Aux Portes Du Metal : Chronique d'album metal Novembre Inox (Trip Hop Metal / Fusion)

Avant de me lancer dans cette chronique, j’ai d’abord demandé l’avis de mes collègues chroniqueurs afin de savoir si Novembre avait sa place sur votre webzine préféré. Ils m’ont répondu : si l’album te plaît fonce. Et quand on analyse cet album de Novembre, on est pile poil dedans : on peut dire que le groupe se trouve aux portes du metal.

Crée en 2016, l’entité Novembre compte deux méfaits avant cet album. Un premier album-demo éponyme sorti en 2016, suivi d’un EP Nacre en 2018. À noter que sur ce nouvel album on retrouve deux titres présents sur le premier album éponyme du groupe ré-enregistrés pour l’occasion : La Colline Silencieuse et Music Hall.

Olivier Lacroix est L’Amiral (chant), Jeremie Noël est Le Pendu (instrumental). Ces deux là ont créé une ambiance vraiment prenante, ou plutôt inquiétante, terrifiante, mais au combien intéressante. On pourrait parler ici de thriller metal. On se croit continuellement plongé en plein polar noir à la fois par l’instrumental ; les rythmes de guitare et de batterie sont en effet pesants, mélancoliques et amplis de suspense. Quand aux paroles de L’Amiral, elles sont absolument excellentes, noires et oppressantes, comme autant de coups de poignards assénés dans une ruelle sombre. Un parolier à la plume acérée qui fait penser à Reuno de Lofofora ou encore au groupe La Canaille. Dix titres comme dix polars différents, on pourrait presque prendre cet album comme une série musicale classée thriller.

Jack Knight est un bourreau du XVII siècle et l’inventeur du noeud coulant, Motel 6 présente un tenancier d’un hôtel miteux amateur de chair fraîche. Le décor est planté.

Musicalement, les instru du Pendu sont variées et intéressantes. Parfois c’est le piano qui est utilisé, parfois la guitare et la batterie, parfois certains samples comme sur Je, Tu. Mais quoiqu’il en soit on reste dans le domaine mélancolique, sombre. Et ça frappe juste. Pour peu qu’on rentre dans cet engrenage infernale, on est littéralement encerclé sans issue possible, on nage dans le bonheur dans cette mare de sang, on flotte dans l’air comme sur un nuage recouvert de tripes. Novembre n’a pas son pareil, calé sur un créneau original qui rajoute encore un peu plus l’envie d’être curieux, le chant phrasé en spoken word pourra en rebuter certains, je pense que Novembre c’est tout ou rien : on adore ou on n’aime pas. Moi j’adore. J’ai toujours adoré les paroliers de qualité qui chantent en français. En rajoutant une ambiance magnifiquement mise en musique, Novembre a tout bon. Un album qui sort des sentiers battus, original et prenant, sombre et déroutant. Un excellent premier long format qui place les bases, solides et lugubres. Bravo.