On retrouve les Rival Sons trois ans après un Feral Roots plein d’espoir et un passage Covid qu’on va tous essayer d’oublier. Le groupe annonce non pas un mais deux albums avec chacun leur propre tessiture. Pour le moment on se contente d’un Darkfighter (en attendant Lightbringer) produit par Dave Cobb qui va nous laisser sur le popotin. Un opus qui aurait presque touché au génie (s’il n’était pas si court) tant tout est quasiment parfait.

Après une intro à l’orgue tout en douceur, les Rival Sons attaquent Mirrors et tout se met en place dès le premier riff : du Rival Sons ! Ce n’est plus un groupe-qui-ressemble-à, ils ont trouvé leur sons, leur identité dès les premières notes. D’entrée avec ce Mirrors on tient le tube du groupe : refrain entêtant et accrocheur avec la voix particulière de Jay Buchanan, les riffs de Scott Holiday et une superbe mélodie. Tout y est. Dès la première écoute on se surprend déjà à reprendre le chant, ça frappe fort dans le bide d’entrée. Ça continue plein pot avec leur premier single Nobody Wants To Die, c’est rock, efficace, explosif, du Rival Sons comme on l’aime, jamais dans la demie-mesure : une réussite qui devrait avoir ses heures de gloires sur scène, tout comme Guillotine qui taille patron elle aussi. On a du gros son de guitare, des vocalises qui volent très haut dans les aigus. Ça déménage, c’est bon, ça sent le cambouis ! Mais elle est où la Chevrolet diesel ? Du vrai bon son rock américain comme on l’aime !

Le groupe nous offre aussi des titres très travaillés dans un style différent comme Bird in the Hand : une chanson dans le style country US qui convient à merveille aux vocalises de Buchanan. Une pépite à contre courant qu’on écoute avec plaisir en s’imaginant allongé dans l’herbe, le chapeau de cow-boy sur la tête avec le cheval à côté.

La ballade Bright light au tempo classique mais toujours avec ce style recherché de la mélodie et du refrain accrocheur. Ce serait réducteur d’imaginer cette chanson à un duo entre Buchanan et Holiday, mais force est de constater que l’alchimie entre les deux fonctionne à merveille.
Avec tout ce qu’on vient de se prendre dans les cages à miel, on peut s’attendre à tout et Rival Sons nous propose Horses Breath. On a une longue intro qui ouvre sur un titre plus pop, plus grand public qui reprend à son compte la formule du couplet refrain entêtant avec toujours la voix si particulière de Buchanan. C’est là aussi un tube en devenir qui devrait faire partie des classiques live du groupe. L’album s’achève sur un Darkside tout en changement de rythme, entre guitares saturées, passage plus planant, retour aux guitares. On ressent planer l’âme de Jim Morrison et des Doors sur ce titre.

On est face à un chef-d’œuvre de Rival Sons, annonciateur d’une deuxième galette complémentaire à ce Darkfighter. En attendant son arrivée, une fois l’écoute de l’album terminé, il suffit de taper sur repeat.

Tracklist de Darkfighter