Artiste/Groupe:

Revocation

CD:

Netherheaven

Date de sortie:

Septembre 2022

Label:

Metal Blade

Style:

Technical Death / Thrash

Chroniqueur:

Ignatius

Note:

16/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Quel beau parcours que celui de Revocation, une discographie solide, homogène, sept albums difficilement critiquables et un amour pour la guitare, une dévotion pour l’instrument qui forcent le respect et l’admiration. Près de deux décennies que David Davidson nourrit ses adeptes de riffs en cascades, parfaitement aiguisés, de solis somptueux et d’harmonies remarquables dans cet océan d’agressivité que reste malgré tout la musique de Révocation. Il n’y a donc pas, ou peu, de surprises à attendre, (ou à craindre, c’est selon) quand l’heure est venue de poser ses oreilles sur la huitième livraison des Américains et, en effet, Netherheaven ne déroge pas à la règle et regorge de tout cela. Un festival de six cordes, du riff, du riff et encore du riff. Comme toujours à mi-chemin entre le thrash et le death metal, Revocation se pose comme le digne héritier de Coroner et Death, belle filiation !

Il faudra quelques dizaines d’écoutes pour faire le tour de cet album particulièrement dense et d’un niveau technique évidemment nettement supérieur à la moyenne. Néanmoins, le groupe qui n’oublie jamais d’être mélodique, saura vous agripper dès son premier passage avec ce trémolo presque black metal sur Diabolic Majesty, l’interlude jazzy qui se pose délicatement au cœur d’un Galleries Of Morbid Artistry tout en ambiance horrifique, les solos enchanteurs de Lessons In Occult Theft, Strange And Eternal ou Godforsaken…autant de petits moments qui vous accrochent et font naître en vous cette irrésistible envie d’y retourner et de découvrir ainsi tout ce que Revocation a à vous offrir sur cet album juste impeccable. J’aurai aimé nuancer mon propos mais le groupe ne m’offre décidément rien pour le faire, aucun morceau ne fait baisser l’intensité, encore moins la qualité de l’ensemble. Netherheaven est un travail d’orfèvre, précis comme une horloge Suisse, suffisamment varié pour ne pas lasser, en témoigne le magnifique instrumental The 9th Chasm qui vient calmer le jeu juste quand il faut. Quand le groupe lève le pied sur Godforsaken c’est pour mieux écraser et charger son disque en atmosphère. Implacable je vous dis !

Alors pourquoi, après une chronique aussi dithyrambique, ne trouve-t-on pas une note (encore) plus élevée ? Et bien parce qu’il manque à Revocation le génie d’un Schuldiner, cette patte unique, rare, qui fait entrer des compositions, des plans, des riffs, dans l’histoire d’un genre. Cet art délicat du songwritting ultime qui marque les générations et fait d’un groupe une référence. Revocation, qui joue largement au-dessus de la concurrence, excelle, ne nous méprenons pas, mais il lui manque pour tutoyer les étoiles le riff qui tue, celui de Leprosy, de Flattening Of Emotions, The Philosopher, Spiritual Healing, etc, etc. Mais puisque que l’on ne peut raisonnablement pas reprocher à des musiciens aussi talentueux que ceux dont je vous parle ici de ne pas être des génies, êtres rares par définition, je me contenterai avec délectation du talent, immense, et du travail considérable que l’on devine à chaque nouvelle l’écoute de ce petit joyau de death metal nerveux, dynamique, technique et définitivement ultra classe ! Chapeau bas messieurs. 

Tracklist de Vacation In The Underworld :

01. Diabolical Majesty
02. Lessons in Occult Theft
03. Nihilistic Violence
04. Strange and Eternal
05. Galleries of Morbid Artistry
06. The 9th Chasm
07. Godforsaken
08. The Intervening Abyss of Untold Aeons
09. Re-Crucified

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !