Très joli second album rock progressif que ce Metemosychosis des Italiens de Nautha. Simple dans sa structure, un brin rétro dans son style mais totalement droit dans ses bottes musicales, le trio romain est une belle découverte de cette première moitié d’année. Avec des titres pour la plupart longs mais variés, Metempsychosis tape juste, en autorisant chaque ligne musicale à trouver sa place. Sans en lien de filiation direct avec l’un ou l’autre des grands groupes qui ont fait, ou font encore, du rock, certaines consonances musicales proposées feront penser à Pink Floyd, Oasis ou encore U2. Rien de net, mais des impressions principalement liées aux ambiances et aux riffs de guitare.
Tiens parlons-en de cet instrument. Antonio Montellanico, le chanteur bassiste et donc guitariste du groupe, ainsi que Pierpaolo Cianca font un excellent travail tout au long des 47 minutes du disque. Leur propension à délivrer des lignes musicales adaptées à l’atmosphère et au rythme des titres est remarquable. C’est cohérent avec la partie rythmique, et cela remplit l’espace sans pour autant nuire aux autres lignes mélodiques, surtout celles chantées. La partie rythmique est tout aussi irréprochable. Giorgio Pinnen à la batterie mène à la baguette tout ce petit monde, et donne l’ambiance de fond des titres. Soit rock pur, soit plus groove ou encore moins franche pour les titres plus planants, la rythmique de Nautha est pour beaucoup dans la cohésion de ce qui est délivré. Finalement, il est important de donner également un « well-done » au chanteur. Aux chanteurs devrais-je dire, car si la majeure partie du job est fait par Antonio Montellanico, son association avec une voix féminine sur Heracleion, Laguna et Kata Kumbas, est juste parfaite.
Si ce n’est le court Metempsychosis, qui égrène sa mélancolie sur une fine ligne de clavier, les autres titres eux montrent les muscles. Moi j’ai eu un petit coup de cœur pour Cerbero. Le son lourd du titre est parfaitement complémenté par l’excellent boulot fait par Antonio sur la ligne de chant. C’est varié et mouvant. Royal. Tout comme Samat qui clôture l’album. Plus progressif et plus rock anglais, le titre offre un visage intéressant, où une certaine dissonance côtoie avec succès les changements de rythmes et une mélodie tout en retenue.
Les titres de la première partie de l’album offrent eux une vision de la base musicale des trois romains. Sur plus de 32 minutes, les ambiances vont se succéder. Le rock psychédélique progressif et musclé de Heracleion, est suivi par du desert rock solide ultra musical (Laguna) qui vous emmène vers des grands espaces. Le rock rempli de groove de Kteis est une machine à chalouper. Basé sur une loop rythmique aussi simple que classique et efficace, le titre réduit un peu le volume musical et va permettre au plus lent et old-style Kata Kumbas de remplir l’espace. Ce slow trouve parfaitement sa place et sert de lien entre la première partie et la seconde. Il apporte également un autre espace de jeu aux instruments, où tant la batterie, que la basse ou la guitare rythmique maintiennent une base solide sur laquelle la guitare mélodique et les claviers peuvent se reposer.
Nautha sera certainement pour moi, une des découvertes de l’année, et Metempsychosis un disque que j’éprouverai du plaisir à réécouter régulièrement. Un album simple et sans artifice, mais bourré de qualités et qui mérite que l’on s’y penche.