Përl, c’est un peu mes petits protégés. J’ai en effet découvert le groupe dès leur toute première démo, puis j’ai acheté leur premier album sorti en 2013, chroniqué dans ces mêmes pages Luminance sorti en 2017.
On peut donc dire que je suis là depuis le début, et je ne pouvais donc pas passer à côté de leur nouvel album. Je vous le dis : je vous suivrai tout le temps.
Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, les parisiens ont, comme sur Luminance, confié l’enregistrement et le mix à Etienne Sarthou et le mastering à Magnus Lindberg. Avec LuminancePërl avait amorcé un virage beaucoup plus sombre, je qualifierai cet album de dark post rock. Les Maîtres Du Silence continue dans cette voix. Mais attention, tout n’est pas dark et sombre les amis. Përl touche aussi la lumière, bien aidé par sa chanteuse à la voix de velours. Aline Boussaroque a en fait un timbre de voix magnifique quand elle utilise sa voix claire, une voix chaleureuse, rassurante. C’est ainsi que démarre Varulv, Aline nous transporte de sa délicatesse sur ce premier titre pour nous emmener dans les nuages, le voyage est agréable. Mais après quatre minutes, le voyage est toujours aussi agréable, mais nous redescendons des nuages pour nous enfoncer dans les abysses. L’autre facette de la voix de la chanteuse rentre ainsi en jeu, beaucoup plus éraillée, une voix screamo bien plus sombre et puissante. Sept minutes de bonheur pour démarrer cet album. En fait ce n’est pas que le premier titre qui nous fait voyager, à l’écoute de cet album on a vraiment l’impression de voyager de titre en titre, de se transporter par la musique de Përl, et toutes les émotions qu’elle véhicule. Pour nous accompagner dans ce voyage, il nous fallait d’autres passagers en plus de nous donc et la voix d’Aline. Sur Je Parle Aux Sauvages c’est la guitare qui nous transporte, tout au long de ce morceau les passages à la guitare sont tout simplement beaux. Un superbe morceau post metal, qui s’écoute sans penser à autre chose, on oublie tout, et on est transporté par ce titre, embarqué pour un joli voyage. Un périple qui ne s’arrête pas là puisque Monarques semble lié à ce morceau, comme une continuité. C’est en tout cas le sentiment que j’ai eu à l’écoute. Et rajoutons un passager : Bastien Venzac nous fait apprécier de jolis moments avec sa basse sur ce titre. Elle est presque mise en avant sur la totalité de ce morceau épuré, accompagné également de quelques touches électro venant enrichir l’ensemble.
Pour continuer ce voyage, je dois vous parler de la suite direct avec L’(h)être balafré qui a la particularité d’être rempli d’émotions et de péripéties, le morceau commençant de manière très mélodique, calme et aérienne avant de s’enflammer à mi parcours pour ensuite finir comme il avait commencé. Une manière de boucler la boucle, revenir au point de départ.
Je ne vais pas vous raconter toutes les escales une par une de ce voyage car ça pourrait être barbant pour vous, et comme les gosses vous me direz toutes les dix minutes "quand est-ce qu’on arrive ?", un voyage avec Përl se doit d’être beau. Je vais donc vous dire d’aller visiter Le Veilleur, on y entend une guitare acoustique et un vocoder sur la voix de Aline. Je vous conseille aussi de vous arrêter sur Le Jour Des Corneilles, ça vaut le détour. On y accueille avec plaisir un nouveau passager, certes il était là depuis le début mais là, il est vraiment encore plus présent sur ce morceau, Thibault Delafosse démarrant seul avec un rythme enivrant, on y entendra aussi un peu plus loin un banjo sur ce morceau, et là c’est vers des contrées asiatiques que nous voyageons avec des sonorités proches de ce type d’instruments. Malheureusement, le voyage touche à sa fin, Et Dans L’Aube La Nuit Empli Leurs Yeux… se veut plus agressif et rythmé, pour la première partie du morceau en tout cas, la fin étant plus planante.
Nous sommes arrivés à destination, quel beau voyage mes amis. Nous en avons pris pleins les oreilles ! Les huit escales musicales étaient riches et variées, suffisamment longues pour prendre un max de plaisir mais pas trop pour arriver à l’ennui, l’ascenseur émotionnel a parfaitement fonctionné. Përl serait-il en train de prendre de plus en plus d’importance dans le paysage musical post rock metal dark français ? Et bien ça en prend le chemin.
Bon voyage mes amis.
Ça tombe bien la route des vacances approche, écoutez Përl sur le trajet.