C H R O N I Q U E

Les opéras Metal ont la cote depuis le succès d’Avantasia et on en voit pas mal fleurir dans les bacs des disquaires, notamment ces temps-ci. Beaucoup de musiciens sont tentés par l'aventure. Timo Tolkki actuellement, Heleno Vale avec son Soulspell il y a quelques mois et voici maintenant celui de Andreas Nergard.

Andreas Nergard, tout le monde connaît, non ? Non ? Moi non plus pour tout vous avouer (du moins, avant cette chronique). Alors d’où sort-il, ce jeune musicien qui a composé ce nouvel opéra Metal ? Eh bien de Norvège mais à part ça, il s’agit d’un inconnu pour le plus grand nombre (il fait partie du groupe Rudhira pour ceux d’entre vous qui connaîtraient). Son CV est donc peu fourni et vous vous demandez comment un jeune musicien, si peu connu, peut recruter des musiciens chevronnés pour venir l’épauler ? Moi aussi pour tout vous dire. Car, évidemment, tout Metal opéra qui se respecte doit comprendre une cohorte d’invités prestigieux.
Eh bien la notoriété naissante de notre jeune musicien ne l'a pas empêché de récupérer quelques célébrités de la scène Metal pour son projet. Ainsi, nous voyons défiler sur cet album quelques chanteurs connus de la scène Metal comme Mike Vescera (Malmsteen, Loudness), Göran Edman (Malmsteen aussi) ou Ralf Scheepers (Primal Fear). Quelques-uns sont un peu moins connus mais néanmoins, leur nom (ou celui de leur groupe) résonnera peut-être à vos oreilles : Tony Mills (TNT, Shy), Andi Kravljaca (Seventh Wonder, Silent Call), Age Sten Nilsen (Wig Wam), Nils K. Rue (Pagan’s Mind) ou David Reece (Accept, Powerworld). D’autres enfin font figure d’inconnus (en tout cas, pour moi) mais sont tout de même là : Michele Luppi et Ole Martin Moe Thornaes (Rudhira, soit le groupe où officie Andreas).
Il s’est ausi offert les services d’une chanteuse d’opéra, une vraie (Sunniva Unsgard).
Au niveau des musiciens, on trouve aussi quelques guitaristes comme Helge Engelke (Fair Warning, Dreamtide) ou Stig Nergard (Tellus Requiem) venus poser un solo ici ou là. Pour le reste, c’est Andreas qui a tout enregistré (claviers, basse, batterie).
Voilà pour le personnel.
Le contenu maintenant. Car aligner des invités, c’est sympa, mais le plus important reste les compositions, non ? Il faut savoir écrire de bonnes chansons, avec des mélodies accrocheuses et des refrains qui font mouche. Et là, tout le monde ne s'appelle pas Tobias Sammet. Tout le monde ne peut pas, du premier coup, offrir un Metal Opera ou un Days Of Rising Doom (superbe opéra Metal de Aina que je vous recommande d’écouter, au passage).
Déjà, la mise dans le bain est trop longue. Le premier morceau dure neuf minutes. Le chant n’apparaît qu’au bout de cinq minutes, sur fond de musique très calme, ça ne décolle pas. Il ne met donc pas forcément dans de bonnes dispositions pour la suite de l’écoute de cet album.
Ca démarre donc vraiment, en ce qui me concerne, avec le second titre, A Question Of God. C’est déjà beaucoup plus sympa au niveau du rythme mais pas génial au niveau de la mélodie.
Avec le morceau suivant, introduit au violon, on retombe sur un tempo peu enlevé. Le solo de guitare est en revanche très sympa. Les chanteurs se suivent mais j’ai bien du mal à discerner la voix de untel ou untel sans le livret (que je n’ai pas), d’une part parce que la plupart sont des chanteurs que je ne connais pas bien et d’autre part, certains ont des voix assez proches les unes des autres. Le seul que j’ai reconnu sans l’ombre d’une hésitation est Ralf Scheepers, qui apparaît sur le dernier morceau.
Avec Hell On Earth, on se réveille de nouveau. Mais si le rythme est plus entraînant, il manque toujours un refrain marquant, une mélodie à laquelle se raccrocher. C’est, à mon avis, le défaut principal de cet album. Et puis je trouve le rythme de cet album globalement peu énergique (excepté sur les deux morceaux cités) car les deux titres qui concluent cet album (près d’une demi-heure à eux deux) ne sont pas non plus très énergiques.

Si musicalement et au niveau de l’interprétation des différents chanteurs, il n’y a rien à dire, Memorial For A Wish est un album que j’ai écouté sans réel plaisir et sur lequel je n’ai pas franchement envie de revenir. Attention, loin de moi l’idée de dénigrer le travail d’un musicien, d’autant qu’on sent bien que du travail, il y en a eu pour la conception de cet album. C’est pourquoi j’utilise le "je". Ce n’est pas un mauvais disque, je le répète, c’est juste que je me suis ennuyé à son écoute. Sans doute que d’autres auront un point de vue complètement différent du mien, c’est pourquoi je vous encourage à aller écouter des morceaux sur le net pour vous faire votre propre opinion sur cet album.

Tracklist de Memorial For A Wish :

01. Twenty Years In Hell
02. A Question Of God
03. Is This Our Last Goodbye
04. Hell On Earth
05. An Everlasting Dreamscape
06. Nightfall
07. Angels
08. Requiem

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