Seputus c’est quoi Mythos ? Je n’en sais fichtrement
rien ! Un album en 2016 ? Ah bon ? Je ne vais pas faire semblant, je n’avais aucune
information sur ce groupe américain avant cette sortie de 2021, Phantom Indigo. Tout est
frais de mon côté, et en écrivant cette chronique je n’ai pas daigné
jeter une oreille sur le « soi-disant » précédent opus.
Pourquoi ? Afin d’éviter tout effet de comparaison hâtive ou de connotation de
second degré hasardeuse, comme si l’objet tombait du ciel. Est-ce le cas ? Allez
demander à la tribu du Bushmen pourquoi une bouteille de Coca-Cola en verre leur est
tombée dessus ! On marche sur la tête…
Donc j’en reviens
à ma question initiale : Seputus, c’est quoi ? C’est
Phantom Indigo, point final, allez à la ligne. Et si c’est Phantom
Indigo, alors c’est la surprise totalement impromptue, celle qui vous met une petite claque
dans la nuque : « réveille-toi, dit-il ! ». Facile à dire les
gars, avec votre Death technique sur fond de Black Metal totalement arraché, on a peine à
se relever… Qui plus est avec une introduction comme The Will To Live, « la
volonté de vivre ». Au moins ça a le mérite d’être clair.
Prends ça dans ta gueule James Dean ! Tu te prenais pour une star dans la
Fureur de vivre ? T’es juste un rigolo…
Bref. Vous m’avez
compris, j’arrête l’effet de surprise et les blagues à deux balles pour vous
parler plus sérieusement de cet objet aux secousses inattendues. Phantom Indigo et ses
couleurs à la Coldplay. Phantom Indigo et son trou béant au
milieu de la face. Composé de six pistes, le projet est plutôt un tout, une tautologie,
pour reprendre le troisième titre. Une affirmation qui s’énonce comme vraie, par la
force de la répétition. Vérité de la surprise, mais aussi
vérité d’un style ultra complexe, bizarre, condescendant presque. Comme si
Seputus nous prenait de haut, puis descendait, petit à petit, avec force et
brutalité vers l’accalmie de la note finale. Cela dit, entre temps, les Américains
de Philadelphie nous ont délivré un melting-pot assez surprenant de Death
« technique » (j’insiste sur ce terme) et de BM bien grave. L’adjectif
« technique » est important dans le cas de Phantom Indigo parce que du
Death/Black, ou Black/Death, ou encore Blackened Death, on en a des tonnes des groupes du genre. Mais
des formations qui mixent avec brio les styles précités, avec justesse et
équilibre, c’est bien plus rare !
Technique et intello, c’est un peu ce qu’est Seputus aujourd’hui. Le
tout en gardant une violence bien construite, brutale, mais bien construite. Un peu comme s’ils
pratiquaient de la « psychoboxe » version auditive. Cette forme de psychologie sportive qui
vise à faire sortir vos pulsions latentes, vos non-dits, vos incompréhensions dans la
primeur jouissive de la boxe. Seputus est cette soupape de compression. Un exutoire
rondement bien mené, car il vous surprend dans votre élan et vous amène à la
sérénité finale, cette stabilité qui forge le « vouloir vivre »
philosophique. Une pépite inattendue que j’ai mis bien du temps à faire sortir.
Deuteragonist, titre de leur avant dernière piste signifie, au théâtre, le
second rôle le plus important. Alors si Seputus est un second rôle,
c’est celui qui permet au héros (nous, vous, en somme) de nous sortir de notre habituation
à la gangrène qui ronge le monde moderne (je me lâche). Enfin
Seputus, c’est surtout ces trois types :
Plus d’excuse pour ne plus les connaître (pensée pour moi-même).
Tracklist de Phantom Indigo
:
01. The Will To Live 02. The Learned Response 03.
Tautology 04. The Forgetting Curve 05. Deuteragonist 06.
Phantom Indigo
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