Artiste/Groupe:

Pyramaze

CD:

Bloodlines

Date de sortie:

Juin 2023

Label:

AFM Records

Style:

Power Metal Progressif

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15.5/20

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Pyramaze, nom connu parmi les amateurs de powerprog européen depuis bientôt vingt ans, est de retour cet été avec son septième album nommé Bloodlines. Ces Danois ne savent pas sortir de mauvais albums, on n’est donc pas très inquiet au moment de se lancer dans cette nouvelle aventure auditive... Pas inquiet mais pas forcément conquis d’avance non plus car si leur discographie ne connait pas de ratage, elle ne comprend pas forcément beaucoup de chefs-d’œuvre qui ont marqué le genre. Pyramaze, c’est souvent bon ou très bon mais - il me semble - rarement bouleversant. Cependant, avec Epitaph (l’effort précédent, sorti en 2020), un cap avait été franchi et le groupe avait enfin sorti l’excellent disque dont on le sentait capable depuis des années. La recette avait cette fois incorporé un petit ingrédient qui manquait à certaines de leurs réalisations précédentes : des mélodies accrocheuses (avec beaucoup de refrains mémorables) à foison. Le dynamisme, l’interprétation de haut rang, la production chiadée, le côté épique propre au groupe étaient toujours de la partie mais les mélodies avaient gagné en accroche ou en efficacité. Un peu moins de trois ans plus tard, une question s’impose : Bloodlines maintient-il le cap ? Fait-il aussi - voire encore plus - fort que la dernière fois ?

Premier constat : dix pistes, huit chansons encadrées par deux morceaux instrumentaux fortement symphoniques (Bloodlines et Wolves Of The Sea), Pyramaze se montre plus concis qu’à l’accoutumée et propose le disque le plus court de sa carrière (quarante-quatre minutes au compteur), juste devant Immortal (2008), à une minute près. Stylistiquement et qualitativement, on le sent bien dès le départ et cela se confirmera par la suite, on est sur ligne très proche d’Epitaph. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle puisqu’il s’agit - à mon sens - d’un des disques les plus aboutis que le groupe ait pu sortir. 

On commence donc avec l’instrumental de deux minutes et quelques intitulé Bloodlines, dominé dans un premier temps par les claviers et arrangements de Jonah Weingarten (seul membre d’origine encore présent et compositeur principal avec le guitariste/producteur Jacob Hansen) avant que la section rythmique ne déboule. C’est très épique/symphonique/cinématique. Le premier titre chanté, c’est Taking What’s Mine, mid-tempo entraînant et très mélodique qui sonne un peu comme un single récent d’Evergrey même si les guitares ont un peu moins d’épaisseur et que le refrain fait ressortir des influences plus pop (avec ses "I’ll be so Hi-i-i-i-i-i-iiigh" entêtants). Première impression, la recette du refrain catchy développée sur l’album de 2020 a été vraisemblablement conservée. Pyramaze a enclenché le mode "tube". Fortress enfonce le clou avec un soupçon de metal supplémentaire au niveau de la rythmique et une touche épique plus développée... c’est un peu plus "power". Vous voulez de la mélodie accrocheuse ? Ne quittez pas, on reste sur une lignée aussi efficace avec Broken Arrow et Even If You’re Gone. Tous ces morceaux sont portés par le chant toujours aussi convaincant de Terje Haroy des claviers très présents et un son aux petits oignons (Hansen oblige). rien à redire, cette première moitié d’album est vraiment dans la continuité d’Epitaph. L’effet de surprise est passé mais l’efficacité demeure et ce powerprog rythmé et tubesque se déguste avec plaisir. 

Sans totalement démériter, la seconde partie du disque se montre cependant un petit cran en-dessous de ce qui a précédé. D’abord, il y a Alliance, une ballade plutôt jolie et bien faite (et sur laquelle est invitée la chanteuse Melissa Bonny) mais qui - pour moi - fait un peu redescendre l’intensité malgré sa belle performance vocale. Son aspect un peu mélo-romantique pourra séduire ou repousser selon les sensibilités (sur moi, ça marche assez moyennement, je ne vous le cache pas). Heureusement que juste après arrive The Midnight Sun qui voit le groupe flirter à nouveau avec le côté power de la force. Double grosse caisse, tempo plus enlevé, mélodie épique et solo de Tim Hansen (le fils de Kai, officiant chez Induction)... tout va bien. C’est plus la conclusion du disque qui, sans vraiment décevoir (parce que ses compos restent de qualité), ne fait pas aussi fort que le début. Stop The Bleeding et The Mystery (plus progressif) s’écoutent sans déplaisir mais ne mettent pas autant le feu que d’autres compos... et, alors qu’Epitaph s’achevait sur une grosse pièce épique et progressive de douze minutes, la conclusion choisie ici (Wolves Of The Sea) s’avère moins impressionnante puisqu’il s’agit d’une piste instrumentale sympho à l’esprit BO de série / film épique sur laquelle vous n’entendrez que le travail de Weingarten. Sympa... mais on a connu plus marquant.  

Si vous aimez Pyramaze, Bloodlines ne devrait pas vous décevoir. Vous retrouverez globalement les mêmes qualités de composition, d’interprétation et de production qu’auparavant. C’est soigné, bien fichu, homogène. Pour répondre à la question posée en introduction : non, il ne fait pas tout à fait aussi fort qu’Epitaph que j’avais trouvé un chouilla plus complet ou abouti mais il s’en rapproche tout de même très dangereusement. 

Tracklist de Bloodlines :

01. Bloodlines
02. Taking What’s Mine
03. Fortress
04. Broken Arrow
05. Even If You’re Gone
06. Alliance
07. The Midnight Sun
08. Stop The Bleeding
09. The Mystery
10. Wolves Of The Sea

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