C H R O N I Q U E

Ecrire une chronique pour un single est une activité plutôt singulière. C’est pourtant ce que je m’apprête à faire pour la bonne cause. Surtout lorsque trois artistes influents et créatifs en provenance de différents horizons métallistiques (progressif, black et expérimental) se regroupent provisoirement à la demande du journaliste /musicien Ray Holroyd. C’est donc sous la bannière de Revolution Harmony que Serj Tankian (SOAD), Ihsahn (Emperor) et Devin Townsend (Strapping Young Lad) ont travaillé avec le but humanitaire de faciliter l’accès à la musique pour les enfants des townships d’Afrique du Sud. Le résultat musical est réussi avec un premier single puissant et varié que l’on espèrera suivi par d’autres titres dans un album à venir.

Une bonne raison, une bonne action et une bonne chanson

Revolution Harmony c’est le single We Are. Le projet se limite pour l’instant à ce seul titre, où l’on retrouve les voix de Tankian et d’Ihsahn associées avec les solos de guitare de Townsend sur une chanson composée, arrangée et produite par Holroyd. Les trois artistes, créatifs et innovants individuellement, ont su trouver leur place au sein de Revolution Harmony et ainsi apporter un peu de leur propre univers à ce We Are. Et comme en plus de cette affiche déjà alléchante, Holroy s’est adjoint les services de Stephan Loh (We Claimed Sentience Once) pour les guitares additionnelles et la programmation des percussions, de la chanteuse anglaise Abbie Johnson pour les voix féminines ainsi que de Rohan Onraet au mixage (Slipknot) et de Ted Jensen au mastering (Green Day, Muse).

Sorti le 18 juin dernier, date du Mandela Day de l’UNESCO, ce titre aux accents très progressifs est un compromis réussi où les influences de chacun peuvent s’exprimer. Certes, l’impact de Tankian, notamment par le ton si particulier de sa voix, est très perceptible. Mais un côté plus austère et inquiétant du titre est parfaitement soutenu par le timbre vocal plus mesuré et profond d’Ihsahn. Leurs passages respectifs étant harmonieusement entrecoupés par la voix aérienne de Abbie Johnson. Musicalement c’est tout bon aussi. La guitare de Townsend est à géométrie variable. Puissante sur les parties chantée par Tankian, sobre pour soutenir Ihsahn et mélodiquement progressive sur le long solo de conclusion. Des notes de clavier et des percussions efficaces renforcent ce résultat probant.

Je vous encourage donc à écouter cet excellent We Are et pour ma part, j’attends avec impatience de savoir si une suite sera donnée. Et même si vous ne me rejoignez pas sur l’appréciation musicale, ne pensez qu’à l’effet positif de votre achat sur les plus défavorisés.

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