Artiste/Groupe:

Overkill

CD:

Horrorscope

Date de sortie:

1991

Label:

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Orion

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1991. A cette époque, Overkill, le groupe new-yorkais de thrash metal, a déjà à son actif quatre albums dont trois sont hautement recommandables (Under The Influence, l’album de 1988, étant la seule fausse note de ce début de carrière à mon humble avis). Oui mais voilà, l’année précédente, après un fort désaccord avec D. D. Verni, le bassiste et leader d’Overkill, Bobby Gustafson, l’unique guitariste du groupe et l’un des principaux compositeurs claque la porte (ou est viré, ça dépend des versions). Et ce n’est pas un guitariste mais deux qui sont recrutés pour le remplacer : Rob Cannavino (que le groupe n’est pas allé chercher loin puisqu’il était le technicien guitare de Gustafson) et Merritt Gant (transfuge d’un obscur groupe de thrash, Faith Or Fear). Les New-Yorkais passent donc de quatuor à quintette et le resteront (à une exception près, sur l'album Bloodletting paru en 2000)… jusqu’à aujourd’hui en tout cas.

Ceux qui pouvaient s’inquiéter (à juste titre) de l’absence de l’un des principaux compositeurs sur ce nouvel album furent vite rassurés. Car ça démarre sur les chapeaux de roues avec une poignée de morceaux imparables. Coma et son intro acoustique qui nous fait le coup du faux départ pour replonger dans l’acoustique. Par contre, une fois que le titre est lancé, ça dépote pas mal. On passe par de bonnes petites accélérations pour tomber sur un passage bien lourd en milieu de titre. Et d’entrée, on peut dire que le choix de deux guitaristes à la place d’un seul, ça le fait ! On a, dès ce premier morceau, un bon petit échange de solos. Il faut dire que les groupes de thrash sont quand même très largement le plus souvent avec deux guitares. Prenez Metallica, Slayer, Megadeth, Exodus, Anthrax, Testament, Forbidden et j’en passe… tous avec deux guitaristes. Overkill faisait un peu figure d’exception sur l’échiquier du thrash américain. Du coup, avec Horrorscope, Overkill a simplement rejoint le rang, délaissant finalement sa spécificité mais sans perdre en efficacité. 

Car pour ce qui est de l’efficacité, la suite de l’album n’est pas en reste. L’inspiration était au rendez-vous. Infectious, Blood Money et Thanx For Nothin’ thrashent comme il faut, pas de répit, c’est l’atomisation sur place. Bobby "Blitz" Ellsworth y crache sa haine de sa voix aiguë facilement identifiable. Thanx For Nothin’ me rappelle l’excellent Elimination de l’album précédent par son efficacité et son refrain qui reste bien en tête. Bare Bones avec son intro inquiétante au piano, porté une fois lancé par la double de Sid Falck ne fait pas dans la dentelle non plus.
Mais là où le groupe aurait pu se contenter de lâcher des missiles de ce genre jusqu’à la fin, Overkill préfère jouer la diversité à partir de ce milieu d’album et revient sur le côté bien lourd développé sur The Years Of Decay avec le titre suivant, Horrorscope, introduit cette fois-ci par la basse de D. D. Verni. De la variété encore avec ce New Machine qui fraye avec une ambiance indus sur le final. Puis c’est au tour de Frankenstein, un instrumental qui fait figure d’ovni sur cet album car très différent du reste. Ce qui s’explique par le fait que ce n’est pas un titre du groupe mais une adaptation d’un morceau écrit par un certain Edgar Winter dans les années 70. 
On revient sur quelque chose de plus classique avec Live Young, Die Free. On pourrait presque dire "plus léger" tant c’est typiquement le genre de titre que l’on pouvait attendre de la part du groupe. 
La fin d’album est encore un grand moment avec l’enchainement de Nice Day… For A Funeral et la ballade thrash Soulitude (vous noterez qu’on aime bien les jeux de mots sur cet album). Le premier est porté par une rythmique assez lourde, redoutable, qui débouche sur un refrain bien senti. Le dernier refrain voit arriver en fond celui que l’on découvrira sur le titre suivant, qui enchaine d’ailleurs directement. Cette ballade commence évidemment de manière bien soft, la voix de Blitz est posée et le tout explose sur le refrain entendu précédemment en fin de morceau. Enorme.
Au final, on a là un des albums les plus variés et les plus intéressants du combo new-yorkais.

A l’aube de cette nouvelle décennie, Overkill apparaissait comme l’un des groupes de thrash à suivre de près. Ce que l’on ne savait pas alors, c’est que le Thrash comme on l’avait connu lors de la décennie précédente connaissait ses dernières heures de gloire. Et Overkill, comme pas mal d’autres groupes du style, allait connaître un revers de fortune, d’une part car le Thrash n’allait plus faire recette et d’autre part, à cause de la sortie d’une succession d’albums peu intéressants, qui allait reléguer le groupe au rang des has-been. Mais Overkill a toujours gardé sa ligne de conduite et, avec le retour en grâce du Thrash ces dernières années, il est redevenu un groupe à suivre. Comme quoi, l'intégrité, ça finit par payer...

Tracklist de Horrorscope :

01. Coma
02. Infectious
03. Blood Money
04. Thanx For Nothin'
05. Bare Bones
06. Horrorscope
07. New Machine
08. Frankenstein
09. Live Young, Die Free
10. Nice Day... For a Funeral
11. Soulitude

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