôt sur l'occasion de donner un successeur à As Daylight Breaks ? A chacun de se faire sa petite idée... mais il reste une question à laquelle nous n'avons pour l'instant aucun élément de réponse : la version longue de l'album, avec ses sept pistes supplémentaires, sera-t-elle plus satisfaisante et contiendra-t-elle plus de surprises ? Suspense... Terminons sur une petite info : Serious Black sera le 3 octobre prochain à Paris, et pour la première fois en tête d'affiche, en compagnie de Sinbreed et Hammerschmitt.


Tracklist de Mirrorworld :

01. Beneath The Surface
02. As Long As I'm Alive
03. Castor Skies
04. Heartbroken Soul
05. Dying Hearts
06. You're Not Alone
07. Mirrorworld
08. State Of My Despair
09. The Unborn Never Die