Petit nouveau chez Araki Records pour ce premier album éponyme, Outblinker n’est pas si petit que ça en fait, et pas si nouveau non plus. Le groupe de Glasgow composé de Fraser McPhail, Luigi Pasquini, Chris Cusack et David Ian Warner, soit des ex-membres des groupes Dead Or American, Coffin Mulch, Kabobo, et Hey Enemy, est en activité depuis 2016 et a déjà sorti moult singles, EP et autres split. Ça commence par un 2-titres en 2016 Pink / Blue puis un EP 3-titres : The Remain Of Walter Peck la même année, viendra ensuite une cover de Neu!, un split 7’’ avec Kabobo en 2020, une cover de Morphine en 2020, une autre de Kraftwerk l’année suivante et donc place maintenant à un album.
Autant vous prévenir tout de suite, on sort des sentiers battus avec cet album de Outblinker, pour le coup on est vraiment Aux Portes Du Metal, tout aussi alambiqué que sa jolie pochette, mais c’est tellement prenant, captivant et enivrant d’écouter Outblinker qu’il aurait été dommage de ne pas parler de cet album. On est comme qui dirait happé par une nappe de sons electro, percuté par la batterie qui assure le côté remuant et metal, transporté par le synthé et les divers autres instruments qui envoient du gros son de basse bien lourd. Outblinker c’est Mono qui aurait rencontré Frontline Assembly.
A travers ces six titres qui délivrent tout de même 40 minutes de musique plusieurs styles se télescopent : électro-rock, post punk, post rock, kraut rock et une touche de psyché. Mais ce n’est pas tout, il y aussi quelque chose de rétro dans la musique de Outblinker qui nous fait penser aux films de science-fiction des années 80, c’est notamment palpable sur le début de Walter Peck et sur Techno Viking. Outblinker a également la notion de partage, la batterie et les percussions sont assurées par Graham Costello et les participations sont légions, Benjamin Power joue de la guitare et du synthé sur Grimey et sur Dddavid, Siobhan Wilson et Kim Grant sont à la voix sur Grimey, le maracas sur Cargo 200 est assuré par Grant Donaldson. Arrêtons-nous sur ce dernier titre, Cargo 200 est un petit bijou indus de 8 minutes rythmé par de multiples samples et instruments variés, la batterie assure une rythmique saccadée mais très vivante, le synthé apporte une bonne dose d’indus électro pendant que la basse se fait très présente et vrombissante.
En six titres et quarante minutes Outblinker nous a ouvert ses portes, son univers, nous y sommes entrés et on s’y est tout de suite sentis bien, contents de ce qu’on écoute et avec le sentiment que les bonnes surprises et les sons « nouveau » de même que les groupes qui sortent des sentiers battus sont encore là. On en trouve encore et quand la réussite est là, on est ravi.