Artiste/Groupe:

Pershagen

CD:

Hilma

Date de sortie:

Avril 2022

Label:

Lövely Records

Style:

Post rock psychédélique

Chroniqueur:

dominique

Note:

15/20

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Deuxième album pour les post-rockers psychédéliques de Pershagen. Dans la lignée de Tarfala sorti en 2018, ce Hilma vous emmène dans un univers cinématique et aérien. Un univers dans lequel les Suédois avouent pouvoir s’exprimer au mieux, au point de livrer des titres entièrement improvisés durant les sessions d’enregistrement (Solen är en trumma). Comme pour certaines jam sessions, Pershagen semble s’auto-influencer au sein de chaque titre pour proposer des atmosphères allant du rock moderne (Hilma) à un nu-jazz expérimental plein de groove (Ofog i djävulens sällskap). Pas commun pour les auditeurs de ce site, mais toutefois intéressant. Du léger Klangskog, aérien et un peu insipide comme une mousse de lait (on a souvent les défauts de ses qualités), à la lenteur mélancolique et berçante de Archangelsk, les quarante minutes de Hilma mènent l’auditeur dans un voyage contemplatif et introspectif.

Beau certes, mais aussi manquant de relief, Hilma, le titre éponyme, est un rock moderne, un peu trop propre et consensuel; malgré une guitare un distordue et une seconde partie où le groupe arrive à sortir des rails tracés par la rythmique et le refrain musical, le titre est peut-être le moins bon de l’album. Långt bort nära est certainement plus intéressant. Les musiciens semblent plus s’accommoder de la liberté accordée par ce titre post rock progressif un peu désuet aux connotations folks. L’ultra mélancolique Alla minns den sista gången semble nous plonger dans un album de famille, retrouvé dans un grenier. Le son un peu sale et distordu (une constante de l’album, certainement soutenue par l’utilisation fréquente d’une Pedal Steel guitare), cache des mélodies qui me font penser aux bandes sons des western italiens des années 70. Psychédélique et directement connecté avec la batterie très jazz de Karelia. Un titre ou l’utilisation d’incrustations electros permet de fournir un univers sous LSD à l’auditeur.

Le côté nu-jazz abordé dans la seconde moitié de ce bon Karelia, que je trouve autant intuitif qu’inspiré, va servir de tremplin pour Ofog i djävulens sällskap. C’est déconstruit, expérimental et entêtant. Comme pour Karelia ou Långt bort nära on sent que Pershagen a besoin de liberté pour exprimer au mieux ses idées. C’est chelou, mais j’aime bien. Le desert rock lent de Ekoparken, ses sons sales et sa mélo-mélancolie, donne une suite un peu plus volumineuse à Alla minns den sista gången

Finalement, le titre qui résume le mieux le travail du groupe dans Hilma, c’est Solen är en trumma. Ce dernier regroupe presque toutes les influences identifiées auparavant : son distordu, cinématique un peu western, influence nu-jazz sur un rock moderne aux mélodies entêtantes. Le titre, enregistré en une prise et totalement improvisé, aurait peut-être pu encore gagner en folie s’il avait suivi les idées plus extrêmes de Karelia ou Ofog i djävulens sällskap. Mais bon, on fera avec ce qui est proposé ; ce qui est déjà pas mal. Hilma, donc, un disque 100% musical qui n’est certainement pas à mettre entre les mains des fans de metal extrême, mais qui pourrait intéresser ceux d’entre vous curieux de découvrir des univers plus paisibles et des sons moins brutaux.

Tracklist de Hilma :

01. Klangskog
02. Hilma
03. Långt bort nära
04. Alla minns den sista gången
05. Karelia
06. Ofog i djävulens sällskap
07. Ekoparken
08. Solen är en trumma
09. Archangelsk

 

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