Il ne faut surtout pas se fier aux apparences mais à son propre instinct. La première rencontre avec Destination Unknown de Neon Rider avec la pochette du disque n’augure rien de bon. Avec une saturation du violet, une voiture type Mustang futuro-old school et un personnage tout droit sorti d’un mauvais remake de Robocop, franchement ça donne pas envie d’aller plus loin, mais comme je le disais à l’instant, mon instinct me dit qu’il faut y aller, alors allons-y ! Neon Rider nous vient tout droit d’Argentine et s’est formé courant 2020, année qui je le rappelle aura vu la terre entière sur pause pendant de nombreuses semaines, ce qui aura permis l’éclosion de pas mal de groupe, et nous sommes en plein dedans ici. C’est donc l’histoire de deux potes guitaristes Hernan Cattaneo et Marcos Nieva Green qui, pendant cette période des plus moroses, décident de monter un projet hard rock tendance FM. Et là le duo se gratte la caboche en se disant « mais c’est pas un simple passe temps qu’on tient, mais un sacré projet de groupe avec de bons trucs ». Ni une ni deux, le duo s’étoffe avec Bruno Sangari au chant, Daniel Bravo à la basse et Pablo Ureta aux futs. C’est donc au complet que Neon Rider balance son premier album Destination Unknown, onze titres qui devraient faire parler la poudre. Pour nos estimés lecteurs peu avides de hard FM, et je peux entendre qu’ils sont quelques-uns, il faut passer outre les deux premiers titres Neon Rider et Feel The Magic, qui s’acoquinent parfaitement à l’artwork, les claviers en avant, un refrain un peu convenu, mais quand on se penche dessus il augure une suite intéressante avec des parties de guitares plutôt musclées, et ceux qui prolongeront l’écoute ne vont pas le regretter.
L’album prend un tournant beaucoup plus hard rock que hard FM, le chant de Bruno Sangari fait penser à Bruce Dickinson des années mi-eighties, les riffs de guitares sont aiguisés (le solo de Unleash Your Fire est phénoménal), et le son prend un tournant qui aurait eu toute se place dans l’univers NWOBHM. Le groupe ne s’arrête pas en si bon chemin et sort aussi des sentiers battus sur I Lay My Life In Rock N Roll, morceau hard teinté old-school un brin lourd et tempo plus lent qui nous envoie à des années lumières des titres précédents, mais qui frappe toujours dans le mille. Il n’en reste que Neon Rider propose un hard FM dont le son et surtout les guitares le classe plus du côté hard que FM, My Time To Say Goodbye en est l’exemple type, mais bon sang qu’est-ce que c’est efficace et à chaque fois on a droit à un solo qui vous ferez grimper aux arbres. Pour déménager ça déménage. Et si le groupe se laisse aller à la classique ballade dispensable sur One And Only, penchons-nous plutôt sur la conclusion de ce Destination Unknown et le titre Riders Of The Night, encore du très bon, limite speed (mais légèrement j’en conviens) sur lequel on peut entendre chanter une chorale d’enfant composée de Valentino Sangari, Sofia Cattaneo, Leandro Guzzman Nieva, et Julieta Nieva Rodriguez. Les enfants de qui, vous n’avez pas une petite idée ? Clin d’œil super sympa pour boucler la boucle et mettre la nouvelle génération à pied d’œuvre.
Moi qui pensais ne jamais dire que le confinement de 2020 aura eu de bons côtés, force est de constater que nous sommes en plein dans le contre-exemple avec Neon Rider qui frappe fort pour un premier opus bougrement plaisant.
Tracklisting de Destination Unknown :
01. Destination Unknown 02. Neon Rider 03. Feel The Magic 04. Unleash Your Fire 05. I Lay My Life In Rock N Roll 06. Compass Rose 07. Surreal 08. My Time To Say Goodbye 09. Standing By The Edge 10. One And Only 11. One Night In The Big City 12. Riders Of The Night