Nile

Artiste/Groupe

Nile

CD

Those Whom The Gods Detest

Date de sortie

Novembre 2009

Style

Death Métal

Chroniqueur

fifi59

Note fifi59

19/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E

Nile est un groupe de Brutal Death technique américain, formé en 1993, qui colore ses compositions d'éléments liés à l'Egypte Antique, ce qui constitue son originalité, sa marque de fabrique.

 Those Whom The Gods Detest est son sixième album.

Avant de découvrir celui-ci, je suis allé réécouter les trois précédents pour me replonger dans le style du groupe et l'ambiance de ses albums, histoire de voir s'il y avait des changements, des évolutions avec ce nouvel opus.

Autant le dire tout de suite, j'apprécie Nile mais j'avais mis du temps avant d'entrer dans les prédécesseurs de Those Whom The Gods Detest, j'avais moyennement accroché au début.

Cela allait-il se reproduire cette fois ?

 

Signalons d'abord que Karl Sanders (vocaux, guitare) a un projet solo et qu'il a sorti son second album (Saurian Exorcism) dans lequel il utilise des instruments traditionnels orientaux. Faire profiter Nile de cette expérience pour son nouvel album devenait alors une évidence, en procurant de nouveaux éléments, de nouvelles influences ! En complément des claviers, magnifiquement utilisés, des instruments particuliers, comme le Baglama Saz (qui est un luth turc), ont donc été intégrés.

 

L'album s'ouvre sur Kafir! et la première chose qui marque, c'est la production titanesque, ce qui constitue un atout de choc lorsqu'on pratique ce style musical ! J'indiquerai d'ailleurs que l'album est produit et mixé par Neil Kernon (qui officiait également sur Ithyphallic et qui a notamment travaillé avec Cannibal Corpse et Nevermore) et que c'est Eric Rutan (Morbid Angel, Hate Eternal) qui s'est occupé du son de la batterie (on sent d'ailleurs qu'un gros boulot a été fait sur cet instrument).

Kafir! est un titre intense, souvent rapide et particulièrement efficace, mais qui recèle également des passages très lourds, lents, agrémentés de vocaux orientaux masculins du plus bel effet, qui apportent un indéniable « plus » à la compo. Impressionnant, puissant, varié dans les tempos, incluant des atmosphères sombres, ce titre débute l'album de la plus belle des manières !

Hittite Dung Incantation est plus court et direct, mais aussi captivant, tout comme Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld.  

Utterances of the Crawling Dead, est un titre également fantastique, l'exemple frappant pour nous démontrer de manière éclatante à quel point George Kollias (batterie, percussions) est phénoménal, son instrument s'avère fondamental, surpuissant, soumis à toute une série de tempos...mais on retrouve ça sur tout l'album !

Those Whom the Gods Detest débute par un passage acoustique oriental très mélodique avant de partir vers des horizons rapides et brutaux, bien entendu contrebalancés par des passages lents et atmosphériques. On remarquera deux passages avec superposition des vocaux Death (j'en profite pour indiquer que Karl Sanders et Dallas Toler-Wade sont impressionnants sur l'album) et clairs, ce qui apporte une originalité supplémentaire. Les passages instrumentaux sont franchement passionnants, incisifs et redoutables (mais cela est valable pour tous les titres).

4th Arra of Dagon débute par une intro orientale, rapidement relayée par les aspects typiquement Heavy du groupe, version mid-tempo ou lente, l'intensité ne faiblit pas...et ne faiblira jamais !

Yezd est strictement instrumental, à base d'instruments traditionnels et de vocaux orientaux, il permet une respiration agréable à ce moment de l'album...avant de repartir de plus belle avec Kem Khefa Kheshef, qui inclut cette rapidité chère au groupe, auquel succède, dans le même esprit, The Eye of Ra.

Enfin, Iskander D'hul Karnon vient clore l'album, c'est un titre assez mélodique, très varié au niveau des ambiances et des tempos.

 

Pour répondre à la question initiale, dès le début j'ai accroché et cela ne s'est jamais démenti tout au long de l'écoute. Je pense, pour faire court, que Nile a réalisé là un album parfait ! J'ai beau l'écouter, je ne m'en lasse pas, Those Whom The Gods Detest est tout simplement démentiel !

La production de l'album est percutante et puissante, elle constitue, à mes yeux, la meilleure de la discographie de Nile !

TOUS les titres de l'album, qui se révèle plus varié que les précédents opus, sont excellents, les orchestrations présentes (mais pas omniprésentes), parfaitement intégrées, sont là pour installer les ambiances sombres, tout comme les impeccables vocaux orientaux. Ces éléments apportent beaucoup, que ce soit au sein des morceaux ou en intro. L'interprétation est magistrale, les compositions sont impressionnantes et fascinantes de bout en bout.

Enfin, pour couronner le tout, l'artwork est (comme toujours) superbe.

Si je pouvais émettre un petit souhait, ce serait que, pour le prochain album, les orchestrations et vocaux orientaux soient encore plus développés !

Technique (mais jamais rébarbatif), intense, agressif, puissant, varié, atmosphérique, épique, cet album est un Monument du Death Metal et Nile est définitivement, avec Those Whom The Gods Detest, dans le peloton de tête des meilleurs groupes du genre !

 

Titres présents sur l'album :

01 - Kafir! (06:50)
0
2 - Hittite Dung Incantation (03:48)
03 - Utterances of the Crawling Dead
(05:09)
04 - Those Whom the Gods Detest
(08:07)
0
5 - 4th Arra of Dagon (08:40)
0
6 - Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld (03:32)
0
7 - Yezd Desert Ghul Ritual in the Abandoned Towers of Silence (02:33) 
0
8 - Kem Khefa Kheshef (06:18)
0
9 - The Eye of Ra (05:01)
10 - Iskander D'hul Karnon (06:41)