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Sepultura
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C H R O N I Q U ETrois ans après la claque monumentale de Chaos AD, qui a permis à Sepultura de se hisser à la renommée des plus grands, le groupe n'en reste pas là et assène son second meilleur méfait à ce jour (ou tout au moins aussi bon que son prédecesseur), le bien nommé Roots, conçu dans une dynamique de succés et de créativité, également motivée par un retour aux sources tribales que le groupe a effectué dans la jungle amazonienne, pour ne pas oublier qui il est et d'où il vient. Le résultat est ce chef d'oeuvre de thrash tribal, si l'on peut dire. Doté du même line-up (le seul que reconnaîtront comme légitime dans le durée les fans ultimes comme moi), les frangins Cavalera, Paulo Jr et Andreas Kisser, produit par Ross Robinson, mixé par Andy Wallace (un habitué, à ce stade), il n'est pas étonnant que Roots ait atteint l'or dans presque tous les pays où il a été distribué, et à juste titre, truffé d'ailleurs de prestigieux invités (Mike Patton - vocaux sur Lookaway et Mine, David Silveria - batterie sur Ratamahatta, Carlinhos Brown - vocaux, percussion, berimbau, timbau, xylophone, lataria, xequere, surdos sur Ratamahatta, Jonathan Davis - vocaux sur Lookaway, DJ Lethal - Scratching sur Lookaway, et la fameuse Tribu Xavante, qui effectue percussions et chants tribaux sur Itsári). Roots, c'est la grosse cavalerie. Centré sur la culture et la politique brésilienne (à tous niveaux), le disque se veut beaucoup plus riche que Chaos AD, mais dans sa droite lignée. C'est une trajectoire parfaite, et ce sera la dernière participation de Max à son groupe. Quinze titres (plus une ghost track nommée Canyon Jam) offrent une véritable diversité à ce disque, depuis le tonitruant premier titre, Roots Bloody Roots, que tout le monde connait aussi bien que Territory, et qui en est un proche cousin jusqu'à Attitude et Ratamahatta, extrêmement percussifs (jouissifs, même), à la limite de la transe que connaissent bien les Brésiliens de Rio durant le carnaval. Le groupe étonne sur ces titres par son évolution et sa maturité rare. La suite est une foison, que dis-je... une jungle (amazonienne) sonore, dans laquelle on peut facilement s'évader en fermant les yeux, emporté par l'atmosphère unique du scud, un peu comme sur Amphibia de Patrick Rondat. Les titres, d'une moyenne de quatre minutes, oscillent entre slow, mid et up-tempi, leurs textes de nature très activistes parfois proche d'un RATM révolté. Le voyage est donc dense et fleuri, exotique et féroce, soutenu par un son énorme et une versatilité incroyable (qui rappelle aussi le Holy Land de Angra). Unique en son genre.
Tracklist de Roots : 01. Roots Bloody Roots Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! |
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