On Thorns I Lay, groupe grec formé au début des années 90 et que l’on croyait disparu au milieu des années 2000 est revenu il y a cinq ans. Pour être franc, le seul album que je possède d’eux est Crystal Tears (1999) qui ne m’avait pas emballé plus que ça mais qui, comme nous allons le voir, est stylistiquement très éloigné de ce nouvel album.
En effet, Aegean Sorrow, ce nouvel opus du groupe (et second depuis leur retour) est un peu une surprise, si l'on s’attendait à retrouver le groupe que l’on a connu il y a une quinzaine d’années en tout cas. Il faut quand même préciser que On Thorns I Lay a assez souvent changé de style tout au long de sa carrière, on peut donc aussi ne pas être surpris.
Ici, plus aucune trace d’éléments gothiques présents sur Crystal Tears comme le chant féminin et les violons. Plus de tendances à verser dans la pop rock non plus comme sur les albums suivants (Future Narcotic que j’avais écouté à l’époque et avec lequel j’ai définitivement décroché de ce groupe, Angel Dust et Egocentric). On Thorns I Lay privilégie maintenant le gros son et le côté le plus sombre de sa musique.
Oui, sombre, c’est le mot. La voix gutturale à souhait de Stefanos, libre de toute réplique féminine aujourd’hui, arrache tout sur son passage. La rythmique forme une ossature bien doom, les guitares amènent ce qu’il faut de mélodie (Aegean Sorrow, Erevos, In Emerald Eyes). On peut aujourd’hui rapprocher la musique des Grecs de celle de groupes de Doom Death scandinaves tels que Rapture ou Swallow The Sun. Le début d’album s’inscrit complètement dans cette démarche.
Et puis on arrive au titre Olethros qui est en deux parties et qui marque une cassure dans cet album. Si la première partie reste dans le style de ce qui précède, le démarrage de Olethros part II, avec guitares acoustiques sur lesquelles Stefanos utilise une voix chuchotée me fait penser à du Godgory. L’ambiance commence à changer et à partir de la septième piste, on plonge plus profondément dans le mélancolique avec synthés, retour du violon, voix claire doublée (The Final Truth), guitares acoustiques et voix chuchotée (A Sign Of Sadness), piano et cordes (Skotos)… étrange, on a l’impression de ne plus écouter le même groupe sur ces derniers titres. Même si cette dernière partie d’album n’est pas dénuée d’intérêt, je lui préfère le début, plus rentre-dedans.
Oubliez Crystal Tears, oubliez Future Narcotic, Angel Dust et Egocentric, le On Thorns I Lay 2018 n’a plus grand-chose à voir en retrouvant le Death Doom mélancolique de leurs premières livraisons et en nous proposant, du coup, une musique bien plus captivante que celle qui fut la sienne durant la première moitié des années 2000.
Tracklist de Aegean Sorrow :
01. Intro 02. Aegean Sorrow 03. Erevos 04. In Emerald Eyes 05. Olethros Part I 06. Olethros Part II 07. The Final Truth 08. A Sign Of Sadness 09. Skotos
|