Nad Sylvan, ce nom évoque le respect pour quelques-uns, et le rejet pour d’autres, nous allons en voir les raisons. Les débuts de ce chanteur américano-suédois remontent au tout début des années 80, dans divers petits projets, sans que ceux-ci ne se réalisent pleinement. En réalité, le bonhomme est avant tout un claviériste (de grands talents), pour autant, c’est en tant que chanteur qu’il tente en 1983 de lancer sa carrière au sein d’un groupe, qui après avoir sorti deux singles, met fin à cette aventure n’ayant trouvé aucune maison de disques, pour signer le groupe.
Suite à cet échec, Nad restera une dizaine d’années, à travailler dans son studio, pour chercher son style et créer sa propre musique…il prend son temps le gars. L’influence du claviériste/chanteur se trouve dans les années 70 notamment avec des groupes comme Genesis, cela tout le monde le sait, et même reproché parfois (souvent), ce dont on sait beaucoup moins en revanche, est sa grande admiration pour Stevie Wonder, Eart Wind And Fire, Yes, et surtout Glenn Hughes. C’est en 2003 que les choses se précisent, en effet, il assiste à un concert du groupe canadien Genesis Musical Box, qui rend hommage à Genesis. Dès lors, il a trouvé sa voie, et se lance dans un projet de groupe, avec pour influence majeure le Genesis des années 70’
Il fonde alors, avec un autre fan de Genesis, le groupe Unifaun, cependant, il faudra attendre 2008 pour qu’un album voit le jour, passé sous le radar du grand public, mais pas d’un certain Roine Stolt. Cette rencontre provoquera la naissance d’un nouveau groupe plus abouti, du nom de Agents Of Mercy sous la direction de ce dernier. Ce nouveau projet, part en tournée en Europe et aux États-Unis, et sort entre 2009 et 2011 trois albums (dont un live). Les choses s’accélèrent quand il rencontre Steve Hackett en 2012, qui lui propose de chanter sur trois titres, de son Genesis Revisited II. Sa prestation lui vaudra de partir l’année suivante sur les routes de la tournée de promotion de cet album, où il tiendra le rôle de chanteur principal…si ça, ce n’est pas une sacrée promotion et reconnaissance.
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Micro qu’il tiendra également cinq ans plus tard sur la tournée Wuthering Nights Profitant de ce regain de popularité, Nad sort en 2015 son véritable premier album, objet de cette chronique. Que vaut donc ce Courting The Widow ? ...à l’écoute, dès les premières notes, un constat sans appel…nous sommes dans les années 1970 à l’époque du grand Genesis, que beaucoup considèrent comme étant le seul, le vrai, l’authentique, avec Peter. C’est troublant, car au-delà de l’aspect pompage que beaucoup reprochent au chanteur, il est vrai que la musique, l’ambiance, et la voix et chant du Suédois (un mixe entre Peter et Phil), vous rajeunit d’un seul coup de 40 ans. Mais la qualité de l’ensemble est d’un tel niveau que l’on oublie très vite cet écueil. Du reste, Steve Hackett, Roine Stolt, Nick Beggs (pour ne citer que ces trois-là) participent à l’aventure, ce qui de mon point de vue, crédibilise la démarche du chanteur et compositeur.
En définitive, il y a deux façons d’aborder ce disque, soit on rejette d’emblée la démarche, que certains associent à du plagiat pur et simple…soit on passe outre (ce que j’ai choisi), en ne retenant que la qualité des compositions, de l’interprétation, et en se laissant emporter par cet album, qui comble un sacré vide depuis la fin du grand Genesis. À vous de choisir votre camp. De plus, je trouve personnellement que les albums suivants, où l’artiste se "débarrasse" quelque peu de ces influences, pour livrer une musique plus personnelle, sont moins convaincants, même si de réelle qualité.
