Artiste/Groupe:

Noveria

CD:

The Gates Of The Underworld

Date de sortie:

Aout 2023

Label:

Scarlet Records

Style:

Power Prog Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

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Presque quatre ans (à deux mois près) après Aequilibrium, les Italiens de Noveria reviennent avec leur quatrième album nommé The Gates Of The Underworld. Quand il s’agit de livrer du powerprog épique et racé, servi par un gros son et des musiciens plus qu’habiles, ce groupe - ceux qui l’ont déjà écouté le savent bien - possède un savoir-faire indéniable. Cette nouvelle livraison ne viendra pas contredire cet état de fait.

Un petit point rapide sur le line-up qui a subi une modification : le batteur Omar Campitelli (qui jouait sur les trois premiers disques de Noveria) a été remplacé par Davide Calabretta. A part cela, vous retrouverez les deux Francesco (Corigliano et Mattei, respectivement chanteur et guitariste), le bassiste Andrea Arcangeli et le claviériste Julien Spreutels. Comme ce fut le cas précédemment, la production est très dense et moderne (c’est toujours Simone Mularoni, guitariste de DGM, derrière la console) ! Le propos est toujours aussi puissant (la facette metal est plus exploitée que la facette progressive), sombre, mais encore un peu plus épique et symphonique que précédemment (ce que le titre et l’artwork de l’album pouvaient laisser présager). Ce qui change un peu cette fois-ci, c’est la durée des titres. Les nouveaux morceaux sont légèrement plus développés et dépassent souvent les six minutes, parfois de quelques secondes, d’autres fois d’une, deux voire quasiment trois minutes... sans oublier la chanson titre qui n’est autre qu’un monstre de douze minutes trente. Les fans ont dû attendre cette galette un certain temps mais on pourra dire que Noveria a fait en sorte de ne pas les léser niveau quantité en leur offrant son opus le plus long à ce jour (une heure sept au compteur).

L’aventure démarre de façon grandiose avec l’intro instrumentale Heritage. Orchestrations symphoniques en avant, ambiance épique à souhait, le groupe sort l’artillerie lourde dès les premières secondes, une chorale accompagne le tout... Niveau mélodies, style, son, on pense fort à Symphony X. Ca ne rigole pas... Et pas davantage sur le titre suivant, le puissant Origins qui vous embarque pour quasiment neuf minutes de grand huit power métallique. Riff acéré, ambiance travaillée, chant de qualité (Corigliano, en plus d’avoir une voix agréable, assure... ses lignes rappellent ici un peu celles qu’on peut entendre chez DGM, soit dit en passant). Descent poursuit sur une lignée semblable et accueille un invité que les fans du genre ne connaissent que trop bien : Fabio Lione (Angra, ex-Rhapsody Of Fire). Le gros refrain mélodique et mémorable est très représentatif de la recette de Noveria : on vous bombarde de riffs ou rythmiques puissantes bien metal, d’arrangements divers, de duos guitare/clavier techniques et agiles... mais le tout doit rester mélodique et accrocheur. Et ça marche plutôt bien. Encore mieux quand le groupe ralentit le rythme comme sur la très réussie Venom qui ne devrait pas déplaire aux fans de Myrath (même remarque pour Ascent qui met en avant des mélodies plus orientales) ou Anima plus posée, touchante, progressive et dotée d’un super son de basse. On ne va pas citer toutes les pistes, la qualité constatée dès le départ persistera jusqu’à la fin du disque... mais on ne passera pas sous silence la chanson titre à l’intro Nightwishienne et au propos varié (il y a même un peu de growl sur quelques passages) et joliment développé sur une douzaine de minutes. Que les adeptes de speederie ne s’inquiètent pas : les entraînantes Overlord et Eternal sont là pour leur apporter leur lot de sensations fortes. Tout au long de l’écoute, on n’aura de cesse de se rappeler à quel point ces messieurs sont des virtuoses. 

Globalement, il n’y a pas à dire, The Gates Of The Underworld, c’est du sérieux, c’est de la qualité. Le niveau est haut. Un petit bémol vient cependant ternir l’ensemble... et ce bémol est exactement celui que j’avais déjà évoqué en 2019 : Noveria me fait souvent penser à d’autres groupes. Ces formations ont déjà été citées un peu plus haut dans cette chronique : Symphony X et DGM principalement (mais aussi Evergrey par-ci, Myrath par-là...). D’une certaine façon, on peut voir ça comme un compliment. Etre comparé à ces groupes, ça n’est pas rien. Mais voilà, bien que tout cela soit très bien fait et franchement solide voire impressionnant, ça manque un peu de singularité. Est-ce embarrassant au point de vous déconseiller d’y jeter une oreille ? Non, je ne pense pas, ce serait exagéré. D’autant plus que tout le monde ne sera pas forcément gêné de la même façon par ces ressemblances. Certains les accueilleront même peut-être à bras ouverts. A vous de voir. 

Tracklist de The Gates Of The Underworld :

01. Heritage
02. Origins
03. Descent
04. Venom
05. Revenant
06. The Gates Of The Underworld
07. Ascent
08. Overlord
09. Anima
10. Eternal

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