Parcours intéressant d’On Thorns I Lay, référence historique du metal gothique qui après un début de carrière assez typique de ce style dans les années 90 alors que la scène grecque se portait à merveille (Rotting Christ, Septic Flesh), le groupe avait ensuite émigré vers Bucarest au tournant du siècle (apparemment dans une logique universitaire) avant de revenir en Grèce puis un bon vieux retour aux sources au début des années 2010 (après un long hiatus). Parcours tortueux, pas évident à suivre et la synthèse que j’ai tenté de proposer frise l’ultra-simplification, voir simplissime. Je devrais peut-être postuler comme journaliste sur une chaîne info remarquez !! Car dans tout ça, le groupe a tenté des vocalistes masculins, féminins bref la formule musicale d’On Thorns I Lay a considérablement évolué. La démarche artistique est par définition à valoriser mais on comprendra aisément la difficulté pour les fans à suivre le mouvement. Reste que la trajectoire du groupe m’a fait songer à un Paradise Lost, entité bien plus populaire mais au parcours là aussi sinueux avant – coïncidence ? – un retour aux basiques et de fait un succès bien présent. Plus globalement, je serai presque tenté de dire que la scène gothique des 90’s a sérieusement décliné dans les années 2000 et semble être revenu quelque peu, sans avoir retrouvé le succès de l’époque.

Long détour que ce premier paragraphe mais difficile de ne pas aborder avec ce groupe dont l’historique est assez original. Ce nouvel album, le dixième sauf erreur de comptage, porte le nom du groupe. Hommage au fait que le groupe revienne à son style original ? Manque d’inspiration ? (cette explication me plairait par sa remarquable et absurde simplicité). Six titres et une atmosphère typique metal gothique. Tout le scope est brassé entre belles mélodies lugubres et oniriques, growls caverneux bien extrême, voix féminines, influences orientales (Grèce oblige), riffs pachydermiques bien doom et autres bien death. Bel équilibre final entre doom, ambiances gothiques et death qui envoie du steak. Très clairement, On Thorns I Lay effectue une forme de synthèse de ses capacités de composition en revenant à ses fondamentaux mais avec une belle maturité. Finalement, le recours à un titre d’album éponyme fait donc sens et mon mauvais esprit d’y voir un manque d’inspiration ne me fait pas honneur. Reste qu’avec ces six pistes, On Thorns I Lay balaie à merveille ce style et ils sont à féliciter.

Longtemps difficile à suivre de par son parcours par trop tortueux au sein de ce qu’on pressent être des évolutions personnelles ainsi que peut-être, mais là c’est une hypothèse personnelle, d’un contexte compliqué dans une Grèce dont on sait qu’elle a connu et continue de connaître des années difficiles depuis le tournant du millénaire. Pour en revenir à ce disque, il offre un bien bel aperçu d’un On Thorns I Lay revenu à ses premières amours gothiques, et surtout, nous avons là un bon disque dans un style qui a retrouvé de belles couleurs (lugubres va sans dire !) depuis une grosse dizaine d’années. 

Tracklist de On Thorns I Lay :