Ni’in : un mot qui vient d’une langue indigène mexicaine et qui signifie se trouver.
Le trio mexicain de Satón composé de Gabriel Mendoza, Daniel Vega et Emilio Dominguez a su se trouver en tout cas.
C’est en 2019 que le groupe sort son premier album Lleno De Hienas.
Puis voici donc le nouvel EP du groupe.
Un nouvel EP qui est plus sombre que le premier album, le son est également plus lourd. Bien en a pris au groupe d’avoir une démarche DIY et de produire soi-même cet EP, le résultat est excellent.
Je disais donc sombre. En effet, à l’image de l’artwork du vinyle, la musique de Satón est sombre, poisseuse, crade à souhait. Bien que dans l’ensemble le post hardcore et le screamo semblent être ce qui correspond le mieux au groupe, on peut rajouter sludge et doom. Avec un côté math metal aussi car certains plans de guitares sont complexes et saccadés à souhait. C’est clairement le cas sur Decaer.
Ver Desvanescer qui démarre cet EP six titres nous plonge directement dans la mélasse. Le chant en Espagnol avec la voix d’outre tombe du vocaliste accentue encore un peu plus la noirceur de l’ensemble. Une ambiance qui sied donc parfaitement au groupe, mélangée à un hardcore qui faiblit rarement, envoie souvent des rafales sonores très bien écrites. Un peu comme si Converge avait croisé le fer avec Unsane.
Il n’y a que le début de Olas Negras et de Del Negro De La Nade, Al Azul Del Cielo ainsi que la fin de Qomata qui nous font respirer un peu mais cette tension palpable, cette rapidité d’exécution, cette furie parfois contrôlée et parfois incontrôlée sont très agréables. Cet EP s’écoute d’une seule traite et va aussi vite qu’un TGV, ce qui fait qu’on en redemande. En effet seulement vingt-trois minutes au compteur pour ces six titres de très bonne facture, un exutoire / défouloir qui fait du bien.
Satón réussit sa mission haut la main avec cet EP de qualité.