RAINBOW


Artiste/Groupe

Rainbow

Album

Nurnberg Messezentrum Halle 28/9/76

Date de sortie

10/12/2007

Style

Hard-Rock Mythique

Chroniqueur

Didier

Note

15/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

Chroniquer un album de Rainbow, pour moi est un vrai plaisir. Merci Yann. En effet, Rainbow a toujours été un de mes groupes fétiches et ce, depuis bien longtemps. Rainbow, pour ceux de moins de 20 ans qui ne le sauraient pas, est un des groupes issus du split de Deep Purple. Si vous avez lu ma chronique du live de Whitesnake (ici), vous savez donc que lors de ce split, ont émergé Whitesnake et Rainbow, avec dans Rainbow, maître Ritchie Blackmore et sa Stratocaster magique. Les albums live de Rainbow ne manquaient pas et je trouve du coup cette initiative sympathique, certes, mais pas des plus originales. Sachez que cet album est vendu sous forme d'un coffret 6 disques avec 3 concerts enregistrés en Allemagne en 1976, à raison de 2 CD par date, fois 3 concerts égal 6 disques. Le truc que je trouve un peu idiot c'est que c'est 3 fois la même playlist, du coup ça place ce coffret dans la catégorie pièce de collection, à moins, bien sûr, d'avoir été présent à l'une de ces dates mythiques (Cologne le 25 Septembre 1976, Dusseldorf le 27 Septembre 1976 et Nuremberg le 28 Septembre 1976). Certains diront que c'est le Rainbow de la grande époque avec aux cotés de Ritchie Blackmore, Ronnie James Dio au chant, Cozy Powell à la batterie, Jimmy Bain à la basse et Tony Carey aux claviers. Moi je ne dirais pas tout à fait ça car j'aime aussi énormément la période Rainbow post Dio, avec Joe Lynn Turner ou Graham Bonnet au chant. Ce qui est sûr c'est que maître Ritchie a toujours su s'entourer de grands chanteurs. J'ai écouté les CD du concert de Nuremberg pour réaliser cette chronique.

On attaque avec l'intro habituelle de l'époque (extrait du magicien d'Oz) puis résonnent les premiers accords de Kill The King, un titre mythique. Le son est bon, la caster de Ritchie défonce et la voix de Dio est très rapidement au top. Comment résister a ce duo guitare/clavier sans secouer la tête ? Mission impossible. En fond Cozy Powell se déchaine. Attaque de frisson garantie !

On enchaine ensuite sur un autre morceau mythique, Mistreated, de 12mn et quelques. Faut quand même écouter cette intro de gratte. Putain le pied ! Quand raisonnent les premières notes de Mistreated c'est le top (limite larmes aux yeux). Mistreated, c'est le pendant Rainbow, de "Dazed And Confused" de Led Zeppelin, une complainte longue, et lente, qui s'accélère est devient hystérique en son milieu. Un pur produit de métal progressif avant l'heure: "Since my baby left me, I've been loosing myyyy miiiiiind". Ensuite chut ! Ecoutez le Ritchie dans ses oeuvres vers 4:30mn, un petit moment de magie. Le public ne s'y trompe pas et tape des mains en rythme. Dio est petit mais quel coffre ! Vers 9mn c'est l'accélération est le départ en petit délire/solo de guitare de meilleur ton. La strato se déchaine, le vibrato vibre, c'est le top. Cozy ralentit tout son petit monde pour un (un peu) long final en duo voix/guitare.

Le morceau suivant est un autre succès de Rainbow, Sixteenth Century Greensleeves. Ca commence tout en douceur, à la gratte, accompagnée des claviers. Tout à coup, on entend le clong de la distorsion dans les amplis et les gros riffs du morceau démarrent. Le pied.

La suite est plus calme puisqu'on à droit à un "Catch The Rainbow" de 12mn ou Dio montre toute les facettes de sa voix exceptionnelle. Ritchie n'est pas en reste puisqu'il arrive à nous sortir des sons incroyables de sa Stratocaster. Comme quoi des beaux solos mémorables n'ont pas forcement besoin d'être joués à 150 km/h quand on a LE son et LE feeling.

On termine le premier CD par un Man On The Silver Mountain endiablé avec une intro alternative étrange de quelques 3mn. Un des morceaux phares de Rainbow. Du pur plaisir. Petite aparté, mais si vous aimez ce type de morceaux vous êtes bon pour attaquer la discographie de Dio en solo. Retour au live, vers 6mn, on a droit à un bon délire Blackmor-ien qui bascule dans un blues génial vers 8mn. Entre 10 et 13mn on ne reconnait plus rien, ça improvise un max avant de finir en trompe sur le morceau normal.

Le CD 2 ne comprend que 3 morceaux, qu'on attaque de suite avec un Stargazer customisé avec une grosse intro/solo de synthé de pres de 6mn sur les 15mn du morceau. La suite on la connaît, un morceau semi-lent, sorte de longue litanie, ambiance sorcier et magie noire, au refrain magnifique. Dio à son summum. L'émotion vous gagne, quand le solo de guitare démarre, sorte de musique arabe, les frissons sont garantis. Ritchie torture sa Strato, il la fait pleurer, un pur bonheur, simple et efficace, bourré d'émotion (à la Hendrix ou Uli Jon Roth - tous des maitres de Stratocaster). Whoaw !. Dio se lamente, "My eyes are bleeding" pleure t-il, quel duo ces deux là, purée de purée.

Pas le temps de sécher nos larmes que s'annonce les riffs effrénés du célèbre "Still I'm Sad". Gros solo de clavier vers les 4mn, excellent, enchainé sur un bon solo de batterie vers les 6mn qui finit en sorte de marche militaire délirante. Un final grandiose, sorte de solo de guitare, génial, conclut les 2 dernières minutes du morceau.

Le dernier morceau du concert me plait un peu moins, c'est le (un peu banal à mon goût) "Do You Close Your Eyes". Sympa, avec un son de piano un peu plus présent et un bon solo de guitare.

Quand j'entends ça, je me dis que je suis né 10 ans trop tard et que je n'ai pas pu profiter vraiment de ces monstres sacrés du Métal. Pour tout avouer, j'ai découvert vers 10-12 ans au fond d'un placard un vieux magneto Revox à mon père et un stock de bandes magnétiques, dont une, qui m'a fait tomber à la renverse à la première écoute et que j'identifiais bien des années plus tard comme Made in Japan de Deep Purple. Yeeeaaaaahhh ! Le virus ne m'a plus quitté. Au final, Rainbow est bel et bien l'un des inventeurs du Métal progressif, il n'y a plus de doute, écoutez les morceaux fleuves comme Catch the Rainbow ou Mistreated pour comprendre ce que je veux dire. La voix de Dio est certainement un monument du métal qui inspira de nombreux autres chanteurs et les musiciens du Rainbow de l'époque sont tous des maitres dans leur catégorie. Certes, le son est de 1976, mais putain quelle patate !

Maintenant que dire d'un coffret avec 3 fois le même concert ? A part ouais, bof. Pour moi le live de référence de Rainbow existait déjà avec le "On Stage", même époque, même line-up et mêmes titres et pour moi ces 6 albums n'apportent pas grand-chose de plus. Sur ce : Long Live Rock'n'Roll !