Direction la région Rhône-Alpes pour découvrir Reigan-Do. Crée en 2016, le trio se présente très bien lui même alors je les laisse faire avec cette bio présente sur leur site officiel :

Créé en 2016 par trois amis, Reigan-Do est un groupe Post-métal / Sludge de la région Rhône-Alpes.

Dépeignant une vision du monde, noire et critique, notre ambition est de rassembler et de créer un réseau à travers la musique.

L’objectif est de se produire directement chez les personnes ayant l’envie et la possibilité de nous accueillir pour créer un réel partage et une proximité, dans un esprit non lucratif.

Nous enregistrons mixons et masterisons notre musique ainsi que notre univers graphique en D.I.Y. grâce aux amis et artistes soutenant le projet.

 

Un autre complément de présentation sur leur page d’accueil :

Sur les flancs d’un vieux massif rhodanien, Reigan-Do crée sa musique. Organique, touchante, pénétrante, une musique sombre et intense, qui conte la fin d’une civilisation, les démons que chacun traîne, la tristesse d’une vie qui s’éteint. Le power trio, qui crée une musique emprunte de sludge, de post-metal et de post-hardcore, prône le partage et l’échange dans l’art, et voit chaque concert comme une occasion d’élargir le réseau, de nouer des liens, d’échanger des idées, des histoires, des solutions… Concerts pendant lesquels nul ne sait s’il doit extérioriser ou observer. Des lyrics qui racontent la vie, la mort, au sens propre comme au figuré, et qui posent les questions qui fâchent, les questions qui dérangent. C’est dans un état d’esprit D.I.Y que le groupe viendra jouer là où vous voulez, là où vous pouvez. Comme une tentative de contre-pied aux principes de consommation et de diffusion de la musique, ils ont à cœur et aux tripes de rester simples, humains et abordables.

 

Vous l’aurez compris, Reigan-Do ne se prend pas la tête, ne cherche pas la gloire, simplement prendre du plaisir avec sa musique, ses œuvres, son art. Et cerise sur le gâteau : on prend aussi du plaisir !

Leur démarche fait plaisir, et surtout leur musique, emprunt d’une fureur combinée à une certaine fragilité. Avant de développer là-dessus car l’idée c’est quand même de faire la chronique de cet album hein, on va faire un petit aparté sur le nom du groupe qui intrigue. Reigan-Do, ce nom vient du Japon. La culture du Japon et surtout les mangas est d’ailleurs au centre du groupe. Le Reigandô est une grotte où a séjourné Miyamoto Musashi, maître dans l’utilisation du sabre, bokken ou katana, et auteur du Livre Des Cinq Anneaux, également connu sous le nom du Traité Des Cinq Roues, sur le maniement des sabres qu’il a écrit dans cette grotte. Miyamoto serait mort dans cette même grotte. 

Parlons maintenant musique, ou plutôt univers car Reigan-Do n’a que faire des étiquettes et des cases. Mais il faut bien donner un style à l’univers du groupe, et il est vaste et varié. Même si le post metal l’emporte de manière générale, la musique de Reigan-Do est aussi imprégnée de Sludge, de Post Hardcore et de Screamo pour la partie chant. Vaste, les portes grandes ouvertes comme la teneur de leurs morceaux et de leurs paroles qui sont certes noires mais laisse la place à une amélioration, une lueur d’espoir dans la décrépitude, une lumière dans les ténèbres. 

 

 

Immédiatement on pense à Amenra, la même beauté dans la musique, la même intensité et noirceur dans le chant. Et une aussi une certaine forme de tension, comme l’impression d’être sous pression, pris à la gorge, embarqué dans un tourbillon de déferlement de nappes de guitares exquises, avec l’impression de prendre des coups à chaque frappe de batterie. Trapped et Yearning donnant cette impression là. The Best Was Our Leader apporte une accalmie salvatrice, bien qu’on était pourtant bien dans cette tension apportée par les deux premiers titres. Ce sentiment étrange d’être bien dans le malaise sera présent tout au long de cet album. Reigan-Do nous prend aux tripes, et sait y faire pour attirer et maintenir notre attention. Même quand le chant n’est pas là comme sur The One où seul quelques rares spoken words accompagnent la bande son qui met la guitare sur ce morceau, de superbes séquences qui démontrent si besoin en était que les musiciens de Reigan-Do ont du talent. D’ailleurs, joie du tracklist, juste après c’est Sepukku qui lui met en avant le batteur avec tout autant de réussite. Neuf titres pour quarante minutes de bonheur.

 

L’aspect DIY que le groupe affectionne se retrouve aussi sur la version physique de leur album que j’ai reçu, la pochette cartonnée étant peinte à la main, et donc chaque exemplaire est unique. Original et collector, bravo. Reigan-Do a su développer un univers bien à eux, et composer un putain de bon album, compos où tout le monde participe au saint du groupe et ça se sent, un travail d’équipe qui paie. On a hâte d’entendre la suite, et ça tombe bien puisqu’il est à noter que le groupe travaille en ce moment même à son prochain album qui verra le jour un peu plus tard dans l’année, deux titres sont déjà sortis que vous pouvez écouter ici et là. 

Tracklist de 2-END-757 :

09. Anasazi-End