L’expérience de mort imminente, le retour d’entre les morts, la lumière blanche avant le grand saut…tout un verbatim expliquant le near death expérience, bref un truc qui risque de ne pas nous faire sauter de joie et qui n’apporte pas de gaité sur le papier. Near Death Experience est un groupe nantais formé en 2022, et pourtant j’avais déjà entendu un groupe se nommant pareil ce qui a provoqué chez moi une certaine confusion, et effectivement ce patronyme à plusieurs fois été utilisé. Donc recentrons nous sur le combo présent, nantais comme je viens de le dire, composé de Mathieu Bonfardin à la guitare, basse, batterie, claviers et compositeur (rien que ça !) et Anne Soazig Couëdel (si elle n’est pas bretonne je ne comprends plus rien) au chant. C’est avec un mélange de doom gothique mélancolique que le groupe nous balance leur premier opus Brief Is The Light, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on est là pour rigoler au sens le plus littéral du terme. Si leur patronyme borde bien le sujet, l’artwork va dans le même sens avec une image des plus flippantes, le son va suivre les mêmes codes pour rester dans le thème. C’est sombre, mélancolique, et attention ça vous foutrait presque le bourdon si vous n’êtes pas dans un bon jour. L’album commence déjà par un instrumental avec un bruit de pluie tout le long, des guitares trainantes et un son lourd qui nous envoie direct vers le côté obscur. Ce titre plante le décor de ce qui va suivre. Le duo va accentuer le côté sombre de leur projet sur No Tomorrow et Brief Is The Light avec toujours ces guitares très lourdes, la présence d’un piano qui ne va pas aller vers la lumière et une certaine lenteur très doom sur les compositions.
L’influence de The Gathering est indéniable et la comparaison s’en ressent sur chaque titre. Et pourtant quelque chose m’interpelle dans cet univers très sombre, le chant d’Anne Soazing vient se poser sur les chansons comme un plume. Une voie claire et très douce qui contrebalance avec le reste ce qui confère à Near Death Experience une singularité particulière car avec ce type de musique on s’attendrait a un bon growl masculin et c’est parti pour du death metal. Mais là force est de constater que ce choix s’avère plus que judicieux, même si au final ce dernier apporte un côté lumineux et poétique sur As Life Fades. Et c’est là que la mayonnaise prend et laisse l’auditeur dans un sentiment de malaise car on oscille entre la lumière et la nuit sans savoir ou aller.
Si les titres Her Wonded Soul et A Voice In The Dark sont assez similaires avec toujours ces guitares trainantes et ce faux rythme qui donne un côté légèrement doom à l’ambiance, The Neverending Journey, tout en conservant l’esprit des titres précédents offre un plus grâce à la présence bien trouvée du piano, mais surtout à ce bruitage qui fout les jetons en intro où on se croirait dans un hôpital, dans une chambre où la mort rode et attend le bon moment pour intervenir et débrancher les fils. C’est tellement étrange que ça nous transporte au-delà de la musique pour un voyage que peu ont vraiment envie de faire. Vous l’aurez compris, ce Brief Is The Light n’est pas facile d’approche, dérange, nous emporte dans des endroits qu’on n’a pas vraiment envie d’explorer, fait réfléchir, et ce choix de Near Death Experience fonctionne puisqu’à chaque écoute l’auditeur risque de se demander pourquoi avoir recommencé ? Et pourtant le bouton play enfoncé, on se replonge dans l’univers flippant du groupe. Etrange, mais délicieusement addictif.
Tracklisting de Brief Is The Light :
01. And Then There Was Silence (intro) 02. No Tomorrow 03. Brief Is The Light 04. As Life Fades 05. Stolen Seasons 06. Her Wonded Soul 07. A Voice In The Dark 08. The Neverending Journey 09. Dreaming Of Oblivion 10. And I Return To Nothingness (outro)