Une sortie de Negative Plane, c’est pour ma part un événement majeur dans le monde de l’extrême d’esthète, ni plus ni moins. Parce qu’en l’espace de deux albums, sortis respectivement en 2006 et 2011 (imaginez la patience des fans), ils ont réussi à imposer leur style mais à redonner une dynamique à la faction la plus rétro du black, inspirée de ce qu’on appelle désormais la première vague, encore alimentée par le heavy doom et le thrash. Les compos sont longues, riches, fouillées, classieuses et toujours remarquablement construites. Et c’est exactement ce qu’on retrouve sur ce dernier en date, dans ce style qui leur a tellement réussi sur les deux premiers albums et qu’on reconnaît maintenant sans difficulté. Le premier morceau est édifiant à ce titre : il a beau faire dix minutes, il n’y a pas de fioriture ni de passages léthargiques qui font traîner pour le plaisir, juste du très bon riff mélodique ; histoire de poser un peu l’atmosphérique, on note une accalmie en milieu de morceau, mais qui repart assez rapidement sur une tendance très sabbathienne, que les nostalgiques du heavy classique apprécieront à sa juste valeur. On remarquera également que le groupe aime bien la polyrythmie et les mesures qui ne font pas toujours quatre temps. Chaque morceau pourrait être décortiqué, tant ils sont faciles à individualiser et en ce qu’ils possèdent chacun de nombreux plans mélodiques marquants. Je reste tout de même impressionné par le dernier morceau, qui termine à plus de seize minutes, très inspiré de heavy classique et qui prend tout son temps pour arriver à un final somptueux avec cette ligne mélodique de guitare qui continuera de me hanter encore longtemps. Sans être particulièrement violent ou brutal, Negative Plane arrive à cultiver une aura occulte de tous les instants, à l’instar des pères fondateurs du black, qui ne tentaient pas forcément de rivaliser de vitesse et de technicité pour parvenir à créer une musique fondamentalement extrême et evil. Un nouveau chef-d’œuvre pour ce combo de New York et qui sera probablement dans mon top cette année. 
Tracklist de The Pact... : 01. A Work To Stand A Thousand Years 02. Poison And The Crucifix 03. Three Turns To The West 04. The Wailing Of The Immured 05. Even The Devil Goes Into The Church 06. The Other Door 07. And So It Came To Pass
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