Rorcal

Artiste/Groupe

Rorcal

CD

Világvége

Date de sortie

Mars 2014

Label

Bleak Recordings

Style

Sludge, Post-Hardcore

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

15/20

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C H R O N I Q U E

Si vous êtes du genre « Happy Metal » et tout le tralala, passez votre chemin, car Rorcal ne joue pas dans le gentillet ni dans l’alambiqué. Avec ce troisième album, les petits Suisses nous offrent un condensé de rage et de démence post-apocalyptique de la plus grande facture.

Guitares hyper-saturées, voix criardes qui ne terminent jamais leurs phrases et allongent les mélodies dans un registre très serré de Sludge et de Post-Hardcore, voilà de quelle manière Rorcal a construit son dernier « bébé », Világvége. Bébé qui aurait plus à voir avec Rosemary’s Baby qu’avec le petit Jésus en culotte de velours, si vous voyez ce que je veux dire…

L’album est donc construit sur une longue et lente montée en puissance très bien ficelée. C’est ici que le Sludge joue son rôle en déployant toutes les qualités que l’on lui connaît bien, en annonçant, tout en puissance, l’arrivée d’un Hardcore des plus redoutables et des plus efficaces. Cette gradation ascendante arrive à son climax sur la troisième piste (intitulée II, allez comprendre la logique).

Finalement, vous me direz que la montée n’était pas si lente, ils sont passés très rapidement au cœur du sujet, enfin, de LEUR sujet, c'est à dire : démonter ta sale gueule de blaireau ! Car sachez, chèr(e)s lecteurs-lectrices, qu’il n’y aura pas de descente, ou seulement une très légère, esquissée de justesse sur la dernière piste, VIII, avec un Doom Metal très bienvenue.

Si vous calculez bien, on est donc quand même collé au plafond de l’apocalypse rorcalien sur presque tout l’album. Les mecs ne décrochent jamais ! Une fois qu’ils sont partis, on ne les arrête plus ! On a envie, bêtement, de leur faire un petit coucou pour leur signaler notre présence, mais c’est peine perdue. Ce sont des putains de misanthropes, foutredieu ! Heureusement, sur deux pistes, le groupe a eu la chouette idée de rajouter des interludes néoclassiques très bien vus. Et c’est là qu’on se dit qu’il manquait quand même quelque chose à cet album. On pouvait y ajouter une petite touche classique qui aurait donné de l’ampleur à la musique de Világvége, qui, tout en permettant à l'auditeur de respirer, aurait aussi accentué cet effet de violence brutale qui ne s'arrête que pour mieux vous donner une claque à la suivante. Et en plus, t'en redemande !

Rorcal fait son affaire, son petit bonhomme de chemin, dans une production musicale où c'est une rage démesurée, infiniment longue et violente qui se déploie. Du viol auditif à l'état brut. Mais sur tout un album, ça fait quand même un tout petit peu mal aux oreilles, si vous me permettez, et ça conduit à « monotoniser » considérablement l’écoute. Il faut vraiment apprécier le genre pour pouvoir le supporter d’une traite en forme de bourrage de foie de volaille. C’est pourquoi vous pouvez d’ores et déjà remercier votre serviteur, moi-même, de l’avoir fait (-subi) ! Et je peux vous assurer que je suis dans un sale état depuis...

Donc, pour les néophytes je conseille l’écoute à petites doses, par cachetons. Pour les autres, alors là, faites vous plaisir, lâchez-vous, car c’est quand même une très bonne galette.

Si l'on voulait conclure, on dirait que l’album est très homogène, qu'il est presque impossible de discerner le passage d’une piste à l'autre. Mais cela n’enlève pourtant rien à la qualité du dernier Rorcal, qui sait produire sa came avec efficacité, tout en la vendant très bien, faut l'avouer.

Avale je te dis !

La note est donc compliquée, pour un néophyte ca serait 14, pour un habitué 16, je vais donc opter pour la paresse intellectuelle en visant au milieu. Mais bon sang, bande de Suisses mal élevés, ne nous refaites pas ça à chaque album ! Sinon je vais finir la fin de ma vie dans un hôpital psychiatrique à haïr mon monde et cracher sur vos tombes !



Tracklist Világvége :

01. I
02. D
03. II
04. V
05. IV
06. VII
07. VI
08. VIII

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