Décidément, ça bouge dans la Klonosphère en ce moment et dans un spectre des genres assez larges, ce qui est toujours agréable. Voici donc Nebuliseur : « appareil permettant de transformer certains liquides en un nuage de particules extrêmement fines » Ho la la, excusez-moi avec toutes ces consignes sanitaires, je dérape complément et j’oublie que l’on est ici pour parler musique ! Et contrairement à beaucoup de choses que nous pouvons lire ou entendre en ce moment, je vais pour ma part vous parler de qualités. Voici donc Nebulizar, groupe de métal « progressif » composé de trois membres, Rodolphe à la batterie, Robin à la basse et au chant, et Guillaume à la guitare et au chant. Deux chants, deux ambiances que ce soit en growl ou en clean, les deux voix (une aigue et une grave) sont très complémentaires et peuvent faire écho à Black Bomb A ou encore Psykup. La voix aigüe me fait d’ailleurs écho à Poun sur le clean et à Julien sur les parties plus agressives, donc plutôt pas mal. La puissance vocale qui se dégage de ce duo est une des qualités de ce trio.
 Les influences revendiquées par le groupe sont vastes : « allant du thrash, en passant par le Death métal, l’atmosphérique et le progressif (Slayer, Strapping young lad, Dissection, Tool, Gojira, Faith no more, Nevermore etc) Les textes -en anglais- gravitent autour des sujets de la mort, l’influence humaine sur la Planète et la poésie. » Apprehension déborde bien de styles et de genres différents sur les neufs titres que compose l’album. Et à la lumière des groupes cités, je peux vous assurer qu’ils en ont mangé des kilomètres de sillons pour ensuite composer leur musique. Prenez A Distant Area, la première minute me fait tout de suite penser à B.Y.O.B. de SOAD, ce riff sautillant et rentre-dedans à la fois est terriblement efficace. Les voix apportant chacune leur agression sonore et se complètent à merveille. Le tout soutenu par un jeu de batterie ultra carré en, pensé comme un soutien, pas comme un rouleau compresseur. Quant au jeu de basse, il peut être aussi bien direct que plus subtil avec quelques slaps bougrement bien placés. C’est comme la moutarde, c’est fin et fort à la fois.
Mais c’est bel et bien la musique qui porte à bout de bras cette galette. Par exemple le petit côté Djent sur No Choices et ce long passage sans chant qui martèle son riff. Live Through Me fait un passage remarquable par la case Death et Proctor's Ledge "thrashe" en plein dans ta face. La base se trouve entre ces deux styles, qui même si ils ne sont pas les seuls à être présent sur cette galette, mais sont clairement les plus présents. Mais le titre qui a le plus retenu mon attention c’est Cleanse The Parasites, un titre totalement fou à placer entre Psykup et Manimal. Cette déferlante sonore, couplée à une créativité déroutante, plus le chant ultra carré qui enfoncent le clou ! Un départ tout en douceur qui ne laisse pas présager la suite, un passage rouleau compresseur tout en triolet, et ce pont, quel pont, ce n’est pas compliqué j’ai eu l’impression d’être dans la tête d’un musicien schizophrène, une grosse et belle claque !
Nebulizar me renvoie aux groupes de la deuxième partie des 90’s et qui ont été des déclencheurs, dans mon parcours de Metalhead, vers d’autres styles plus fouillés et surtout ne se contentant pas d’une étiquette unique. Et même si certains passages me semblent un brin étirés, c’est avec un grand plaisir que je retrouve cet état d’esprit novateur qui permet toujours de faire avancer les dogmes musicaux. Nebulizar évite l’effet « dixième album déjà entendu » et a su digérer ses multiples influences pour mieux les réécrire. Un album dont il serait dommage de se priver. Tracklist de Apprehension : 01. Aum 02. A Distant Area 03. Live Through Me 04. With Eternal 05. Cleanse the Parasites 06. Proctor's Ledge 07. No Choices 08. Warmheart 09. Resonance
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