Artiste/Groupe:

Oddland

CD:

Vermillion

Date de sortie:

Mars 2022

Label:

Uprising! Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

18/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Super album que Vermillion, le troisième LP studio des Finlandais de Oddland. Une sortie pur prog qui fait plaisir à écouter et réécouter. D’autant plus que les sorties du groupe se font relativement rares. Créé en 2003, le groupe produit peu. Après l’excellent, et très PoS, The Treachery of Senses sorti en 2012 (que je recommande chaudement) et le plus djent et exploratif Origin (2016, que je conseille aussi aux amateurs de prog plus extrême), Oddland nous fournit là une merveille d’album où les amateurs de metal progressif scandinave retrouveront les muscles de Pain Of Salvation, le côté mélodieux de Leprous, l’inventivité et le groove d’Opeth mais aussi l’approche hyper progressive-agressive de Tesseract. Un album relativement court qui vous prend les tripes et vous les secouent. Musicalement irréprochable, le quatuor de Turku démontre une maîtrise presque totale de son sujet. Certainement un des albums prog de l’année selon moi.

Vermillion, c’est deux parties distinctes ; mais pas une face A et une face B. Non, c’est avant tout un voyage au sein des cinq chapitres de Vermillion : Arrival, Below, The Walls Of The Mind, Feed The Void et Emancipator. Cinq titres qui vous tiennent par la main, et vous font passer à travers différents sentiments humains.

Toutefois, limiter l’album à ces vingt-six minutes serait faire grand tort aux trois titres qui le complètent. Alors pour être certain de ne pas vous lâcher avant la fin, je vais commencer par ceux-ci. Les deux minutes du calme, acoustique et spatial Pathway vous ramèneront d’abord sur terre. L’occasion d’apprécier aussi la superbe voix de Sakari Ojanen. Puis d’enchainer avec le génialissime et tribal Resonance. C’est haché, brillamment supporté par la batterie de Ville Viitanen et délicieusement complexe. Les lignes instrumentales et de chant se mélangent, s’ajoutent et se reséparent aussi vite pour offrir la place libre aux riffs et à Unity, un titre de fin qui mettra tous les amateurs de prog d’accord (à commencer par les fans de Tesseract). Moi en tout cas, c’est tout ce que j’aime. Arythmie logique, atonie harmonique, le tout supporté par la voix de Sakari et la basse de folie de Joni Palmroth. Et bien sûr, il y a aussi les guitares et la batterie, mais j’y reviendrai plus tard. Franchement un des titres les plus stimulants entendu depuis assez longtemps. Mais avant, bien avant, il y a les cinq chapitres de Vermillion. Tout d’abord le court, fusion, un brin jazz et ultra musical Arrival. Une mise en bouche qui fait saliver, et qui prend un peu par surprise par sa douceur et ses autres instruments (piano, violon) en fond.

Fondu-enchainé sur Below. Ouvert comme un titre ethno-metal, l’atmosphère se fait soudain plus sombre, plus agressive. La transition est aussi réussie qu’étonnante. Du Opeth ou du Meshuggah en puissance. Le titre vous prend par son volume, presque mystique ; une grande messe, avec en point d’orgue, les lignes dingues de guitares et de voix. C’est complexe, mais à la fois simple et limpide. Brillant. Fondu encore, pour plonger dans l’enfantin The Walls Of The Mind. Bienvenu au pays des merveilles, celui d’Alice, ou celui d’Aladin. Un rêve qui se transforme en cauchemar avec le changement de rythme, et l’omniprésence soudaine de guitares et de la batterie. Ici encore la partie rythmique est incroyable, laissant les guitares de Sakari et Jussi Poikonen s’amuser pour produire l’imaginatif. Et ce autant dans le doux, comme dans la partie un brin médiévale-acoustique, dans les riffs simples et aériens que dans les zones du bruit plus stressantes. Saut cette fois dans le très progressif Feed The Void. Variations de voix et de rythme donnent un aspect vraiment unique au produit. Des mélodies plus heavy doublées d’une rythmique prog, puis un saut dans l’atmosphère arabo-hispanisante teintée de jazz et revenir dans le monde initial prog mais mélodieux. Epatant. Enfin, arrivée dans le positif, lumineux et libérateur Emancipator. Un titre qui me donne, malgré le volume des guitares, une immense impression de gaieté. Franchement incroyable, tant au niveau musical qu’à celui de la voix. 

Si vous aimez le prog, jetez-vous sur Vermillion. Un album incroyable, teinté de touches ethno, rock, heavy et folk. Un album qui, je l’espère, permettra à Oddland d’être reconnu à son réel niveau ; celui d’un acteur majeur de cette scène musicale.

Tracklist de Vermillion :

01. Vermilion Pt.1: Arrival
02. Vermilion Pt.2: Below
03. Vermilion Pt.3: The Walls Of The Mind
04. Vermilion Pt.4: Feed The Void
05. Vermilion Pt.5: Emancipator
06. Pathway
07. Resonance
08. Unity

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !