Hey, ho ! ... sortez de chez vous, bon sang. Finissez de préparer le fier destrier répondant à votre sonnette bicyclette, votre dernière boite à images nommée improprement hybride, votre paire de baskets pur cadeau de Noël resté enfermé depuis, vos nouveaux pinceaux tout beaux, vous désespériez depuis le temps que vous l’attendiez .. Il est là !
Chatoyant, moralement enthousiasmant et physiquement planant, le Printemps est là ! Les journées deviennent enfin trop courtes, car le programme s’emballera en ces jours devenus enfin radieux... en bref ça va envoyer.
Je vous propose d’être bousculé de la même manière avec la sortie printanière de notre dernier Rotting Christ, 14ième au long cours, dont je vous propose l’écoute suivante.
Rotting Christ, dévoile cette fois encore l’ensemble de sa technique, sa passion, sa rage créatrice, avec cette fraicheur caractéristique qu’il a entretenue tout au long de sa prolifique carrière. Une prise de risque presque échue qui se confronte malgré tout à la densité d’un travail minutieux et varié qui parvient à lier autant d’ambiances différentes. Jamais lors de leurs 13 précédents albums, Rotting Christ n’avait atteint un rendu d’une telle teneur épique.
Les plus grands helléniques du genre sont donc de retour… Attendez-vous à du Gladiator, du Troy et du péplum à 100 niveaux épiques. Préparez-vous à un black Metal dont la variété est la plus surprenante, si riche et si délicieusement simple. Rotting Christ a une fois de plus transcendé les statuts du genre avec un niveau de production peu égalable. Il se trouve qu’il est à des décennies d’avance de ce que l’on pourrait trouver ailleurs, et pourtant ancré dans la tradition, comme toujours, comme jamais même. L’équilibre convoité entre la tradition et le renouvèlement.
Une programmation de classe mondiale, une chorale complète, un duo de narrateurs ainsi qu’un certain nombre de musiciens invités pour inclure une contribution vocale captivante à La Lettera Del Diavolo d’Amdroniki Skoula, que l’on retrouvera ailleurs dans cet album et qui lui attribuent sa nature extrêmement puissante. Ces cadences imposantes et ces riffs haletants doublés d’une touche mélodique éloquente, grandeur, théâtralité célèbrent le véritable black Metal hellénique, qui prend résonance dans ce La Lettera Del Diavolo susmentionnée dont je vous propose l’écoute maintenant.
Alors, continuons et approfondissons encore ce qui sera sans doute un disque dominant le genre. Pretty World, Pretty Dies tel un hymne de la fin des temps, se déroule au son de refrains autoritaires, de leads épiques, musclés et d’une ambiance richement cinématographique.
Vous pourriez également apprécier The Farewell aux riffs monstrueux, ainsi que l’hymne All For One. Vous aurez également une grande partie du passé du groupe à assimiler. Tout au long de Pro Xristou, vous serez transporté dans l’univers des albums comme Rituals, Aeolo, Triarchy of the Lost Lovers, Non Serviam et également les deux derniers de Sakis Tollis. Un assemblage savant sous anti dépresseurs, bien organisés autour d’éléments de la légende "Rotinienne" pur jus et d’autres, plus contemporains. Il en découle que Rotting Christ reste et demeure lui-même, honnête, droit dans ses bottes, tout en se projetant maintenant vers l’avenir.
Pour l’ensemble de ces raisons, j’oserais dire que cela ressemble, à ce jour, à la meilleure production de Rotting Christ et j’ai vraiment apprécié cette nouvelle emphase inhérente majoritairement à la basse qui a contribué à donner à l’album un sentiment encore plus épique. Le travail sur les voix, je me permets encore de le répéter (chœurs, voix parlées, voix Black, chants à consonance liturgique, levées d’opéra, etc..), sont d’une complexité rarement atteinte dans notre sphère Metal, et de plus ces voix se lient à merveille et s’insèrent en symbiose avec une production soignée.
Une fête, un triomphe... ce Pro Xristou des Rotting Christ... un album de black Metal profond. Rotting Christ le sermonne : "C’est ainsi que le monde se termine, non pas en fanfare, mais en gémissant..." Alors que fanfare commence, que Lives soient programmés et que les hordes déboulent aux gréés des vents printaniers.
Tracklist de Pro Xristou :
01. Pro Xristou 02. The Apostate 03. Like Father, Like Son 04. The Sixth Day 05. La Lettera Del Diavolo 06. The Farewell 07. Pix Lax Dax 08. Pretty world, pretty dies 09. Yggdrasil (transcription de Runes) 10. Saoirse 11. Primal Resurrection 12. All For One